AC/DC – Highway to Hell

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Style: hard rockAnnee de sortie: 1979Label: Epic Records

« Ah ben oui alors évidemment lorsqu’il s’agit de parler d’AC/DC on en vient immédiatement à penser à l’hymne du rock par excellence qu’est Highway to hell et on occulte le reste de la discographie, aveuglés par ce phare ultra classique. Tout le monde l’a forcément entendu au moins une fois dans sa vie, c’est comme si ce titre avait existé de tout temps à l’instar d’un Satisfaction de la bande à Jagger ou d’un La grange des papys barbus de ZZ Top. On choisit donc la facilité alors que les classiques sont présents dès High Voltage, que Let there be rock est une usine à tubes tandis que ce Highway to hell ne propose pas une track list dantesque ? Bon on comprend pourquoi vous avez préféré éviter de parler de leur plus grosse vente Back in black puisque par définition c’est celui qui a le moins besoin de publicité et que vous avez évité la partie Brian Johnson particulièrement inégale mais bon quand même quoi merde à la fin, expliquez-vous un peu parce que là on n’est pas content machin tout ça ! ».

Oh mais dites ça va suffire à un moment les jérémiades hein ! Faut-il vous rappeler que cet album a une aura réellement singulière puisqu’il s’agit tout simplement du dernier avec le line up accueillant le chanteur Bon Scott ? De plus, j’aimerais qu’il ne soit plus justement cité uniquement à cause du premier morceau qui est loin d’être la seule perle parmi ces 10 brûlots. Donc on arrête un peu de la ramener et on se replonge en 79 !

L’ironie du sort veut que cet ultime album de la première période soit, selon moi, le point d’orgue des performances vocales studio et la démonstration parfaite du rôle majeur de Scott dans la qualité des compos. Et puis, je peux bien vous l’avouer maintenant que la glace entre nous est brisée, c’est sur cet album que figure peut-être le meilleur titre d’AC/DC qui ne fait paradoxalement pas partie de la set-list standard du groupe en live. De quel titre s’agit-il ? De Touch too much. Quoi ça ? C’est d’AC/DC ça t’es sûr ? Un peu ouais ! Ce titre est franchement à part dans la discographie et m’a semblé sortir du lot dès la première écoute : ce son de gratte lourd tout à la fois menaçant et séduisant dès l’intro, sa structure en crescendo aboutissant à un solo final qui remue les tripes, la voix hypnotique et parfaitement maîtrisée de Scott : on aurait presque l’impression qu’il vient vous prendre à la gorge pour resserrer l’étau jusqu’à ce râle final qui nous délivre. Délivrance qui ne laisse même pas le temps de se demander ce qu’il vient de se passer puisqu’on enchaîne immédiatement sur le rythme endiablé de Beating around the bush qui déploie une énergie régénératrice. Fabuleux diptyque donc que Shot down in flames vient un peu calmer en nous invitant à taper du pied tout au long de ses 3.21 min qui s’achèvent par une facétie vocale de l’ami Bon.
Vous pensiez pouvoir vous détendre le mollet avec Get it hot ? Grave erreur car ce démon de Phil Rudd n’a pas pour objectif d’épargner vos tendons ou vos cervicales en cognant ses fûts.
On a ensuite droit à un petit clin d’œil au live sorti 1 an auparavant avec un morceau en reprenant l’intitulé. C’est probablement le titre le plus « facile » de l’album mais c’est bien évidemment d’une efficacité incontestable avec ces chœurs entonnant You’ve got it immédiatement après que Scott, sur un ton convaincant, propose de faire couler le sang.
Ce satané Night Prowler blues autrement plus efficace et fort en émotion que le sempiternel The Jack termine en apothéose le travail de séduction entamé dès les premiers accords ; le sens de la mélodie rythmique et du solo déchirant d’Angus Young conjugué à la voix intensément chaude et rocailleuse de Scott en font un prologue qui provoque à chaque écoute un long frisson de satisfaction et de nostalgie.
On aura compris que le son est un élément primordial pour cet album : le groupe a joué la carte du changement à ce niveau-là puisque ce n’est plus George Young mais Robert John Lange qui produit le bébé. Le son est moins sec, plus groovy, plus massif ; on est encore dans le roots mais en ayant franchi un seuil vers plus de sensations et d’intemporalité serais-je tenté d’affirmer. Bref bien leur en a pris de faire appel à ce magicien qui a su rajouter la touffe de poils frisouillants autour de la paire de couilles qu’ils avaient déjà sans pour autant avoir eu à leur titiller la rondelle.

  1. highway to hell
  2. girls got rhythm
  3. walk all over you
  4. touch too much
  5. beating around the bush
  6. shot down in flames
  7. get it hot
  8. if you want blood (you’ve got it)
  9. love hungry man
  10. night prowler

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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9 Commentaires

  1. sano says:

    Mon album preferé d’Hard rock, toutes les chansons sont absolument géniales, je suis fan de la voix^^. Touch too much et Girls got rhythm me plaisent particuliérement de même qu’Highway to Hell et Beating around the bush. J’adore toutes les chansons, bonne chro pour un superbe album!

  2. Bob says:

    Ahhhh ACDC… Voilà un groupe qui m’a marqué ^^ C’est d’ailleurs Angus Young qui m’a donné envie de me mettre à la guitare.
    Highway to Hell, album hard rock culte, dernier du chanteur Bon Scott, quelques mois avant son décès. N’empêche que la même année, ils sortiront Back in Black…. ‘Sont forts, les frères Young.

  3. Angrom Angrom says:

    La dernière phrase de la chro est cultissime …
    Bonne chro, me dis toujours qu’il faudrait que j’achète les disques d’ACDC…

  4. darkantisthene says:

    les cd’s sont désormais réédités en format digipack bien sympas à 8.99 euros, c’est le moment de wakènewoller!!

  5. elwakos says:

    @ darkantisthene : c’est le prochain sur ma list d’achat, je me suis déjà pris le Back in Black, le Live et For those about to rock que j’adore !!! D’ailleurs à chaque écoute d’un album d’AC/DC je suis à chaque fois pris d’une soudaine envie de gueuler : « Let’s roooooccckkk !!!!! » en empruntant la douce voix de Bon Scott …

  6. darkantisthene says:

    tu parles du live at donnington ou de if you want blood ? parce que si tu parles du premier faut que tu choppes le 2è à TOUT PRIX !

  7. Monster says:

    En parlant de live d’AC/DC il en existe un qui tue sa race et qui se trouve dans le coffret Bonfire. Jme rapelle plus le nom de ce live, il s’agit d’un double live du concert du film « Let There Be Rock » il me semble. Il me semble qu’on peut aussi le trouver à la vente separement. Bref, le « if you wanna blood » c’est du pipi de chat à coté de ce live !!!

  8. darkantisthene says:

    ah oui tiens un live in paris de 79 ! set-list de méléde!

  9. wakos says:

    @ darkantisthene : je parlai du live de Donnington, mais comme je compte me refaire la disco entière de AC/DC avec les remasters, je vais donc me prendre le If you want Blood… Merci pour l’info …

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