The Mars Volta – Amputechture

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Style: prog rock inventifAnnee de sortie: 2006Label: Universal Music

Les revoilà, un an et demi après un Frances The Mute qui aura pu en laisser certains sur la touche, The Mars Volta, décidément prolifique (ils est sorti entre temps un live un poil décevant, Scabdates), sort son troisième disque studio, celui de la consécration en général. La bande d’Omar Rodriguez et de Cédric Bixler Zavala ne laisse pas à ses fans le temps de respirer. Tant mieux dirons les uns, plus il y en a, plus c’est bon, dommage dirons ceux à qui un an et demi n’a pas suffi pour arriver au bout de tous les méandres de Frances The Mute

Une chose est claire dès les premières notes d’Amputechture, The Mars Volta ne s’est pas transformé et a réappliqué, en apparence tout du moins, les recettes qui avaient fait le succès des deux précédents opus. Complexité et sophistication sont les maîtres mots et si des titres comme « Tetragrammaton » ou « Meccamputechture » vous paraissent un peu tarabiscotés à la lecture, dites-vous bien que ce n’est rien en comparaison de ce qui vous attend en les écoutant. Comme les précédents, l’album est long, complexe, envoûtant, et fourmille de petits recoins au détour des morceaux où vous trouverez à toutes les écoutes des petites subtilités que vous n’aviez pas remarquées précédemment. Un vrai coffre aux trésors.

Le jeu de guitare d’Omar, reconnaissable aux premiers accords, semble s’être encore magnifié sur Amputechture et Cédric chante toujours aussi bien, tant en anglais que sur le désormais traditionnel titre en espagnol (« Asilos Magdalena »). A noter également la performance exceptionnelle de Jon Theodore, le Bonham de la bande, qui a malheureusement depuis quitté le navire. Le groupe marche toujours sur les terres de ses glorieuses influences des 70’s : Led Zeppelin, Yes et King Crimson. Mais là où mille clones sortent tous les ans un disque plagiat (en moins bien, évidemment) de ce qui a été fait à l’époque, The Mars Volta a parfaitement réussi à s’approprier l’esprit du prog seventies sans plagier, à l’image de ces nombreux passages de l’album que l’on croirait sorties d’un concert de Santana, sans pour autant en être une vile copie. On notera que sur certains titres (notamment « Day Of The Baphomets »), The Mars Volta rappelle de plus en plus King Crimson, ce qui est loin d’être une insulte car le groupe de Robert Fripp est un modèle en ce qui concerne l’inventivité, la remise en question, et l’influence sur d’autres groupes.

On peut toutefois concevoir que la complexité de The Mars Volta en rebutera certains. C’est sans compter sans le sens de la mélodie du groupe qui arrivera toujours à accrocher une oreille curieuse. Quand on voit le niveau auquel le groupe est actuellement arrivé, on se prend à bénir le jour du split d’At The Drive In, tant son rejeton est d’une qualité exceptionnelle. Bref, inutile de disserter plus longtemps sur ce disque, le mieux que vous ayez à faire est d’y jeter une oreille (voire les deux) et de vous laisser envoûter

  1. vicarious atonement
  2. tetragrammation
  3. vermicide
  4. meccamputechture
  5. asilos magdalena
  6. viscera eyes
  7. day of the baphomets
  8. el ciervo vulnerado
Angrom

Chroniqueur

Angrom

Comme pas mal de gens, c'est par mon paternel que me sont venues bon nombre de mes émotions musicales. Éclectique en diable, mon daron, m'initia à la musique classique et rock essentiellement. Beatles, Rolling Stones et Elton John essentiellement furent parmi les premiers artistes à retenir mon attention. Imaginez ma stupeur quand un ami se présenta un jour chez moi avec des disques d'un groupe anglais, arborant une mascotte qui a l'époque m'avait paru horrible, mais me fascinait. Il s'agissait bien sûr d'Iron Maiden, dont je devins assez vite fan, intégrant ainsi un peu de métal dans mes écoutes, qui, à l'époque, suivaient plutôt la mode du moment. Metallica, Megadeth, Iggy Pop vinrent compléter ma collection d'artistes un peu plus péchus. Arrivé en école d'ingénieurs, un voisin de palier, voyant quelques disques de métal dans ma (encore petite) discothèque, essaya de m'entraîner du "côté obscur". Bien lui en prit, rétrospectivement. À l'époque, en 1998, Angra était au top, et c'est par ce moyen qu'il réussit son coup, me faisant sombrer dans une période heavy-speed, dont je ne garde plus grand chose aujourd'hui (mis à part Edguy et les trois premiers Angra). Une fois le poisson ferré, il passa à la vitesse supérieure en me passant des disques de Dream Theater. Coup de cœur direct pour Images And Words, un peu plus de mal avec Awake, mais la sortie de Scenes From A Memory en 1999 et plusieurs petits détails contribuèrent à faire de ce groupe un de mes groupes favoris, ce qu'il est encore aujourd'hui (une vingtaine de concerts au compteur). Suivant le groupe et tous ces side-projects c'est par Transatlantic que je m'intéressai aux groupes de rock progressif : Spock's Beard, Marillion, The Flower Kings, puis les grands anciens : Yes, Genesis (je considère encore aujourd'hui la période d'or de Genesis comme un des trucs les plus géniaux qu'on ait jamais écrit en musique), Rush (mon groupe n°1), plus récemment King Crimson. Sorti de l'école, je rencontrai sur Rennes la troisième personne à l'origine de mes grands tournants musicaux. Mon troisième maître m'initia aux sonorités plus saturées du death metal et du thrash qui pousse. L'éducation ne se fit pas sans mal, mais j'ai actuellement une discothèque de métal extrême bien fournie, que j'apprécie énormément. .J'en profitai pour découvrir un des groupes français les plus novateurs : SUP. Ou j'en suis aujourd'hui ? Sans doute un mix de tout cela. J'ai succombé également aux sirènes du rock alternatif (Tool, The Mars Volta, Porcupine Tree, Dredg). Je conserve quelques bases heavy que je ne renie pas (Judas Priest, Ozzy Osbourne, Alice Cooper), et j'écoute beaucoup de métal progressif, si tant est qu'il s'éloigne de la technique pour la technique (Pain Of Salvation, par exemple). La trentaine a été également l’occasion de s’intéresser au Jazz, plutôt les classiques « hard bop », mais je ne crache pas sur une petite nouveauté à l’occasion. Je voue également un culte sans limites à Peter Gabriel et à Frank Zappa, hommes à la personnalité fascinante et musiciens expérimentateurs !

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23 Commentaires

  1. FireCat says:

    Difficile d’assimiler un tel album, il paraît plus difficile d’approche que les précédents (mais beaucoup moins décousu que Frances, et donc moins « ennuyeux »). Le groupe tisse un nouveau labyrinthe musical passionant en utilisant leur savoir faire. Les parties de chant d’Omar sont plus facilement mémorisables à mon gout. Point noir : « El Ciervo Vulnerado » que je trouve vraiment lisse. Avant c’est que du bonheur (Mecchamputechture…énorme !)
    Bonne chronique :)

  2. jackflash says:

    un disque qui tourne en rond illustré par le titre « tetragrammation », manquant d’unité et de cohérence.surcoté.

  3. Monster says:

    Ouaip jsuis d’accord avec jackflash d’une certaine façon. J’avais adoré Frances mais là ça passe pas, j’ai un peu l’impression avec ce disque d’entendre de longues jams et pas vraiment de vrais morceaux comme sur le premier album. Bon c’est vrai que je l’ai peu écouté mais le fait est que l’ensemble est tellement bourratif que ça ne me donne pas trop envie. Et puis en effet, en apparence, Mars Volta reprend les recettes de Frances the Mute. Ce disque était déjà très riche et touffu, perso, me replonger dans un trip pareil me decourage d’avance. Surtout qu’après quelques écoutes, j’ai un peu tendance à trouver que finalement ce disque n’a pas l’air d’apporter grand chose en plus au style Mars Volta.
    « Mais là où mille clones sortent tous les ans un disque plagiat (en moins bien, évidemment) de ce qui a été fait à l’époque, The Mars Volta a parfaitement réussi à s’approprier l’esprit du prog seventies sans plagier, à l’image de ces nombreux passages de l’album que l’on croirait sorties d’un concert de Santana, sans pour autant en être une vile copie. » : ouaip sinon ça c’est bien vrai, c’est sûr que The Mars Volta ça reste quand même autre chose que les multiples groupes de musique d’ascensseur qui pullulent sur la scene prog (qui a dit les Flower Kings ??)
    A reecouter dans une periode ou je serais plus enclin à apprecier ce genre de plat bourratif….

  4. Angrom Angrom says:

    Mais voyons monster je ne pensais pas du tout aux flower kings (huhu) :)
    (enfin ils sont d’ailleurs plutot dans le haut du panier des productions inside out pour ne pas les nommer, ou il y a bien pire niveau plagieurs)

  5. krakoukass Krakoukass says:

    Je l’ai peu écouté c’est vrai, et c’est probable qu’il faille plusieurs écoutes, mais a priori je n’ai aucune envie de m’y replonger. Je me fais chier avec ce groupe je le dis clairement. J’avais bien aimé le premier et Frances commençait déjà à me gaver mais là… Ras le cul de leurs plans interminables et des morceaux à rallonge. Je trouve tout cela un peu trop pompeux quand même… En bref, personnellement je ne me réjouis pas du tout du split de At The Drive-In qui était un groupe qui m’intéressait beaucoup plus.

  6. kollapse says:

    Perso je l’ai beaucoup ecouté cet album, et je dois dire que je l’aime beaucoup. Certes c’est long, voire 1 poil indigeste, c’est même assez rare qd je me l’enfile en entier d’un coup, je l’écoute en plusieurs parties. Mais pris un à un, tous les titres sont excellemment composés. Bixler est très en forme, ses prouesses vocales étant une fois encore légions, le jeu de Rodriguez est fabuleux même si evidemment il en fait certainement un peu trop par moments et bien j’aime cet aspect poussif de leur musique. Conclusion : Je pense que c’est le typique genre de disque « j’aime – j’aime pas » (comme les autres albums) car The Mars Volta fait dans l’excessif (voire le grandiloquent) mais le fait bien et avec beaucoup de talent cette fois encore. « Amputechture » est peut-être mon préféré du groupe c’est dire… Je le préfère au précédent car il y avait bien 20 minutes à jeter à cause des bruitages inutiles, ce qui fait beaucoup… 17/20.

  7. Dun23 says:

    Je crois que c’est clair, At the drive in a eu l’excellente idée de splitter, car et c’est pas là le moindre exploit, la voix de Bixler m’insupporte avec atdi mais est tout simplement l’un des élèments les plus importants dans la musique de The Mars Volta, simplement géniale. Quant à cet album, il me faut encore du temps mais Viscera Eyes m’a chopper dès la première écoute!

  8. Monster says:

    @ Angrom> Flower Kings dans le haut du panier des productions Inside Out ?? Mais alors c’est quoi le bas ?? A part Kaipa (toujours avec Roine Stolt) et The Tangent (avec des membres des Flower Kings d’ailleurs) ou encore le Stream of Passion de Arjen Anthony Lucassen (qui d’habitude produit de la bonne came), je vois pas… Ohlaaaaa on est un peu hors sujet là mais bon pas grave…

  9. Neurotool says:

    Je ne vois pas comment on peut se réjouir du split d’At the Drive In… Vu le résultat aujourd’hui de ce Mars Volta… C’est long, pompeux et indigeste. Où est la flamme et la sauvagerie rock qui animait At the Drive In? Dommage.

  10. So says:

    faudra bien que j’écoute un jour… visiblement y’a débats sur cette dernière sortie, on verra d’ici quelques mois.

  11. kollapse says:

    « Mars Volta, t’aimes ou t’aimes pas », ça fait un bon slogan ça… Hem. Oui ce groupe divise, et je comprends aussi bien ceux qui trouvent ce groupe pompeux voire prétentieux tout comme on peut y trouver son compte et trouver ça génial, grandiose, _inserer adjectif dythirambique ici_. Suffit de choisir son camp.

  12. Vermi says:

    Ca fait surtout classe de dire qu’un truc bien c’est de la merde, ça permet a des impuissants de carresser leur ego

  13. krakoukass Krakoukass says:

    @Vermi : si tu vas par là, ça peut être tout aussi prétendumment classe de déclarer qu’un truc imbitable et chiant est génial, ça fait élitiste…

  14. Monster says:

    Ben si moi je vois très bien comment on peut se réjouir du split de AT drive in, suffit d’aimer le prog et de pas aimer l’emo rock…

  15. Neurotool says:

    Ok. Que l’on aime un style et pas l’autre je ne vois pas où est le problème. Chacun ses goûts. Mais de là à se réjouir d’un split…
    @ Vermi: LOL j’adore les gardiens du bon goût!

  16. Monster says:

    Hum… c’est vrai que le terme « se rejouir » est peut-être un peu fort…

  17. Angrom Angrom says:

    Pour ma part je m’en réjouis car si ce split n’avait pas eu lieu , on n’aurait jamais eu the mars volta … Mais je concois que si on aimais ATDI (que je trouve bien mais pas top), on soit décu …
    Je suis assez d’accord avec le fait que ce groupe soit assez « binaire » soit on adore et on leur passera tout , même les passages un peu plus barrés, soit on déteste et je pense qu’il ne sert à rien de se forcer …

  18. Vermi says:

    J’ai juste du mal à admettre qu’on puisse critiquer quelque chose qu’on ne comprend pas, si on aime pas les compos tres longue ok mais je ne pense pas qu’on puisse critiquer cet album à cause des chansons de plus de 15minutes je trouve ça absurde…
    C’est comme si je disais ouahhhhhh rancid groupe de merde il font des compos de 1mn30…
    Je déconseille à certaine personne d’ecouter des classique comme atom heart mother. là ils vont vraiment se faire chier.

  19. Lebo says:

    Enorme deception!
    Aucune inspiration dans ce nouvel album! soit du déjà vu (et en mieux) soit du très pompeux insipide avec les parties experimentales!
    qqes bons rares passages …

  20. Bobby Johnson says:

    Je suis bien d’accord avec la majorité des critiques concernant cet album. THE MARS VOLTA n’en finit plus de s’engoufrer dans un four tout musical soporifique et intraduisible pour le commun des mortels, de quoi faire regretter les purs moments de bonheur procurés par « De Loused in the Commatorium » qui, il faut bien l’admettre, mêlait avec génie subversion et virtuosité technique! Quand à la disparition d’AT THE DRIVE IN, groupe exceptionnel au demeurant, elle ne peut être justifiée par une musique ayant fait le choix de l’esoterisme.

  21. GroKonar says:

    Mars Volta pue la merde depuis les débuts, leur musique a toujours été un laborieux et cérébral collage de gesticulations digitales. Du revival hystérique pour popcritiques et mélomanes sapés souffrant de troubles de l’attention, ne sachant distinguer talent et galimatias pompeux.
    Je préfère encore Muse tiens

  22. ophal says:

    moi je trouve cet album franchement bien …. La longueur des morceaux ne me dérange en rien vu la qualité de ces derniers et les « jams » qu’il contient ne laisse que présager l’ampleur de la déflagration sonique que ça peu etre sur scene …. d’ailleur j’attend avec impatience leur retour sur notre petite contrée Française ou de l’autre coté du Rhin (pas loin de mon alsace natale …)
    Mars Volta sont des martiens et c’est tout …

  23. Didier l'embrouille says:

    Un peu décu lors des premières écoutes de l’album. Je vais passer pour un putain de drogué, mais j’ai découvert la puissance de cet album sous acide… Depuis à chaque écoute j’ai des frissons qui me traversent tout le corps: je pourrais écouter Day Of The Baphomet en boucle jusqu’à ma mort…

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