Charon – Songs For the Sinners

4 Commentaires      1 507
Style: metal gothiqueAnnee de sortie: 2006Label: Spinefarm

Darkantisthene :
On serait presque en droit de se demander si Charon n’est pas originaire de Bordeaux tellement ils semblent se bonifier avec le temps. En effet, depuis leur apparition sur la scène goth metal finlandaise en 98 (avec leur premier album Sorrowburn), les « vignobles » désespérés sont régulièrement venus nous présenter leur vision mélancolique de l’existence. La teneur a toujours été de très bonne facture et leur sens imparable de la mélodie couplé à la voix suave de Juha-Pekka Leppäluoto (qui officiait également au sein de Poisonblack, side project avec des membres de Sentenced) n’ont jamais rendu l’écoute désagréable. Ce n’était toutefois pas enthousiasmant au point que je réécoute régulièrement, il manquait un je-ne-sais-quoi permettant l’ivresse diaboliquement captivante. C’est donc avec confiance mais sans enchantement que j’abordais ce 5è album.

AlCheMist :
Pour ma part, c’est les yeux fermés et sans a priori que j’ai découvert cette nouvelle offrande, Charon étant pour moi un illustre inconnu. Pourtant les territoires gothiques sur lesquels je me suis retrouvé ne m’ont pas semblé inhospitaliers, bien au contraire. Je notai d’un prime abord certaines sonorités qui n’étaient pas sans me rappeler un groupe d’obédience rock sombre qui a eu toute ma sympathie en son temps avant de sombrer dans l’anonymat : Heavenwood et plus particulièrement leur dernier opus en date Swallow. D’ivresse, puisque vous en faites la mention, point n’ai-je été pris d’emblée mais il faut bien dire que les titres délivrés par les Finlandais ont rapidement trouvé en votre serviteur une oreille attentive. Passé le léger doute imprimé par les vocalises féminines introductives très ‘tendance’ du très bon Colder, je me suis réjouis d’avoir à ma disposition des titres pour la plupart entraînants (Oserais-je dire optimistes ?) et fort bien ficelés, où justement l’équilibre des voix mâles et femelles ne relevait pas de l’opération séduction si courante de nos jours dans ce style musical.

Darkantisthene :
Alors que vous faites référence à une scène portugaise aujourd’hui en déliquescence, je trouve, quant à moi, que Charon se situe dans la droite lignée de la scène scandinave principalement représentée par To/Die/For, Him, et autres Sentenced dernière période ou, plus proche de nous géographiquement, par les teutons de Lacrimas Profundere : des compositions énergiques (Ride on tears), très travaillées, une production claire, des guitares rythmiques qui savent rester metal et servir des solos brillamment exécutés ; une voix profonde, chaude et sexy (ben ouais) qui ne sombre pas dans la mièvrerie même lorsqu’il s’agit d’accompagner de douces mélodies transportées par un violoncelle. Le groupe sait retenir l’attention de façon permanente et parvient même à surprendre (une leçon de finesse sur Air) dans un style qui, pourtant, semble avoir été exploré en long en large et en travers et qui peut très facilement tomber dans l’insipide ou le mielleux.
A ceux qui pensaient que le genre s’essoufflait, je ne saurais donc que trop vivement conseiller l’acquisition de ce Songs for the sinners qui a une très belle carte à jouer à l’heure où ses compatriotes se noient dans la mélasse ou tirent leur révérence.

AlCheMist :
De mon côté et en tant que candide, j’inviterais tout ceux que le mot ‘gothique’ fait fuir à se pencher et même à tomber dans la marmite des savoureuses mélodies concoctées par Charon. A grands coups de refrains entêtants (Deep Water) et d’énergie créatrice, le groupe saura sans doute vous séduire et même communiquer à votre corps moribond de furieuses envies de mettre le feu au dance-floor. Le Ride on Tears que vous évoquez à juste titre sera propre à dépoussiérer au passage et par la même occasion les derniers vampires qui se lamentaient tristement sur leur rimmel pas si water-proof que ça. Au morceau-fleuve House of Silent, il reviendra l’honneur de venir clouer définitivement le cercueil d’un cortège de groupes à côtés desquels Tranxen 200 passerait pour un sommet du genre. A des années-lumières des clichés, Charon cavale joliment cheveux au vent et redonne vie à un romantisme plus qu’éculé (Non il ne manque aucune consonne à ce participe passé). Aussi étrange que cela puisse paraître, j’ajouterais, en guise de conclusion, que certaines sonorités délivrées par les Finlandais m’ont également évoqué de-ci de-là les forts jolis titres heavy teintés de goth’ délivrés par leurs concitoyens Machine Men évoqués dans nos colonnes il y a quelques mois.

  1. colder
  2. deep water
  3. bullet
  4. rain
  5. air
  6. she hates
  7. ride on tears
  8. gray
  9. rust
  10. house of silent

Chroniqueur

alchemist

Chroniqueur inter mi-temps, amateur de chats, de Metal mélodique sous toutes ses formes, de fromages de caractère, de bons bouquins, de radios intelligibles... et de zombies.

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4 Commentaires

  1. So says:

    Une âme fort charitable avait décidé de me faire découvrir ce groupe par l’écoute de « colder », il y a quelques mois. Je suis d’accord pour qualifier l’intro de « tendance », histoire de rester polie, et l’avais noté dès la première écoute – mais c’est efficace, vu que je l’ai souvent en tête. D’accord également pour le sex appeal déployé par la voix masculine.
    Pour le reste, un tour sur leur site où des extraits de quelques morceaux sont téléchargeables ne m’a pas chavirée… Peut-être est-ce parce que « colder » diffère trop du reste de l’album ? Toujours est-il que j’ai trouvé ces extraits superficiels :(
    Devrais-je reprendre le cours depuis le début ?

  2. dark hypp says:

    quelle voix sensuelle :D

  3. So says:

    Y’aurait-il de l’ironie dans ce smiley dark hypp ?

  4. Misery says:

    Je ne pensais pas qu’il fallait 2 dolipranes pour lire des commentaires aussi stupides.

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