Black Cobra – Bestial

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Style: sludgecoreAnnee de sortie: 2006Label: Delboy Records / Loss Recordings

Black Cobra est un groupe qui fait mal. Black Cobra est pourtant un groupe qui fait du bien… Mais si! Vous voyez très bien ce que je veux dire, vous autres mélomanes masochistes. Sinon Black Cobra c’est un duo (basse-batterie) et ce qui est déroutant, c’est ce que ça n’en a pas l’air. Le disque ne souffre d’aucun manque de basses, non, non, non.

On pense immédiatement à certains grands noms comme Electric Wizard, Keelhaul, Mastodon ou plus récemment The Abominable Iron Slot : des formations bien chargée niveau basse quoi. Le manque relatif d’originalité est pardonnable tant ce que nous envoie ces deux américains en pleine tronche est gras, lourd, sourd. Mais en même temps rapide, enlevé, pêchu, groovy. Et, comble du bonheur, admirablement bien produit. A la fois « sale » esthétiquement et propre dans l’intelligibilité du son.

BOUM!

Voilà l’effet produit par les premières secondes de Black Cobra sur votre platine. Le cocktail entre gros son baveux typiquement stoner/doom, voix arrachée, et rapidité d’exécution est explosif, terrassant. Plus globalement la sauvagerie, l’odeur animale et l’élan bestial sont autant d’ambiances et de sensations qui imprègnent la dizaine de titres de cet album. C’est pourtant une pieuvre qui est l’animal totem de cet album (cf. artwork). Bizarre. Alors bestialité: oui, animalité: oui mais pas celle habituellement évoquée. En effet, que l’on soit dans des tempi rapides (début-fin de l’album) ou plus lents (à mi parcours), on parvient finalement à deviner cette pieuvre « en plein travail » et/ou en déplacement. On pourrait d’ailleurs rapprocher l’évolution de l’album à celle d’un épisode de film animalier mettant en scène ce prédateur et sa proie: l’auditeur.

Le début est haletant. On débarque en pleine course poursuite. Le prédateur nous a déjà choisi et pris en chasse. Après quelques cavalcades, l’octopode parvient à se saisir se son futur festin fatigué pour jouer avec dans les remous. Ainsi, alors que les secousses nous sonnent, nous assomment, nous prenons conscience de notre enlisement et de notre prise au piège. Les idées défilent alors à mille à l’heure dans notre tête (« The Cry of Melora »). L’espoir est loin. Il faut s’attendre au pire, la fin est proche. La pieuvre nous enserre, nous étreint de ses larges ventouses (« Sugar Water »). Nous sommes presque arrivés au terme de l’album, et de la fin de nôtre vie (d’auditeur). L’animal s’apprête donc à nous fendre le crâne de sa machoire (« Sombra de Bestia ») lorsque soudainement, dans un dernier effort appelé par notre instinct de survie, nous parvenons à nous dégager subrepticement (« Kay Dur Twenty » ) et à prendre la fuite… Mais pour combien de temps??? Disons jusqu’au prochain album.

Mis à part ce scénario que m’inspire l’album, je me dois de signaler que le groupe ne peut être désigné comme responsable de toute blessure minime (torticoli) ou plus grave (fracture du crâne pour headbang trop zélé) causée par l’écoute de ce disque. De même il ne peut être tenu responsable de la paralysie de votre auriculaire et de votre index restés trop longtemps tendus.

  1. one nine
  2. thrown from great heights
  3. el equis
  4. beneath
  5. omniscient
  6. the cry of melora
  7. broken on the wheel
  8. sugar water
  9. el doce de octubre
  10. sombra de bestia
  11. kay-dur-twenty
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7 Commentaires

  1. damien luce says:

    Enorme cd, ils me font penser aussi au Melvins sur certains passages !!!
    En live, ils ont une réputation sulfureuse.

  2. kollapse says:

    Ouais bien bon cet album, très lourd et très gras. J’aime le titre en espagnol, il arrache (el doce de octubre).

  3. Manumal says:

    J’adore très bon Black Cobra!!

  4. Nokturnus says:

    Moi qui suis pas un habitué du genre………….. TUERIE !

  5. Zepekegno says:

    Du très très bon, avec ce petit coté abyssal qui fait, à défaut d’originalité, la personnalité de ce disque. Un peu comme Keelhaul qui se bigornerait avec un Charger dans une mare de mélasse….

  6. Ilhan says:

    J’avais écouté vite fait ce truc…. je trouvais ça vachement plat et « vide », voir banal au niveau des riffs.
    Peut ête qu’a donf en prenant en compte le gros son ça fonctionne, mais la en écoutant vite fait ça m’avait laissé une impression assez moyenne genre : bof bof, et chiant.
    J’irais ptet rejeter une oreille dessus.
    Sinon j’aime beaucoup l’artwork.

  7. Hallu says:

    C’est bon instrumentalement, dommage en revanche que comme Bongzilla ou d’autres le chant hurlé soit aussi monocorde et à chier.

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