Radius System – Work in Progress

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Style: rock / hardcore / post et cie...Annee de sortie: 2005Label: Autoproduction

« Non tu n’es pas plus doué que n’importe quel amateur dans la même situation que toi ». Voilà quelques mots que l’on trouve sur le site internet de Radius System à propos de l’enregistrement de cette démo (qui ressemble plus à un album). Des mots noyés au milieu d’autres emprunts d’espoir, de rêve mais surtout d’une lucidité et d’un réalisme remarquables.
Cependant je me dois de m’inscrire en faux quant à cette phrase bien précise. Car du talent vous en avez messieurs…

Cette précision étant faite, à moi d’être lucide et surtout de faire mon mea culpa auprès du groupe : ça fait des mois que j’ai reçu cette galette, et j’ai traîné, retardé le moment de sa chronique. Je n’en suis pas fier, et j’en suis même d’autant moins fier qu’à l’écoute de ce Work In Progress, me voilà réellement impressionné, estomaqué même.

Il faut dire que le cap franchi par le duo (trio en live, mais duo pour l’écriture et l’enregistrement) entre Changes (chroniqué dans ces pages) et cet album est à tout le moins considérable.

L’approche réellement différente également : car la volonté de Greg et d’Axel, et le goût pour la musique les ont semble-t-il amenés à se perfectionner en tant que musiciens, eux qui au départ prenaient plutôt la voie de la programmation, du bidouillage sur machines, influencés qu’ils étaient par les mythiques Pitchshifter.

Aujourd’hui, sur Work In Progress, l’électronique n’a certes pas complètement disparu, mais elle a clairement été mise au pas (très discrète sur « Visions Collapse ») et c’est plutôt un rock lourd tirant vers le hardcore et le post-hardcore même, qui nous est proposé ici. On n’est alors pas surpris de lire que les références de nos 2 compères pour l’écriture de ce disque, sont plutôt à aller chercher du côté de Oceansize, Refused (le furax « Excitement of the Senses » et ses bidouillages sonores de conclusion peut-être) ou Cave In.

Disons-le sans détour, à l’écoute de ces 11 titres d’une maturité impressionnante, témoignant d’une richesse d’écriture bluffante, on aurait presque envie de penser que leur voie sera bientôt royale, qu’un tel talent mérite d’être entendu, consacré.

Que ce soit dans la lourdeur des grattes d’un « Comalys », les structures complexes et progressives (« Alone Of Pretending »), la soif d’expérimentation (maîtrisée) ou le contraste colère-calme que l’on retrouve régulièrement (« Push The Square »), il y a vraiment quelque chose qui transpire l’émotion par tous les pores et qui donne envie de dire : « oh putain c’est bon ! ». On pourrait rajouter l’influence Radiohead qui transparaît dans cette volonté sincère d’expérimenter, de mélanger, d’entrechoquer les sons : « Taste Of Unfinished » est à ce titre impressionnant, utilisant l’électronique et les claviers sans ménagement, pour proposer quelque chose d’unique, et de vraiment bon.

Vous allez dire : putain mais ce disque est excellent alors ?!! Presque !
Oui je dis « presque » car je rappelle ici qu’il s’agit d’une auto-production et que par conséquent, on n’échappe pas à une certaine faiblesse dans la production, qui reste toutefois très correcte, on ne s’excite pas.

Au-delà de cet aspect technique auquel le duo ne pouvait pas échapper (difficile de se payer Andy Wallace pour l’instant), il y a tout de même un point sur lequel j’appelle (si je puis me permettre) le groupe à la vigilance : un point qui pourrait ne pas faire l’unanimité auprès de tous : la voix de Greg est parfois un peu limite, tendue dans ses parties claires, on la sent un peu juste (sans vouloir faire de comparaison vaseuse, on pense parfois aux « limites » vocales d’un Chino Moreno, comme quoi ce handicap peut être bien exploité aussi). Les parties plus criées ne posent pas de problème particulier (est-ce Axel qui crie ou Greg également, je me tâte) mais c’est vraiment sur le chant « mélodique » qui évoque des vocalistes comme celui de Radiohead ou celui de Oceansize, que la vigilance devra être de mise (la fin d’« Elite » fait un peu peur), même si je tiens à le dire, les progrès accomplis depuis Changes, sont réels. On y est presque…

Qu’importe, le talent de composition et la place prépondérante que prend la musique compenseront cette petite faiblesse : voilà un album (oublions le terme de démo) –ai-je précisé que l’artwork était fort joli ??- qui est FORTEMENT recommandé aux amateurs des groupes précités.

  1. comalys
  2. alone of pretending
  3. visions collapse
  4. washed out
  5. further collapse
  6. excitement of the senses
  7. push the square
  8. taste of unfinished
  9. head-on crash
  10. now we blow
  11. elite
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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6 Commentaires

  1. kollapse says:

    Je veux que c’est fortement recommandé ! Les titres qui étaient dispo m’ont carrément bien plu. Je sais donc ce qu’il me reste à faire :-)

  2. radius_greg says:

    ça y est on a trouvé des gens pour le sortir :). ça devrait etre dispo d’ici avril-mai

  3. fakou says:

    putain excellent !
    ça fait enormément penser à filter aussi, un peu a NIN
    la prod est correcte sans être exceptionnelle
    comment qu’on fait pour se le procurer ce CD ?

  4. radius_greg says:

    merci :)
    hé bien normalement ce sera disponible chez les petits disquaires, en vpc ou à nos concerts à partir d’avril donc. D’ici là on fera bien sur une annonce dans tous les endroits où on peut…

  5. fewz says:

    c’est bien cool… ;-)

  6. Emma Peel says:

    bravo genial formidable

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