Nile – Ithyphallic

3 Commentaires      1 474
Style: death metal égyptologueAnnee de sortie: 2007Label: Nuclear Blast

Il fallait que je lui donne sa chance. Après tout, on n’est jamais sûr de rien qu’après avoir testé. Ca veut pas dire qu’il faut aller se fourrer le nez dans une poudre blanche et respirer profondément, ni se laisser entuber par une méga bombe brésilienne avec une légère protubérance à l’intercuisse et encore moins écouter le dernier Mylène Farmer parcequ’un abruti de chroniqueur dira qu’il est « plus rock ». Mon cul aussi est « plus rock » quand il sort de la salle de sport.

Nile et moi, c’est comme Ross et Rachel, en vulgaire. On a passé de bonnes années ensemble jusqu’à ce qu’ils mettent trop de maquillage. La merde ambulante qu’était leur avant-dernière offrande m’avait littéralement terrorisé et je ne voulais pas prendre le risque d’écouter plus de leurs bêtises pseudo-orientales truffées de sons qui n’ont rien à foutre dans le contexte etc. Je m’arrête là, je ne suis pas en train de chroniquer In Their Darkened Shrines. D’aucuns trouvaient cet album « révolutionnaire, phénoménal, énorme, putain de technique ». MDR LOL LMFAO. Je ne peux vraiment pas m’en empêcher.

Ithyphallic, outre le titre aux allures de site porno, n’est pas un album rigolo. Merci Isis Osiris ou je ne sais quelle autre écrevisse, cet album n’est pas mauvais. Et surpasse de loin le très moyen Annihilation Of The Wicked.

Nile renouent légèrement avec le fond de la musicalité de leur style: il s’agit ici d’un death métal à l’exécution fort appréciable, technique sans être surchargé, aéré, véloce, puissant et aidé par un chant véritablement… macabre, en plus d’être rythmé à la quasi-perfection. Si Nile avaient poussé le vice de l’influence arabe au delà du bon entendement (en servant une blague musicale), la leçon ici est toute autre: nous avons affaire à un groupe qui maîtrise plus ou moins l’influence en question, non sans tout déchirer avec la lourdeur de la construction de leur metal.

Le son légèrement étouffé permet d’apprécier l’aspect massif du riff, qui se balade entre un black/death à la Behemoth, des plans qui ne seront pas sans rappeler un Tara d’Absu et d’autres idées qu’on rapprochera facilement d’un Deicide sur Stench Of Redemption. La barbarie des voix, les cymbales qui ressortent et la succession de nappes de guitares harmonisées permettent de dire « oui » à un album que beaucoup attendaient. Nile installent finalement une ambiance digne de Amongst The Catacombs Of Nephren-Ka et servent une mélodie jouissive, notamment sur un « Papyrus Containing The Spell To Preserve… » qui redéfinit Nile: riffs et mélodies travaillés au paroxysme d’un death metal technique, voix superposées au résultat grandiose et des transitions qui enchaînent le morceau à la perfection. Si Morbid Angel a servi de nourriture spirituelle à « Eat Of The Dead », le reste de l’album distille le talent retrouvé des américains et même l’auto-« plagiat » dont personne ne passera à côté (« Papyrus Containing The Spell »… et « Laying Fire Upon Apep ») ne sera pas suffisant pour effacer la conclusion que cet album de Nile est d’une efficacité et d’une puissance très agréables. On ne passera pas non plus à côté de l’instrumental acoustique de l’album: « The Infinity Of Stone » qui, bien qu’un peu éloigné de la culture musicale arabo-égyptienne, nous offre une vision personnelle du groupe via sa musique. La vision n’étant pas surfaite et cognitivement dissonante, j’adhère.

C’est donc avec un grand plaisir que je conseille cet album à tout amateur de… que je conseille cet album.

En me réveillant, je portais ma chemise blanche. La tache était toujours là mais plus claire. Heida buvait un café. Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’elle foutait là. Elle me dit qu’elle a essayé d’enlever la tache, mais ça veut pas partir. D’autres ont essayé. Aucune n’a réussi. Je me rends à l’évidence: ce n’est pas le genre de chemise qu’on porte toute sa vie. Un peu comme… « elle ».

Cette chronique fait partie d’une série de 10 chroniques, c’est la dernière, la première est ici.

  1. what can be safely written
  2. as he creates so he destroys
  3. ithyphallic
  4. papyrus containing the spell to preserve its possessor again
  5. eat of the dead
  6. laying fire upon apep
  7. the essential salts
  8. the infinity of stone
  9. the language of the shadows
  10. even the gods must die

Chroniqueur

OY C

"Sticking feathers up your butt does not make you a chicken." -- C.P.

OYC a écrit 43 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

3 Commentaires

  1. Jvice says:

    Un album puissant et racé!

  2. lebo says:

    c’est du bon ouais mais aussi du beaucoup moins bon que les précédents amha

  3. Inhuman says:

    Grosse déception que ce dernier Nile, l’inspiration est en option visiblement, avec des plans sans saveurs et fade, la première fois dans l’histoire de Nile. Les ambiances sont encore moins mise en valeur, presques absentes, et cette production castratrice n’arrage rien à l’affaire : cet Ithyphallic ne décolle jamais. Pourtant la qualité des exécutants est remarquable, mais le tout reste définitivement trop convenus, toute la magie et l’inventivité du groupe est perdue. Reste quelques bons passages, mais absolument rien de bien sensasionnel.
    Trop mou, trop faible pour du Nile, Ithyphallic est bel et bien le point noir d’une carrière jusque là quasi sans faille, avec comme sommet l’immense Amongst The Catacombs Of Nephren-Ka, et oui je le préfère même à In Their Darkened Shrines, fabuleux au deumeurant.

Répondre à Jvice Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *