Pain Of Salvation – Scarsick

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Style: rock/metal progressifAnnee de sortie: 2007Label: InsideOut Music

C’est avec plaisir et appréhension que j’ai reçu cette nouvelle galette de Pain Of Salvation. Plaisir car les Suédois ne m’ont jamais déçu, au pire dérouté lors de leurs dernières expérimentations, et appréhension car après tout les délires musicaux de Be étaient quand même pour moi en deçà du niveau du groupe duquel j’étais tombé amoureux fou au moment de la sortie de The Perfect Element Part I. Quelques écoutes plus tard, le plaisir était toujours là, mais les appréhensions avaient totalement disparu.

Scarsick marque le retour de Pain Of Salvation vers ce qu’il sait faire de mieux : le métal progressif de qualité. L’album est un savant dosage d’expérimentations et de tradition. Les deux premiers titres « Scarsick » et « Spitfall » sont dans la lignée du POS des premiers albums, même si le chant rappé de Daniel peut parfois faire penser à Clawfinger. Le groupe enchaîne ensuite avec une de ses plus belles ballades (du niveau de « Second Love » sur Remedy Lane) : « Cribcaged » est un petit bijou d’émotion pure. Place ensuite à l’expérimentation avec deux titres complètement « fous » : « America », à la saveur de comédie musicale, qui rend hommage à la comédie musicale « West Side Story » de Bernstein en faisant un gros clin d’œil au titre du même nom. On se croirait revenu le temps d’un titre en plein milieu d’une rixe entre les Sharks et les Jets. Puis on arrive sans prévenir au cœur d’un des titres les plus originaux jamais composé par le groupe, voire par un groupe de métal prog tout court. « Disco Queen » prouve comme son nom l’indique que métal prog et disco peuvent faire bon ménage le temps d’un titre. A une rythmique qu’on croirait tirée d’un titre de Boney M ou des Village People viennent s’ajouter des riffs puissants pour un mélange inédit. Daniel s’en donne à cœur joie vocalement et s’arrache les cordes vocales sur le refrain, mélange de James LaBrie et de Patrick Hernandez.

La seconde partie du disque (oui, le disque est arbitrairement découpé en deux faces, « Side A » et « Side B ») offre des titres sans doute moins accessibles au premier abord, mais non moins intéressants. A commencer par ce « Kingdom Of Loss » qui nous rappelle The Perfect Element Part I, et pas uniquement par son titre. Les arpèges de guitare ont la part belle, tout comme sur « Idiocracy » qui est également remarquable. Le climax de l’album est atteint avec le dernier titre, « Enter Rain » dont la lente et progressive montée en puissance est un véritable délice.
Les paroles sur ce disque sont très travaillées et très fouillées, avec de multiples références, et bien que le promo que nous avons reçu ne le laissait pas deviner, Scarsick est bien la suite tant attendue du concept album The Perfect Element part I. Nul doute que beaucoup de plaisir est encore à venir en décortiquant tout le concept à partir du livret.

A noter, et c’est appréciable, que le son du groupe s’est considérablement amélioré sur cette dernière production, et qu’il bénéficie d’un son un peu plus pêchu que sur les précédents disques. De plus, le départ du bassiste Kristoffer Gildenlöw passe pour ainsi dire inaperçu tant l’intérim assuré par Daniel sur l’album est de qualité.

Bref, moi qui avouais ne pas rentrer totalement dans Be, trouvant l’album de qualité mais trop décousu, Scarsick a fait renaître tout l’enthousiasme que j’avais pour ce groupe. Pain Of Salvation tutoie à nouveau l’excellence qu’il possédait lors de l’enregistrement de ses trois premiers disques. Bravo messieurs, et vivement les concerts.

  1. scarsick
  2. spitfall
  3. cribcaged
  4. america
  5. disco queen
  6. kingdom of loss
  7. mrs modern mother mary
  8. idiocracy
  9. flame to the moth
  10. enter rain
Angrom

Chroniqueur

Angrom

Comme pas mal de gens, c'est par mon paternel que me sont venues bon nombre de mes émotions musicales. Éclectique en diable, mon daron, m'initia à la musique classique et rock essentiellement. Beatles, Rolling Stones et Elton John essentiellement furent parmi les premiers artistes à retenir mon attention. Imaginez ma stupeur quand un ami se présenta un jour chez moi avec des disques d'un groupe anglais, arborant une mascotte qui a l'époque m'avait paru horrible, mais me fascinait. Il s'agissait bien sûr d'Iron Maiden, dont je devins assez vite fan, intégrant ainsi un peu de métal dans mes écoutes, qui, à l'époque, suivaient plutôt la mode du moment. Metallica, Megadeth, Iggy Pop vinrent compléter ma collection d'artistes un peu plus péchus. Arrivé en école d'ingénieurs, un voisin de palier, voyant quelques disques de métal dans ma (encore petite) discothèque, essaya de m'entraîner du "côté obscur". Bien lui en prit, rétrospectivement. À l'époque, en 1998, Angra était au top, et c'est par ce moyen qu'il réussit son coup, me faisant sombrer dans une période heavy-speed, dont je ne garde plus grand chose aujourd'hui (mis à part Edguy et les trois premiers Angra). Une fois le poisson ferré, il passa à la vitesse supérieure en me passant des disques de Dream Theater. Coup de cœur direct pour Images And Words, un peu plus de mal avec Awake, mais la sortie de Scenes From A Memory en 1999 et plusieurs petits détails contribuèrent à faire de ce groupe un de mes groupes favoris, ce qu'il est encore aujourd'hui (une vingtaine de concerts au compteur). Suivant le groupe et tous ces side-projects c'est par Transatlantic que je m'intéressai aux groupes de rock progressif : Spock's Beard, Marillion, The Flower Kings, puis les grands anciens : Yes, Genesis (je considère encore aujourd'hui la période d'or de Genesis comme un des trucs les plus géniaux qu'on ait jamais écrit en musique), Rush (mon groupe n°1), plus récemment King Crimson. Sorti de l'école, je rencontrai sur Rennes la troisième personne à l'origine de mes grands tournants musicaux. Mon troisième maître m'initia aux sonorités plus saturées du death metal et du thrash qui pousse. L'éducation ne se fit pas sans mal, mais j'ai actuellement une discothèque de métal extrême bien fournie, que j'apprécie énormément. .J'en profitai pour découvrir un des groupes français les plus novateurs : SUP. Ou j'en suis aujourd'hui ? Sans doute un mix de tout cela. J'ai succombé également aux sirènes du rock alternatif (Tool, The Mars Volta, Porcupine Tree, Dredg). Je conserve quelques bases heavy que je ne renie pas (Judas Priest, Ozzy Osbourne, Alice Cooper), et j'écoute beaucoup de métal progressif, si tant est qu'il s'éloigne de la technique pour la technique (Pain Of Salvation, par exemple). La trentaine a été également l’occasion de s’intéresser au Jazz, plutôt les classiques « hard bop », mais je ne crache pas sur une petite nouveauté à l’occasion. Je voue également un culte sans limites à Peter Gabriel et à Frank Zappa, hommes à la personnalité fascinante et musiciens expérimentateurs !

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8 Commentaires

  1. Charles says:

    l’album crie qualité! 16/20

  2. Elitiste says:

    Tres bon album comme d’hab! Sans etre un album ultime, c’est du bonheur. Meme si Be est tres bon, je prefere ce POS pour ma part…

  3. Angrom Angrom says:

    Tiens rico on t’as reconnu … :)

  4. Nantes en L2 says:

    M’insulte pas! Merci…

  5. Angrom Angrom says:

    ou as tu vu une insulte ? :)
    Bref , recentrons sur le disque, merci …

  6. Jaynesis says:

    EX-TRA-OR-DI-NAI-RE!!! Pain Of Salvation nous prend une nouvelle fois à rebrousse-poils, et nous offre un album complètement dingue: expérimentations, coups de folie, émotions fortes… Bref, le premier grand choc de l’année (pour ma part!).

  7. kaoslynn says:

    1er écoute studieuse… c’est « touffu » ce truc, va y avoir du boulot…

  8. kaoslynn says:

    Perso, je préfère la face B, les « pitreries » du genre « America » ou « Disco queen » ont du mal à passer…

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