The Dresden Dolls – Yes Virginia

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Style: cabaret rockAnnee de sortie: 2006Label: Roadrunner Records

Cette année 2006 est vraiment une belle année musicale… en témoigne le retour des enfants terribles de Boston avec leur dernier opus : Yes, Virginia. Je vous épargnerais une exégèse complète de ces deux musiciens, sachez simplement qu’à leur propos le mot ‘artiste’ n’a jamais été aussi peu usurpé. L’univers baroque et décalé qu’ils ont bâti est le petit théâtre de leur expression… et quelle expression ! Il suffira (Non, pas d’une étincelle, que les fans du plus Belge des rockers veuillent bien se rasseoir) du piano, de la voix d’Amanda et de la batterie de Brian pour ouvrir le bal.

Qu’en est-il donc de cette nouvelle offrande ? Forts de leurs premiers succès, les DD allaient-ils entamer une course effrénée à la recherche de successeurs de « Coin-Operated Boy », « Half-Jack » ou encore « Girl Anachronism » ? Non… Allaient-ils changer leur formule et partir à la quête de nouveau territoires à conquérir ? Pas tout à fait… je dirais que le duo a su opter intelligemment pour une évolution dans la continuité. Que je sois clair deux minutes (Profitez-en c’est pas tous les jours que ça m’arrive !), si vous connaissez leur premier album, il y a peu de chances que vous soyez déstabilisés (Le premier titre « Sex Changes » s’inscrit dans une continuité agitée et pleine de tension). Pourtant, vous vous apercevrez rapidement que les deux compères ne vous resservent en aucune mesure des plats déjà passés.

Le style, qui qualifié autrefois de Punk-Cabaret est sensiblement passé à un Pop-Cabaret plus apaisé. De l’urgence, de la rage et de la folie, on retrouvera bien sûr les témoignages (« Modern Moonlight » et sa grande glissade où Brian nous confirme que sa frappe n’a pas perdu de sa vitalité), mais un certain calme, parfois à la limite de la nostalgie, semble avoir gagné sa place dans leur petit monde dérangé. C’est ainsi qu’Amanda nous offre de beaux moments d’émotion à fleur de peau (Le clair-obscur de « Delilah »), jouant sur les gammes de la mélancolie (L’ambiance d’abord éthérée suivie d’un déferlement puissant sur ‘First Orgasm’). On notera également l’apparition de titres radicalement différents de ce qu’ont pu produire les Dolls auparavant. Le très beau « Mrs O » ou encore « Shores of California » où le groupe semble emprunter les accents pop et inspirés en mélodie d’un K’s Choice. Du Cabaret on retrouvera les accents dans « Mandy goes to Med School »… un grand moment durant lequel Amanda semble endosser le rôle d’une Lisa Minelli passablement défoncée !

Loin d’avoir capitalisé sur l’effet de surprise créé par leur premier album, les Dresden Dolls poursuivent leur route avec en bandoulière un bien bel opus. Ils continuent à nous faire partager leur talent sans jouer au petit jeu de la redite, réussissant à nous surprendre sans pour autant bousculer radicalement leur recette. La démarche subtile et artistique du groupe fonctionne et Yes, Virginia est une réussite. Alternant crises de délire et instants de grâce, Amanda et Brian vous invitent à une promenade pleine de leur poésie si particulière…

  1. sex changes
  2. backstabber
  3. modern moonlight
  4. my alcoholic friends
  5. delilah
  6. dirty business
  7. first orgasm
  8. mrs o
  9. shores of california
  10. necessary evil
  11. mandy goes to med school
  12. me & the minibar
  13. sing

Chroniqueur

alchemist

Chroniqueur inter mi-temps, amateur de chats, de Metal mélodique sous toutes ses formes, de fromages de caractère, de bons bouquins, de radios intelligibles... et de zombies.

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9 Commentaires

  1. Angrom Angrom says:

    Tout à fait d’accord avec toi, je ne saurais dire, pour le moment, qui du premier album ou de Yes Virginia est mon préféré. Peut être qu’un peu de temps m’aidera, mais Yes Virginia est une belle réussite, c’est clair.
    Le son est un vrai bonheur sur ce disque

  2. So says:

    Merci pour cette chronique ! J’ai tout compris, c’est magnifique :p
    Mais s’il vous plaît, évitez d’employer tout le temps les mêmes mots pour désigner les albums ! je sais combien il est difficile de trouver des synonymes efficaces sans plomber le texte… mais « offrande » et « opus » j’en puis plus !

  3. jonben jonben says:

    « offrande et opus j’en puis plus » :)

  4. Joss says:

    Allez, pour So, je vous invite à poster ici tous les mots qui peuvent remplacer « album ».
    – CD
    – Skeud
    – Galette
    – Livraison

  5. kollapse says:

    méfait – disque – production – réalisation – création…

  6. darkantisthene says:

    cette grosse merde – cette chose innommable –

  7. So says:

    Vous êtes trop aimables :D

  8. chan says:

    le logo, c’est HIM dans l’avion?

  9. Edelweiss says:

    Pour ma part, ce second opus ne m’aura pas emballé des masses !
    Les deux joyeux compagnons de Boston se sont transformés en petit groupe de rock tout mignonnet, voire ultra fade.
    On est bien loin de ce qu’a pu dégager les morceaux à la Half Jack, ou encore Slide du premier album, si riches en tensions, en émotions. Dès le départ, tout est dit !

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