Deux ans après un convaincant quoiqu’assez sage With Teeth, l’ami Trent Reznor revient avec son nouvel album Year Zero, dont le propos est de nous conter les mésaventures de notre monde, qui 15 ans plus tard, semble courir à sa perte. L’apocalypse est proche, et la fracture sociale si chère à notre président encore en place pour quelques jours, semble avoir atteint le paroxysme de son paroxysme, comme l’illustre de fort jolie façon le dos de la pochette du très beau digipack de l’album : un nouveau mur sépare désormais la population en 2 camps distincts : les miséreux d’un côté, les opulents de l’autre.
Bref Trent ne dépeint toujours pas un monde rose et idéal, mais le contraire eut été à la fois étonnant et décevant de sa part.
Et musicalement ? Musicalement le sieur ne s’écarte pas radicalement de ce qu’il a livré avec With Teeth, toutefois le format pop qui avait pris du poil de la bête sur ce dernier, est désormais largement atténué et compensé par un regain important de dissonance et de bidouillages électroniques. Le premier single « Survivalism » suffit pour s’en convaincre : un format pop certes, mais une aridité et une dissonance toutes indus qui caractérisent bien tout l’album. Idem pour l’impressionnant « The Great Destroyer » dont le format paraît très classiquement hérité de la pop, avant que Reznor ne nous gratifie d’un grand écart vocal qui marque la 2ème partie du morceau qui ne sera pas sans rappeler les trifouillages d’un Aphex Twin.
Pris dans sa globalité Year Zero apparaîtra rapidement comme la parfaite synthèse de tout ce qu’a réalisé Reznor depuis ses débuts. Même si aucun titre ne rappelle directement le côté électro épuré de l’album Pretty Hate Machine, un « God Given » relativement dansant aura quand même tôt fait de raviver de bons souvenirs dans l’esprit des fans nostalgiques du Nine Inch Nails des débuts. De même la vraie batterie organique de With Teeth n’est plus systématiquement de sortie, souvent remplacée par des beats électro, comme au bon vieux temps !
La dissonance si chère aux fans du cultissime The Downward Spiral et de certains titres de The Fragile marque bien je le disais, un retour en fanfare sur cet album, avec des titres énormes comme le destroyissime et génial « Vessel », tandis que d’une façon générale l’ambiance est bien plombée et bien glauque, à grand renfort de sons saturés et inquiétants, qui feront sans aucun doute le bonheur des fans du NIN le plus indus sans pour autant rebuter les nouveaux fans des formats plus pop.
Soyons clairs tout de même, la violence est plus contenue que par le passé, c’en est définitivement fini semble-t-il des coups de sang et de la rage de certains titres de The Downward Spiral qui possédaient un petit côté punk que Reznor semble avoir remisé au placard (jusqu’à nouvel ordre en tout cas).
L’album est donc partagé entre des velléités destructrices plus sournoises et dissonantes que vraiment violentes donc, et un goût certain pour la mélodie qui tue : « Survivalism », « Me, I’m Not », « In This Twilight » ou « Capital G » (G pour George Bush qui n’est toujours pas le meilleur ami de Reznor et qui en prend pour son grade) sont ainsi délicieusement chantants tout en étant méchamment acerbes et traduisent surtout une richesse dans les arrangements qui illustre encore une fois tout le talent du leader de NIN.
On sent vraiment que Reznor a retrouvé la pleine mesure d’une inspiration qui avait déjà commencé à retrouver son chemin sur les meilleurs moments de With Teeth après le passage à vide qui avait succédé à The Fragile (6 ans d’écart entre ces 2 albums). Sur Year Zero, les titres réussis s’enchaînent et belle performance, sur les 16 titres de l’album, on ne dénombre pas de titre faible, tout juste quelques titres faisant figure d’interludes comme « Another Version Of The Truth », « The Greater Good », et le final « Zero-Sum », titres qui contribuent pleinement à instaurer efficacement cette ambiance sinistre et un rien cradingue.
Résultat : l’album passe comme un charme et le plaisir d’écoute semble reconduit à chaque écoute. Mieux que ça, la première écoute n’est rien comparée au déclic qui se produit à la 5ème : certainement fort de ses différents bidouillages électroniques qui le jalonnent, le disque étale alors sa très grande richesse et le plaisir d’écoute devient énorme. Dès lors il devient bien tentant de s’emballer et d’arguer que Monsieur Reznor a certainement sorti là son meilleur album depuis The Downward Spiral tout simplement.
PS : L’album est en écoute intégrale (streaming) par ici. Saluons au passage l’initiative.
- hyperpower!
- the beginning of the end
- survivalism
- the good soldier
- vessel
- me, i’m not
- capital g
- my violent heart
- the warning
- god given
- meet your master
- the greater good
- the great destroyer
- another version of the truth
- in this twilight
- zero-sum
Un album qui plaira non seulement aux fans purs et durs des clous à neuf pouces mais également à tous ceux qui étaient réfractaires au boulot du sieur Reznor juqu’ici; Nine Inch Nials ou comment se renouveler à chaque album sans pour autant perdre les acquis du passé.
Un album que personnellement je trouve assez complexe, aprés une bonne dizaine d’écoutes il commence tout juste à se livrer et c’est clair c’est excellent.
une bombe ! nine inch nails réussi a combler les grosses lacunes de son (trop) consensuel With Teeth et nous livre peut-être ici son meilleur album ! A acheter les yeux fermés !
Survivalism me reste collée à la tronche, c’est trop bon !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!a l’aiiiiiiiiiiiiiiiiide
Le côté « compil de mes meilleurs moments » me décoit… Un bon album certes mais certainement pas à la hauteur de mes espérances. J’avais vraiment aimé le dernier même si plus pop et je trouve ce retour en arrière assez facile et sans surprise: le tout reste dans des formats pop avec une production indus. Efficace en effet mais j’en attends autre chose pour ma part.
« Monsieur Reznor a certainement sorti là son meilleur album depuis The Downward Spiral tout simplement. »
Et The Fragile c’est du paté !!! :)
Après tres peu d’écoutes, je rejoins l’avis de Neuro cad que ca sent le déjà vu (certaines passages rappellent etrangement de vieux titres) avec une touche « électro » plus poussée.
Ceci dit, ca reste du NIN plus que correct. Ptet que je serai davantage convaincu lors des prochaines écoutes!
J’ai aussi ce sentiment de déjà vu, qu’ils sont repris des anciens titres mais je les trouves plus vide que par le passé. Y’a que vers la fin ou la moyonnaise commence à prendre mais c’est déjà trop tard.
fan de nin depuis 1997,je préfère largement The fragile
Hello. I am from the USA and am in need of the Year Zero French Version. I have a picture of it and a barcode but no way to buy it. can you help?
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