Tulsa Drone – Songs From a Mean Season

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Style: post rockAnnee de sortie: 2007Label: Dry Country

Un label au titre évocateur – Dry Country – une provenance from Richmond, Virginie ou une simple question de feeling, peu importe. La musique de Tulsa Drone s’impose dans l’univers des lonesome cow-boys, poors de préférence. Pas qu’elle soit révolutionnaire ni qu’elle remette en cause les fondements de ces musiques dites cinématographiques – ce serait faire affront à bien des aînés, Ennio Morricone en tête – mais Tulsa Drone sait peindre et narrer, deux qualités somme toute essentielles lorsque l’on se met en tête de créer une musique dont les ambiances sont les égéries.

Avec ce second album faisant suite à No Wake – passé totalement inaperçu dans nos contrées à l’époque, il y a bien que feu John Peel pour l’avoir repéré – Songs From A Mean Season se fait l’ambassadeur d’un groupe travaillant avant tout avec les cordes et les harmonies pour parvenir à développer des paysages où l’on aime à s’y retrouver. De grandes plaines fouettées par le vent ou la pluie, quelques plateaux montagneux endoloris par un soleil de plomb, des saignées traçant des chemins improbables où l’homme se perd sans but apparent… Et Tulsa Drone comme chef d’orchestre, cinq mecs mettant en scène guitare, basse, slide guitare et surtout le dulcimer, cet instrument à corde d’un autre âge rescapé des Appalaches. Quelques cuivres de ci de là ainsi que la voix sourde et grave d’Erik Grotz sur the Plague et Mean Season pour parfaire la toile et voilà cette musique de nous embarquer pendant plus de trois quart d’heure dans un voyage à l’épopée des plus incertaines.

Car là où l’on pensait se perdre dans une randonnée solitaire et sereine, au cœur des âges et des éléments, la colère et la vengeance sourde finissent par nous rattraper avec des titres comme Mean Season et surtout Brace. Les rythmiques s’alourdissent, le son se fait plus saturé voire noisy, les cordes se font enfin violentes et finalement plus urbaines. Comme si nos pas nous avaient ramener bien malgré nous aux abords de cette salope de ville, aux portes de cette histoire maladive à laquelle il faut mettre un point finale avant qu’elle ne nous engloutisse. Et on se remémore les premiers morceaux, on perçoit enfin la tension et la rage qui anime cette musique. Il y avait bien cette brume à l’horizon, cette ambiance délétère mais l’on y était resté totalement aveugle. Le mystère nous est jeté au visage et Brace nous plonge au cœur de ces affres crépusculaires. La scène se joue devant nos yeux, l’histoire se délie et l’on fuit. On fuit dans Laurel Street pour retrouver le calme, pour retrouver ces grands espaces apaisants. Et le post rock de Tulsa drone de nous accompagner encore et toujours.

Swell avec son album 41 avait su nous faire émerger du fog de la ville, nous faire traverser l’éther de la nuit pour mieux nous y replonger. Tulsa Drone empreinte un autre chemin, plus lumineux. La boucle est bouclée.

  1. monongahela
  2. risk guitar
  3. we’ll take oregon hill
  4. huntsman
  5. the plague
  6. the catch
  7. there isn’t a single star in the sky
  8. mean season
  9. brace
  10. laurel street
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Commentaire

  1. XXuK says:

    Cet album a pas mal tourné sur ma platine en son temps. Il est très BON!!!
    Excellente chronique Neurotool ;-)

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