Giant Squid – Metridium Fields

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Style: Doomy post rock alternatif et progressifAnnee de sortie: 2006Label: The End Records

Le « giant squid » c’est un calmar géant en français (capable d’atteindre 13 mètres !), une créature difforme, presque monstrueuse, qui semble provenir de temps immémoriaux, une véritable anomalie de la nature qui aurait survécu et traversé les époques.
Rassurez-vous, j’arrête ici la leçon de biologie pour me concentrer sur l’ovni Giant Squid, le groupe cette fois, qui accouche ici d’un premier album, Metridium Fields, qui s’avère en réalité être le réenregistrement, retravaillé avec Billy Anderson aux manettes (Neurosis, Melvins), d’un premier album auto-produit sorti l’an passé.
Repéré par The End Records qui lui a donné l’opportunité de ressortir son album, le groupe est texan et s’articule autour du couple formé par Aaron Gregory et sa femme Aurielle qui sont tous deux à l’origine du groupe et sur lesquels repose bien souvent la musique du combo. En témoigne le magnifique et limite trip-hop (en tout cas sur la première partie du titre) « Versus The Siren » sur lequel l’échange est particulièrement suave, cotonneux, doux, bref très beau, appuyé qu’il est par des cuivres (trompettes, si si) et même un orgue.

La description de la musique pratiquée par Giant Squid est très hasardeuse et on se contentera donc de balancer pêle-mêle quelques références que l’on retrouve ça et là au cours de l’écoute de l’album : Neurosis pour les parties les plus enlevées (pas si fréquentes) comme sur « Neonate » ou « Revolution In The Water », mais aussi Pink Floyd, Mogwai et une touche musique de films des années 70, vraiment pas désagréable. On ajoutera pour la forme une louche de doom (le son des guitares est bien gras et lourd) et un petit côté indie-rock, tant il est vrai que la voix de Gregory rappelle parfois le rock alternatif. Et oui ici très peu de chant hurlé, un peu tout de même (qui rappelle alors pas mal la rage désespérée de Neurosis), mais une majorité de chant clair qui évoque parfois c’est vrai, Serj Tankian de System Of A Down sans le côté pyschopathe. Quant à la voix féminine de Aurielle, elle est toujours juste, douce et pleine de grâce.

L’album dans toute sa diversité est vraiment un voyage d’une heure, fait de moments calmes, et d’autres plus tourmentés. Un titre comme « Ampullae Of Lorenzini » illustre bien cette complexité avec cette ambiance 70s qui ressort notamment de la présence d’un orgue (que l’on retrouve du reste sur quasiment tous les titres), qui semble de prime abord en décalage mais qui au final prend parfaitement sa place dans le décor fait de tourments et de sérénité planante. « Planant », tiens le mot est lâché… C’est vraiment le qualificatif que je trouve le plus juste pour décrire Metridium Fields et l’écoute au casque ne peut que me donner raison tant le trip est grand et le voyage beau. Pour ma part, je suis beaucoup plus transporté à l’écoute de cet album, que par nombre de groupes de post-rock récents qui se contentent souvent d’appliquer les même recettes et qui n’arrivent qu’à provoquer chez moi que bâillements et ennui.
Ecoutez donc ce « Summit » complètement habité par ces différentes vocalises et la voix torturé de Aaron Gregory : le résultat est triste, mais d’une beauté à couper le souffle avant que le morceau ne s’emballe et parte en gros rock lourd et gras et que tout ne finisse par copuler dans une magnifique orgie psychédélique.

On évoquait la filiation avec Neurosis… Imaginez-les à la sauce 70s et prenez-vous le très bon et tribal « Revolution In The Water », sûrement le morceau le plus réminiscent de la scène post hardcore en général, et sûrement le morceau le plus tourmenté et direct de l’album.
Une vraie réussite à tout le moins.

Mais le gros morceau de l’album, c’est assurément le morceau titre « Metridium Field » qui s’étire sur plus de 20 minutes et révèle des atours progressifs et post rock chatoyants, et sur lequel le groupe dévoile toute la panoplie instrumentale qu’il aime à utiliser : orgue, orgue hammond, trompette, le tout au service d’un monumental et très répétitif trip final qui laisse chancelant. Au pire reprochera-t-on éventuellement à ce titre de se prolonger peut-être un poil trop longtemps, mais ce sera vraiment pour chipoter.

Après le magnifique dernier album de Agalloch, et l’ovni Unexpect dont vous a déjà parlé le camarade OYC, voilà encore une bien belle découverte que l’on doit à nouveau au label The End Records.

  1. megaptera in the delta
  2. neonate
  3. versus the siren
  4. ampullae of lorenzini
  5. summit
  6. eating machine
  7. revolution in the water
  8. metridium field
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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12 Commentaires

  1. krakoukass Krakoukass says:

    Pour écouter un titre, rendez-vous sur la page myspace du groupe…

  2. Devin says:

    J’suis en plein dedans, coms à venir :)

  3. ellestin says:

    je connais peu System of a Down mais les vocaux masculins me font plutôt penser à ceux de « La Masquerade Infernale ».
    Avec cet album dantesque, Giant Squid entraînent le metal alternatif et ses dérivés vers son avenir: des concepts plus épiques, plus dynamiques où le besoin de tranquillité post-rock s’adjoint à une inspiration débridée. Avec en plus un son bien roots qui ne fuit pas les aspérités, j’y retrouve un peu de Maudlin of the Well et de In The Woods… bref, entre nostalgie et promesses bien réelles, quelle belle escapade!

  4. kollapse says:

    Commandé il y a peu, et au vu de la kro je suis impatient de l’écouter ce Giant Squid ! Vite !

  5. darkantisthene says:

    pfffiou j’écoute là et grosse révélation, c’est énormissime, encore une belle surprise venant d’un groupe sorti de nulle part!
    heu non j’déconne c’est chiant comme c’est pas permis putain

  6. So says:

    Ca c’est constructif, pour une fois. Bref…
    J’ai hâte d’écouter l’album complet, en tous cas l’écoute sur myspace fût alléchante. (pourtant j’aime pas les calamars arf arf arf)

  7. darkantisthene says:

    bon je vais construire : le chant aussi bien féminin que masculin est chiant ; les compos sont chiantes ; c’est sans doute au départ un style de musique qui n’est pas fait pour moi mais j’ai voulu quand même voir de quoi il retournait et je trouve ça chiant. Et puis chiant au point que je n’arrive même pas à avoir à l’esprit les réflexions suivantes « c’est bien fait » ou « c’est original »

  8. So says:

    merci d’avoir essayé

  9. damien luce says:

    Enorme krakou !!!

  10. So says:

    lol je viens seulement de voir le « Doomy post rock core alternatif »

  11. Devin says:

    J’en décroche plus. Aventureux, sensible..le 18/20 n’est pas volé, j’aurais mis la même, voire plus!

  12. sebz says:

    je viens de tomber sur la chro et tout naturellement je me suis dirigé sur leur myspace ,et c’est plutot une bonne surprise la voix masculine c vrai fait penser a du system sans etre non plus un honteux plagiat .Si le reste de l’album est aussi bien ca doit valoir le coup de se le procurer!

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