Guttural Engorgement – The Slow Decay of Infested Flesh

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Style: Slam DeathAnnee de sortie: 2007Label: Amputated Vein Records

Avant de dire quoi que ce soit sur l’album concerné par cette chro je me dois d’écrire quelques lignes sur ce terme à la mode qu’est « slam death » en commençant par les origines de ce style.

Pour cela il nous faut retourner en 1991, année de la sortie du classique de Suffocation, Effigy Of The Forgotten, et dans cet album cibler un passage bien précis, ce break légendaire se trouvant dans la première chanson : « Liege Of Inveracity » car mine de rien ce simple riff, cette mosh part qui semble aujourd’hui banale a marqué les esprits de beaucoup de musiciens et est véritablement l’un des éléments déclencheur de la naissance du slam death.

«L’un des» car en 1991 sort aussi la première démo de ce petit groupe New-yorkais appelé Internal Bleeding. Si Suffocation utilise de temps en temps des breakdowns bien groovys, Internal Bleeding en fait l’élement principal de sa musique et peut sans problème être qualifié de premier groupe de slam death.

Par la suite, Internal Bleeding sortira 2 autres démo et un premier album absolument cultes avant de voir son style changer et devenir de plus en plus –core.

Mais le pire est encore à venir car en 1997 le Texas va lâcher à la face du monde la monstruosité appelée Devourment, ce petit groupe de braves garçons fortement influencés par le groove d’Internal Bleeding ( groupe préféré de la tête pensante du groupe, Mike Majewsky) et de Suffocation reprend les éléments de la musique de ses aînés et les porte à un tout autre niveau, les voix gutturales le deviennent encore plus, les breakdowns deviennent 10 fois plus lourds et les parties rapides deviennent véritablement apocalyptiques. Toute la scène underground américaine est sous le choc après la sortie de la première démo de Devourment.

En 1999 nos texans sortent leur album Molesting The Decapitated qui deviendra une véritable pierre angulaire du brutal death underground, un nombre énorme de formations se mettant à imiter le style Devourment. Suite à divers problèmes personnels, le groupe se séparera en 2002 avant de revenir avec un nouvel album en 2005 en ayant au passage acquis un statut de culte et provoqué la naissance d’une myriade de suiveurs plus ou moins inspirés (car le style n’est pas des plus difficiles à jouer et le moindre paumé du fin fond du Texas possédant une guitare et un micro peut démarrer son propre groupe d’ultraguttural slammoshing brutality en jouant 3 accords sur lesquels viennent se poser des vocaux inhalés ratés).

Heureusement pour nous, parmi ces suiveurs des petits nouveaux tels que Cephalotripsy, Waking The Cadaver ou Guttural Engorgement (pour ne citer que ceux qui ont sorti/vont sortir un album cete année) se montrent particulièrement efficaces. Celui qui fait l’objet de cette chro est donc le troisième, Guttural Engorgement, trio originaire de Caroline du sud ayant sorti son premier album The Slow Decay Of Infested Flesh il y a peu. Deux éléments démarquent ce groupe des autres : son groove énorme et son chanteur impressionant.

Commençons donc par le groove, rarement des compos ont comporté des riffs à la fois aussi lourds et entraînants. C’est simple même les riffs de Devourment sonnent « léger » à côté, d’ailleurs Guttural Engorgement n’atteint jamais de vitesses inhumaines même dans les parties blastées, celles-ci étant presque mid tempos si on les compare aux rythmes adoptés par certains des batteurs les plus rapides (pas de gravity ou autres techniques exotiques ici, juste du bon vieux blast). The Slow Decay Of Infested Flesh est donc un album dansant de bout en bout qui réussit à ne pas lasser grâce à sa durée très courte et à la durée réduite des chansons (2 minutes 28 pour la plus longue). Car contrairement à la majorité des cas, le fait que cet album fasse à peine plus de 20 minutes est ici un avantage, cela lui permet de ne pas devenir indigeste et de garder son efficacité du début à la fin.

Vient ensuite le chanteur, ce monsieur (un ex membre des charmants Sikfuk) est un des vocalistes les plus putrides de tous les temps, ses growls monstrueux semblent plutôt sortir du gosier d’une sorte de crapaud démoniaque géant que de celui d’un humain, il participe clairement au groove ambiant et il n’est pas excessif de penser que l’impact de l’album aurait été amoindri si le groupe avait compté en ses rangs un chanteur moins impressionnant. Malheureusement il a quitté le groupe peu après l’enregistrement de ce CD et les 2 autres membres, qui vont continuer dans le même genre musical mais sous un autre nom, auront bien du mal à trouver un remplaçant à la hauteur pour le split à paraître en fin d’année en compagnie des japonais de Gorevent sur le label Macabre Mementos.

En résumé, un album pourvu d’une efficacité absolue et d’un chanteur monstrueux qui ravira tous les fans de slam death toujours assoiffés de groove mais qui aura peut être du mal à passer l’épreuve du temps (défaut inhérent au genre pratiqué).

NB : Il existe 2 versions de cet album, l’une sortie chez Amputated Vein Records (qui est la version définitive) et l’autre chez Inherited Suffering Records (sortie la première mais le groupe a quitté le label), néanmoins seul l’artwork diffère d’une version à l’autre.

  1. intro
  2. the slow decay of infested flesh
  3. job for a hammer
  4. bile defilement
  5. steak knife face fuck
  6. cadaveric maggot copulation
  7. omnipresent ecchymosis
  8. cinder block facial reconstruction
  9. molested dissection
  10. chopsaw sodomy
  11. gangrenous torso fermentation
  12. interlude
  13. wretched sacrament
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Groupes cités dans la chronique

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8 Commentaires

  1. Ars Moriendi says:

    pffiou. Si ça c’est pas du nom de charcutier misanthrope j’y connaît rien alors.

  2. Crusto says:

    Cool la chro

  3. krakoukass Krakoukass says:

    On appréciera les titres et en particulier le « steak knife face fuck » ! ;)

  4. epoch of barbarity says:

    Je préfère « chopsaw sodomy » ^^

  5. Ars Moriendi says:

    Moi j’aime bien « l’equarisseur de grands mères » ! Sinon dans un autre genre y’a Christophe MAE.

  6. guim says:

    Je crois que je vais en prendre une platrée

  7. L. says:

    pour l’instant (et pour moi), l’album de slam death de l’année, la prod énorme n’y étant pas pour rien. bref, un CD que se doit de posséder tout amateur de ce sympathique style musical.
    à noter que suite au départ du chanteur, le groupe s’appelle désormais Hematuria.
    (au passage, la chro est vraiment plaisante à lire, continue dans cette voie ami belge ;-)

  8. Dharneth says:

    Il me semble que le chanteur fait aussi partie d’un side projetc appelé « Drowning in phemaldehyde » ou il fait également la batterie qui sonne encore plus gras que Guttural Engrogement niveau riffs … le seul probleme poru le moment est la qualité sonore de ce groupe laisse a désirer … ca fait tres « garage » mais c’est une affaire a suivre. en tout cas c’ets le meme graphiste qui bosse abec Guttural Engorgement et Drowning in Phemaldehyde.

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