Daylight Dies – Dismantling Devotion

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Style: doom/death mélodiqueAnnee de sortie: 2006Label: Candlelight

Quand on sort un premier album, et aussi excellent soit-il, si la tendance critique est à la comparaison quasi systématique à un groupe largement inspirateur, que fait-on pour lui offrir un successeur ? On cherche à montrer qu’on a plus à dire qu’une simple resucée de ce qui a fait ses preuves auparavant. C’est la démarche que les américains ont visiblement choisi. Pour faire vite les présentations à qui n’en a jamais entendu parler, Daylight dies c’est le groupe de doom/death outre-atlantique le plus européen.
Je ne reviendrai pas sur la similarité de leur précédent album No reply avec un certain Brave murder day (Katatonia) mais je tiens toutefois à signaler que ce rapprochement est plutôt réducteur et qu’il serait tout de même dommage de ne voir en ce groupe qu’un palliatif à la « désertion » par les suédois du genre qu’ils ne pratiqueront à coup sûr plus jamais.

Mais revenons à ce Dismantling devotion car la comparaison devrait être ici moins opérante. Le morceau Lies that bind qui avait été mis sur le site il y a quelques mois avait eu le don d’attiser mon impatience car, malgré un mix non définitif, l’efficacité mélodique de leur doom/death paraissait flagrante et encore mieux maîtrisée que par le passé. En effet, on ne pouvait noter de changement majeur mais tout simplement un meilleur song writting et une capacité certaine à donner accès à la mélancolie sans tomber dans la mièvrerie.
C’est donc – presque en toute logique – un sentiment de déception qui a en premier lieu émergé lorsqu’il s’est agi d’écouter l’album dans son entièreté (en entier quoi) : en-dehors du morceau sus-cité et de quelques passages épars, le tout m’a paru assez creux et redondant. Certains passages relevant même du remplissage et laissant un arrière-goût d’inachevé.
Le groupe, souhaitant principalement acquérir une personnalité propre afin de se démarquer de ses illustres prédécesseurs, n’aurait-il pas favorisé la diversité à la qualité ?
Non.
La marque de fabrique alliant accords bien gras et arpèges empreints d’amère pesanteur sur fond de growls bien profonds est toujours présente. Le nouveau vocaliste ne révolutionne pas l’approche du groupe et, malgré ses origines plus extrêmes (il officiait dans un obscur groupe de black/death), assure sur les parties voix claire.
Une évolution est toutefois à noter au niveau des structures moins alambiquées, plus heavy doom (notamment Solitary refinement plus aéré, moins poisseux avec son refrain chant clair ou le superbe instrumental titre-album) et – faussement – accessibles dès les premières écoutes. « Faussement » car ici simplification ne rime pas avec simplisme ou facilité (en revanche simplification rime avec notification ou constatation par exemple, voyez ?) : les harmonies n’ont pas l’air bien redoutables, l’inspiration ne semble pas avoir touché de sa grâce tous les titres. Alors on laisse un peu tomber, on le met de côté ; et subrepticement un accord, un solo, une ligne de chant vient titiller votre esprit. Et vous réécoutez, et réécoutez encore. Au final, l’appréhender dans sa globale majesté nécessitera de votre part un investissement en temps. N’hésitez donc à pas à les préférer à Eurotunnel !

  1. a life less lived
  2. dead air
  3. a dream resigned
  4. all we had
  5. solitary refinement
  6. strive to see
  7. lies that bind
  8. dismantling devotion

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

darkantisthene a écrit 276 articles sur Eklektik.

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2 Commentaires

  1. jonben jonben says:

    Je préfère Eurotunnel personnellement! ;)

  2. darkantisthene says:

    tssss, ‘reusement que tu gères pas un webzine de zik, ça ferait peur !

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