Bleeding Through – The Truth

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Style: metalcore à l'américaineAnnee de sortie: 2006Label: Trustkill

Il faut croire que le metalcore n’a pas encore fini de faire recette, aux States tout du moins. J’en veux pour preuve le carton de ce nouvel album de Bleeding Through là-bas. Loin de moi l’idée de remettre en cause les goûts de nos amis outre atlantique, mais j’avoue ne vraiment pas comprendre cet engouement.

The Truth est le 3ème album de Bleeding Through, après un Portrait Of The Goddess considéré comme un excellent disque de metalcore, et après le fameux This Is Love, This Is Murderous sorti l’année suivante en 2003.

J’avoue avoir trouvé plaisant This Is Love à l’époque, surtout grâce à un premier titre explosif et assez énorme (« Love Lost In A Hail Of Gunfire »). L’originalité du groupe était de pouvoir proposer une musique reposant sur un équilibre intéressant entre frénésie hardcore et intégration de claviers conférant une ambiance quasi black metal.

Alors qu’est ce qui a changé en 2006, avec ce nouvel album ? Et bien d’abord le statut du groupe, qui semble être en plein milieu d’une hype metalcore très américaine. Conséquence, l’album est produit par une pointure : Rob Caggiano, ancien guitariste chez Anthrax et déjà producteur de Cradle Of Filth par exemple. Le résultat au niveau du son n’est pas décevant du tout, avec un son clair et puissant qui fait certainement mieux qu’auparavant ressortir le travail aux claviers de Marta.

Musicalement ensuite, le groupe a poursuivi son processus de simplification du propos et on se trouve en présence de structures plus simples que jamais avec des titres en général beaucoup plus courts que par le passé.

Ca démarre très fort en tout cas avec « For Love And Failing » tout en puissance et en muscles, et on se dit alors : « pas mal ! ». Et au bout de 44 secondes c’est le drame. La voix claire… Putain vous ne me ferez pas dire systématiquement du mal des voix claires, car je suis le premier à penser que bien utilisées, elles apportent un réel plus à une musique originellement violente, et permettent d’aérer et de fluidifier le propos. Malheureusement, autant In Flames démontre une belle aptitude à gérer ces voix claires sur son dernier opus (malgré un côté pourtant déjà un peu trop systématique), autant chez Bleeding Through, la gestion de ces voix claires est… pourrie. Oui voilà « pourrie » c’est le mot je crois. La voix gutturale de Brandon Schieppati est pourtant toujours aussi puissante et féroce même. Mais par conséquent le contraste avec sa voix claire est d’autant plus saisissant je pense. C’est certainement ce qui constitue l’échec de cette dualité vocale, qui aurait pourtant pu être intéressante. Sa voix (claire), typée émo, est vraiment trop timorée et faiblarde, et au final elle rend vraiment ridicule quasiment chacune des interventions vocales pseudo mélodiques. Pas de doute le bougre est loin d’être un grand chanteur, et la pseudo ballade absolument immonde « Line In The Sand » (dont la mélodie est carrément pompée sur le thème de Requiem For A Dream où je ne m’y connais pas) est bel et bien là pour le prouver, ainsi que le refrain bidon de « Return To Sender », si vous n’étiez pas encore convaincus.

Les claviers de Marta sont toujours là quoique parfois très en retrait, mais il est clair qu’ils constituent et restent une originalité du groupe, et malgré tout un des rares points positifs aujourd’hui (see les atmosphères inquiétantes de « Confession »), quand ils ne tombent pas dans le kitsch à 2 balles (le décidément très mauvais « Return To Sender »).

Vraiment dommage, nul doute que le potentiel du groupe n’est plus à démontrer (des titre comme « She’s Gone » ou « Tragedy Of Empty Streets » sans voix claire comme par hasard, sont plutôt bien réussis), mais pourquoi tomber dans une telle facilité à proposer du générique, standardisé, aseptisé ?

Avec le recul on n’a pas de mal à comprendre pourquoi ça cartonne chez nos amis américains, en revanche il est moins sûr que les européens y trouvent leurs comptes.

Ah, j’allais oublier : point positif tout de même : un artwork superbe, cradingue, mais vraiment très esthétique.

  1. for love and failing
  2. confession
  3. love in slow motion
  4. the pain killer
  5. kill to believe
  6. dearly demented
  7. line in the sand
  8. she’s gone
  9. tragedy of empty streets
  10. return to sender
  11. hollywood prison
  12. the truth
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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4 Commentaires

  1. Veusti says:

    Va falloir que je jette une oreille la-dessus, car j’avais bien aimé le second album. Je ne connais malheureusement pas Portrait Of The Goddess, mais si je suis la chro, je risque d’être déçu.

  2. Neurotool says:

    En concert ça sentait déjà le préfabriqué…

  3. melc says:

    j’avoue cette ballade à deux balles putain ça gache tout. tu tombes de haut…

  4. Ilhan says:

    J’aimais déjà pas le précédent, je m’ennuyais en les voyant sur scène, et le dernier est encore pire.
    Sans moi.
    Dans le genre metal hardcore très metooool, avec clavier, je préfère de loin les teutons de Deadlock (surtout l’excellentissime « The Arrival »)

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