Forceed – Ivory Marsh

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Style: post hardcore noiseAnnee de sortie: 2006Label: Division

Forceed a vu le jour dans le courant de l’année 2000 à Délémont, dans la région Jurassienne de Suisse. En 2002, et alors que la moyenne d’âge est de plus ou moins de 16 ans au sein du combo, le groupe enregistre son premier EP, et a la chance d’être pris en main par Division Records, qui sent déjà le potentiel de nos cinq bonshommes.
Après plusieurs concerts en Suisse, le groupe enregistrera son premier véritable album intitulé Idyl of Estreya en 2003, sous la houlette de Julien Fehlman (Unfold, Vancouver, Kehlvin) au Studio Mécanique de La Chaux-de-Fonds, et partira le défendre sur les planches.
Entre temps, certains membres de Forceed se sont par ailleurs impliqués dans d’autres groupes, tels que Art of Falling et Unfold, et l’emploi du temps de chacun est plus que chargé.
Ces petites escapades musicales auront pour conséquence de ralentir le processus de composition, et c’est ce qui explique qu’il ait fallu attendre près de trois ans pour que le groupe passe le cap du deuxième album.

Si vous êtes amateur de musique pesante, sombre, et torturée, cet album a certainement de quoi étancher votre soif, car nous avons là affaire à un véritable concentré de noirceur à l’état pur.
Les riffs lancinants et froids sont martelés à grands coups de médiators, soutenus par une section rythmique hypnotique – à la limite pachydermique –, avant que n’entre en jeu une voix déchirée, proche de la rupture, mettant tout simplement l’auditeur à genoux.
Dès les premières secondes de l’album, c’est une véritable sensation d’oppression, de suffocation qui s’installe, alors que les guitares entêtantes envahissent la pièce, et vous plongent dans les méandres les plus sombres de votre âme.
Cette impression de claustrophobie, de malaise, et de schizophrénie vont d’ailleurs perdurer tout au long de l’album – mis à part sur quelques rares passages –, car ce n’est pas sur ce Ivory marsh que vous trouverez de belles envolées vocales, et encore moins d’éclaircies mélodiques.
Au contraire, les compositions sont comparables à un bloc monolithique d’une lourdeur inouïe, au son massif, et qui s’apprivoise lentement, au fil des écoutes.
Il faut d’ailleurs attendre la quatrième piste pour reprendre quelque peu son souffle avec « Scheme » – faisant office d’intermède –, qui laisse entrer un peu d’air frais et de lumière grâce à ses quelques notes en arpège et son son clair, mais tout en gardant cette touche de noirceur angoissante, et de folie propre au groupe.
L’accalmie sera de courte durée, car dès le morceau suivant, le rouleau compresseur se remet en marche, et continue à nous en mettre plein la tête à l’aide de compositions vicieuses, tordues, et d’une intensité franchement bluffante.
« Iron gap » clôt cet album à grand renfort de guitares à la fois lourdes et stridentes, toujours soutenues par cette voix maléfique et angoissante à souhait, avant que le titre ne se meure dans un larsen final, semblable à une ultime attaque sonore du groupe.

Quant à la production de Julien Fehlman, elle colle parfaitement à l’ambiance froide et noire de cet album et pousse les compositions dans leurs retranchements, sans tomber dans la surproduction.
Le résultat vaut vraiment le détour, même si une certaine lassitude commence à s’installer lors des derniers morceaux, qui ont tendance à se répéter quelque peu.
Ce n’est donc ni l’album de l’année, ni un album révolutionnaire que nous tenons là, mais l’efficacité, et l’intensité de ce dernier réussissent à donner au tout une certaine homogénéité qui est des plus plaisantes, et risque d’en séduire plus d’un.

  1. 27
  2. glar
  3. ties of senses
  4. scheme
  5. dull / dud
  6. red july
  7. hyoid
  8. iron gap
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3 Commentaires

  1. kollapse says:

    Outch c’est du lourd cet album ! Froid, massif, claustrophobique sont bien des adjectifs que l’on peu apposer à ce skeud, pour le peu que j’en ai ouï. C’est à rapprocher de groupes de hxc bien lourd et noisy genre Breach, Will Haven ou Unfold justement. J’aime évidemment :-)

  2. Manumal says:

    post hardcore suisse gage de qualité faut que j’essaye ce groupe d’urgence :)))

  3. damien luce says:

    Excellent groupe, en parlant de scène Suisse j’ai découvert « fresnel » il y a peu, bref la scène Suisse a encore bcp de chose interessante à nous dévoiler !!!

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