Jedi Mind Tricks – Servants in Heaven, Kings in Hell

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Style: rapAnnee de sortie: 2006Label: Babygrande

C’est un signe d’ouverture d’esprit de déclarer, quand on est fan de rock ou / et de metal, d’affirmer un gout pour le rap. Affirmer une passion pour le metal quand on est fan de rap, ou rappeur soit même, est un peu plus rare dans mon expérience. Les deux cultures ont pourtant en commun de prendre à rebrousse poil les conventions et de se revendiquer comme indépendant de la culture dominante. Jedi Mind Tricks, grand nom du rap américain indépendant, plus traditionnel que Def Jux sans être traditionaliste, pratique un rap qui était, à ses débuts, fortement influencé par le Enter the 36 Chambers du Wu Tang-Clan mais, qui a depuis sut prendre ses distances et créer une atmosphère particulière grâce aux références spirituels et conspirationniste (Illuminati, CIA, Skull and Bones …) de Vinnie Paz (anciennement baptisé The Verbal Hologram), seul rappeur officiel du duo que Jus Allah a quitter il y a un ou deux albums de cela mais, qu’il a rejoint récemment. Cependant, la présence d’un seul rappeur dans Jedi Mind Tricks n’handicappe en rien la qualité de l’album puisque des featurings de bons gouts viennent poser quand il se doit et apportent leurs touches personnelles pour créer certaines des meilleures chansons de ce disque.

« Uncommon valor : A Vietnam story » est la première a retenir l’attention par son accroche vocale féminine qui n’a rien des refrains putassier que le rap radio tente d’imposer aux oreilles histoire de créer des accroches sirupeuses et dégoulinant de glucose. Les choristes sont pourtant pléthores sur ce nouvel album mais, aucune n’est injustifié et apporte un véritable plus d’un point de vue émotionnel (« Razorblade confession », « Black winter day »). Toutefois, pour en revenir à « Uncommon valor », ce titre est mémorable a plusieurs titres car en plus de compter le récit de deux soldats américains lors de la guerre du Vietnam et de se baser sur de véritables témoignages, le featuring de R.A. the Rugged man est particulièrement impressionant par sa maitrise technique et produit un couplet marquant grâce à un jeu avec les syllabes de toute une phrase et cela à deux occasions. Un autre featuring notable se trouve aussi sur très efficace « Heavy metal kings » où le phrasé rauque de Ill Bill complimente à merveille la voix de plus en plus grave de Vinny Paz. De plus, cette chanson me permet de souligner les quelque référence au metal que les rappeurs font au cours de cet album. Le titre de l’album en lui-même est une référence à une chanson de Kreator (sur « Violent revolution ») mais, on retrouve aussi sur ce disque des références à d’autres groupes comme « Cannibal Corpse » durant « When all light dies ». Plus loin, durant « Heavy metal kings », Ill Bill déclare « I’m a Slayer album personified » tandis que Vinnie Pazz conclut une des phases de « Serenity in murder » avec un « calculating infinity with dillinger escape plan » qui m’a fait ouvrir bien grand les yeux et la bouche tant cette référence est inattendu mais, bienvenue prouvant l’ouverture d’esprit d’un groupe. A ce titre le remix de « Heavy metal kings » par Terror (disponible sur la myspace de Jedi Mind Tricks) est surement une des meilleurrs collaboration entre rap et musique a guitare lourde qu’il m’ait été donné d’entendre.

Aucune guitare n’apparaît pourtant durant l’album et même si la vidéo de « Heavy metal kings » montre les deux rappeurs portant des tee-shirt Iron Maiden et Slayer, la chanson parle par contre de gangsters. Ainsi, sans user à la corde les stéréotypes du rap, Jedi Mind Tricks mélange thème rap classique à des sujets plus originaux. On retrouve donc des titres comme le très festif « Outlive the war », avec son instrumental classique, ou des chansons plus mélancoliques comme « Razorblade confession ». Cette dernière est d’ailleurs une des chansons les plus efficaces de l’album grâce à un texte montrant un aspect plus sensible de Vinnie Paz à l’instar du très encensé featuring de Mary J. Blige sur « I’ll be there for you » de Method Man. Au rayon des chansons atypiques on retrouve aussi le précédemment cité « Uncommon valor » mais aussi « Shadow business », une chanson sur l’exploitation des travailleurs en Chine. Independant ? Jedi Mind Tricks le prouve tout au long de cet album et produit ainsi un album, grâce à des instrumentales extrémement bien composés et toutes très efficaces, cohérentes et agréables. Tout n’est toutefois pas irréprochable et les performances de chaque rappeur ne sont pas ahurissante. « Outlive the war » par exemple possède un refrain mémorable mais, des couplets plutôt quelconque tout comme « Suicide » est une bonne chanson mais, fait pâle figure à coté de « Uncommon valor ». Les chansons s’enchainent cependant très bien et même si d’autres titres ressortent plus que d’autre la qualité du disque n’en pâti pas. Servant in hell, kings in heaven est un nouveau morceau très sympathique de la discographie de Jedi Mind Tricks sans être aussi incroyable et dévastateur que l’était the Psychologicial à son époque.

  1. intro
  2. put em in the grave
  3. suicide
  4. uncommon valor: a vietnam story
  5. a blood red path
  6. when all light dies
  7. serenity in murder
  8. pariah demise (interlude)
  9. heavy metal kings
  10. shadow business
  11. triumph and agony (interlude)
  12. razorblade salvation
  13. outlive the war
  14. gutta music
  15. temples of ice
  16. black winter day

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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2 Commentaires

  1. frokost metal says:

    album assez déprimant à écouter, ce groupe n’a plus la fougueni le talent présent sur un album comme Violent by Design.

  2. epoch says:

    Exactement, vaut mieux se tourner vers les 2 excellents albums d’army of the pharaohs.

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