Celtic Frost – Monotheist

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Style: metal sombre et sinistreAnnee de sortie: 2006Label: Century Media

A chaque année le retour d’une formation culte de la scène metal. L’année dernière c’était Candlemass, cette année ce sont les Suisses de Celtic Frost qui sont de retour aux affaires après 13 ans d’absence. Si Candlemass nous a fait le bonheur de revenir en 2005 avec son line up classique, Celtic Frost n’a hélas pas pu en faire autant. Manque à l’appel le batteur qui a fait les beaux jours de la formation suisse : Reed St. Mark, celui-ci ayant eu de lourds problèmes d’alcool qu’il a cependant réussi à vaincre, mais qui l’ont affaibli et ne lui permettent plus de tenir les baguettes au sein du Frost. Le remplaçant de ce dernier se nomme Franco Sesa. Le bassiste Martin Eric Ain et le guitariste chanteur Thomas Gabriel Fischer (alias Tom G. Warrior) sont toujours fidèles au poste.

Après 3 albums cultes (Morbid Tales, To Mega Therion et Into The Pandemonium), pionniers d’un metal extrême novateur et avant-gardiste, nos suisses avaient terminé leur carrière sur deux disques aux atours plus commerciaux qui font encore grincer les dents de pas mal de fans acharnés à l’heure actuelle (surtout le très glam Cold Lake). Et si le retour du Frost n’était qu’un moyen de capitaliser sur un nom resté culte et à qui le metal doit tant ? Et si Tom G. Warrior et Martin Eric Ain avaient comme seule idée de sortir un disque vite torché, consensuel, surfant sur la mode du moment, comme à l’époque de Cold Lake ? Et bien que les fans se rassurent, en aucun cas il ne fut question pour Martin et Tom de nous refourguer une redite de To Mega Therion ou Into The Pandemonium.

La musique de Celtic Frost n’a jamais donné une folle envie de danser la polka et de mettre l’auditeur dans une humeur particulièrement joyeuse, mais elle atteint sur ce Monotheist des profondeurs abyssales dans le domaine de la noirceur qui feraient passer Mayhem ou Burzum pour de la musique de bal populaire. Il convient de féliciter le producteur Peter Tägtgren (qu’on ne présente plus), pour avoir donné à Monotheist ce son lourd, terrifiant, sombre et désincarné.
A l’écoute de ce sinistre objet, on comprend alors que Fischer dit vrai quand il nous raconte que le Celtic Frost de 2006 est bien plus extrême et radical que celui des débuts. L’homme précise que des événements négatifs et sombres sont survenus dans sa vie et celle de Martin. Les textes de ce sixième album studio sont donc plus personnels que par le passé ; honnêtes et ouverts à toute interprétation, ils traitent de perte, de dépression, de douleur, de conflits personnels avec la religion, la société, etc…

Quant à la musique, elle reste difficile à décrire. Monotheist est d’une inspiration très doom. Cela n’est pas étonnant étant donné que par le passé le son de Celtic Frost était déjà d’une lourdeur peu commune. Il a d’ailleurs influencé de nombreux groupes d’importance en matière de doom tels Cathedral ou Paradise Lost. C’est d’ailleurs au Cathedral le plus sombre qu’on pense à l’écoute de certains morceaux (« Ain Elohim »), celui de Entyme surtout. Le tempo est plus lourd que par le passé ce qui fait que la comparaison avec la scène doom metal est tout à fait adéquate. Le groupe supprime aussi une grande part des solos de guitare. On pense aussi, dans cette façon de faire hurler les guitares, à Electric Wizard sur Let Us Prey mais sans le côté psychédélique.

C’est un peu comme si le vieux Celtic Frost, nourri au doom, avait rencontré Godflesh, Joy Division, Bauhaus, Axis Of Perdition, et Blut Aus Nord au fin fond des abysses. Niveau noirceur, Monotheist n’a rien à envier à tous les groupes que je cite. Certains devront même s’accrocher pour arriver au bout des 68 minutes de cet album dérangeant et malsain. Le summum du sinistre est atteint avec les trois morceaux composant le triptyque final, et surtout les 14 minutes de « Triptych II: Synagoga Satanae ».

Le chant de Tom se veut plus varié que par le passé. On reconnaît immédiatement sa voix même si les célèbres « huuuuuh » ont disparu. Ses vocaux vont de pair avec la nouvelle direction musicale et se font plus extrêmes que par le passé, sans jamais tomber dans des vocalises death ou black pour autant. Il partage même le micro avec Martin Eric Ain (qui a collaboré plus que d’habitude à la composition). On y entend même des vocalises féminines accompagnant la voix désenchantée de Fischer sur « Drown In Ashes » ou « Obscured ».

Les particularités qui font que la musique des Suisses est ce qu’elle est, sont bel et bien présentes sur cet opus. Sur « Os Abysmi Vel Daath » on retrouve ces trompettes de l’enfer apparues sur l’album To Mega Therion ainsi que le phrasé unique de Tom. Finalement on retrouve tout simplement la patte d’un grand groupe et cette démarche musicale qui rend cette formation si novatrice. Monotheist est un grand disque, au même titre qu’un To Mega Therion ou qu’un Into The Pandemonium, et comme ces derniers, il est probable qu’on l’écoute encore dans 20 ans et qu’il n’ait pas pris une ride.

  1. progeny
  2. ground
  3. a dying god coming into human flesh
  4. drown in ashes
  5. os abysmi vel daath
  6. obscured
  7. domain of decay
  8. ain elohim
  9. triptych : totengott
  10. triptych : synanoga satanae
  11. triptych : winter (requiem, chapter tree: finale)
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6 Commentaires

  1. sano says:

    Il convient de féliciter le producteur Peter Tägtgren (qu’on ne présente plus),
    >>>> ça m’est destiné :p?

  2. Monster says:

    Même ma grand-mère défunte connaissait Tägtgren :p

  3. sebz says:

    ouah! Quelle production !! tt y est! Tres impressionnant! En plus c varié. Vraiment un tres bon album!

  4. wakos says:

    Ce Celtic Frost figure d’ores et déjà sur ma liste des album 2006 … Gras, lourd, méchant et à la limite de la schizofrènie sur certains morceaux … Bon dieu que c’est bon !!!

  5. So says:

    Pas de son, dommage…

  6. Monster says:

    @ So> ben allume tes enceintes :-p

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