Ah, la chronique!
Cet arrangement (souvent) construit d’un avis (plus ou moins) objectif, (rarement) exhaustif et (génialement) étonamment nutritif.
Cette suite de mesures, nourissant l’ego, forgeant à l’agencement d’idées, forçant à la concentration, formant le fond et la forme scripturales d’un fond et d’une forme musicales.
Etayez donc cet angle de vue de l’aigu à l’obtus.
Etirez-en l’approche sémiotique d’un vocabulaire au bord de la crise de nerfs, diagnostique maladif d’un verbiage aigu du lobe temporal.
Etrippez finalement l’oeuvre musicale de son contenu mélodique, rythmique et harmonique. De ses écarts dynamiques et ses brêches techniques, de ses modes diatoniques et ses mots formellement symboliques.
Ah, la chronique…
La belle affaire.
Dans l’amas vulgaire de l’absurdité de mes actions, j’ai acheté Machinations Of Dementia. Depuis, ce groupe provoque en moi une réaction étrange mettant en scène un afflux sanguin particulier…
A l’image de Ron Thal ou Mattias Eklundh, Ron Jarzombek a toujours été un guitariste symbolique d’une technique instrumentale particulière. Plus encore, ce monsieur est tout de même une figure majeure du metal technique instrumental. Ses cordes ont depuis Watchtower servi à des fins musicales complexes, mais aussi à des essais bruitistes très réussis. Son engagement à souvent vouloir pousser la limite de ses sons au delà d’une recherche strictement musicale nous a offert des perles à l’image de « A Wild Hare », une recherche musico-linguistique des plus abouties, ou encore « To Counter And Grove In E Minor », proposant une justesse harmonique rarement rencontrée dans l’univers pourtant fascinant du « tech-metal ».
Si Spastic Ink est une sorte de « geek metal » à base de mathématiques, informatique, blabla scientifique et autres choses en « iques », Blotted Science se penche (pour changer) vers un univers médical étonamment bien traduit à travers une musique à l’écriture quasi-irréprochable.
Prenons à présent si vous le voulez bien une minute de silence pour Raven et Vitek. R.I.P.
Merci.
Ron a su s’entourer d’une section rythmique digne de son esprit particulièrement tordu à ce niveau. Blotted Science pousse le vice de la rythmique atypique et se pose d’ores et déjà en tant que brique fondamentale de l’édifice rythmique du metal technique contemporain.
La violence des lignes éloigne l’effort de Spastic Ink. Jarzombek a certainement dû écouter de nouveaux classiques qui ont boosté le son, que l’on doit aussi à un Alex Webster brillant dans un univers qui lui était pour ainsi dire inconnu. Peu voire aucune dissonance ne vient interrompre la mélodie inhérente à l’album ; une mélodie entre classique, absurde et robotique qui se traduit par de courts soli à l’éfficacité redoutable et des agencements de riffs mélodiques simplement hallucinants de justesse tant musicale que contextuelle. En effet, sil est un élément plus bluffant que la musicalité du trio Jarzombek/Webster/Zeleny (à l’aise sans plus dans cet album), c’est bien ce sens de la transition et de l’enchaînement, ou comment faire digérer ces suites de mesures souvent complexes sans innonder le choux-fleur d’emmental.
Imaginez ainsi, si la visualisation auditive vous est nécessaire, un death metal progressif dénué de voix, mêlant technique et complexité dans un son métallique massif nourri de sonorités ethno-barbares qui n’ont d’égal que la brillance d’une structure à la Mats/Morgan et les rythmes mélodiques dignes de feu Chuck Schuldiner.
Machinations Of Dementia ravira j’en suis persuadé un grand nombre de métalleux, qui y trouveront tous leur compte, entre les proggeux de première avides de notes anormalement rapides, les coreux qui n’auront que mosh en tête, les deatheux qui seront ravis de l’efficace violence des lignes et les musiciens qui y trouveront certainement une nouvelle source d’inspiration (ou, le cas échéant, une excellente raison de poser l’instrument -à jamais-).
Ron Jarzombek s’éloigne peu de son univers, certes, et ne prend pour ainsi dire pas trop de risques avec Blotted Science ; mais il n’empêche que chacune de ses oeuvres, dont celle-ci, s’impose naturellement comme pièce majeure du metal technique instrumental. Mais là, je me répète…
- synaptic plasticity
- laser lobotomy
- brain fingerprinting
- oscillation cycles
- activation synthesis theory
- r.e.m.
- night terror
- bleeding in the brain
- vegetation
- narcolepsy
- e.e.g. tracings
- sleep deprivation
- the insomniac
- amnesia
- adenosine breakdown
- adenosine buildup
Ca me plait bien, il y a plus qu’à acheter. Il est dispo sur le site de Sonic-Import d’ailleurs.
Ron Jarzombek m’étonnera toujours par son jeu, d’ailleurs il faudrait que je trouve ses albums précédent qui sont très bon.
Chronique presque aussi pénible à lire que cet album l’est à écouter … excellence technique oui, mais vraiment, passé 3 chansons, je retire le disque de sa platine …
Oh, un fan de Diam’s :)
Touché !!! et j’aime Diam’s à peu près autant que les chroniques pompeuses et masturbatoires … ( la preuve j’ai mis une majuscule à son nom …)
Je te remercie pour tes encouragements. *Tu* es la raison-même de mon style d’analyse, et je ne t’en serai jamais assez reconaissant.Ta chronique de ma chronique est par ailleurs d’un prévisible… très amusant! T’as vu, je continue sur ma lignée pompeuse et masturbatoire, rien que pour toi. Ah au fait, je parle de toi dans la chronique de Scale The Summit ;)
Mes amitiés,
OYC
je ne savais pas que tu avais besoin d’encouragements, vu que ça fait un moment que je te lis sur ce webzine et aussi sur algoblast, et que je le fais généralement avec plaisir … excuse moi auprès de ton ego d’avoir pu trouver pour une fois qu’une de tes chroniques était mauvaise ( ou en tout cas l’introduction ) … encore désolé pour ma réaction prévisible … la tienne est plutôt désolante pour quelqu’un qui à l’air de se considérer comme intelligent …
Je ne me considère pas du tout comme tu le dis, je laisse le soin à autrui de le penser *ou pas*. Tu as fais une chronique d’une chronique avec des termes plutôt positifs (pénible, pompeuse, masturbatoire), il fallait t’attendre à une réaction plus ou moins similaire :)
Par contre il faudrait simplement que tu comprennes le contexte: Cette chronique fait partie de trois chroniques, celle-ci, celle de Scale The Summit et celle de Behold… The Arctopus qui n’est pas encore en ligne. Les trois sont connectées par les thèmes qui lient les groupes.
Mon ego n’a rien à voir avec la situation, la chronique suit simplement le fond de l’album; si tu me lis depuis un moment, tu sais probablement que j’adore l’autoréférence, et l’introduction de cette chronique en est justement le parfait exemple.
Mes amitiés étaient quant à elles, crois le ou pas, sincères, j’accepte la critique de très bon coeur, sans elle je ne progresserais probablement jamais. Quand je parlais de Diam’s et de l’aspect prévisible, j’espère que tu as compris qu’il s’agissait de l’introduction de la chronique de Scale The Summit, c’est simplement ca qui m’a fait rire. Sans aller jusqu’à l’excuse, je te remercie de l’intérêt que tu portes à ce webzine et à algoblast.
OYC
je conseille cet album à tous ceux qui planent en écoutant des guitaristes qui tranchent par leur technicité, leur lourdeur et leur légèreté, leur nouvelle mélodies (typiques jarzombek) à la guitare.
en connaissant bien les précédents albums comme « Solitarily Speaking Of Theoretical Confinement » j’ai acheté celui_là les yeux fermés.
Aaaaaaaaaaaaou vraiment à couper le soufle de nos ptites oreilles …donc à soutenir vraiment il est si rare d ‘avoir ce genre de grateux sur cette scéne des plus poluées avec des zicos des plus médiocres qui se cachent dérrière un gros son… bref….achetez ce bijoux….Goooo les amis.
De très bons titres sur cet album!
Mais c’est vrai que c’est dur de tenir un album entier de Jarzombezk (dont je suis tout de même très fan).
Soutien à notre ami de feu algoblast…
JG
La bagarre ce disque. héhé. Lessivant mais passionnant, après ça on a les oreilles douces. Belle chronique.