Nyia – More Than You Expect

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Style: metal barréAnnee de sortie: 2007Label: Feto Records

Il paraitrait que Nyia ferait du grindcore. Bon, soyons clairs dès le départ. Si ce groupe fait du grindcore, je suis coupable du meurtre de Lady Diana bien que j’avais encore quatorze ans au moment des faits et que je me trouvais en Normandie le soir de l’accident. Nyia n’est pas un groupe de grindcore. Ou alors pas un groupe de grind « traditionnel » puisque figure tout de même quelques influences de ce genre dans leur son. Le batteur blaste, le chanteur éructe et les chansons sont nombreuses et courtes. Voilà pour ce qui est du grind. Entre tous ces éléments vous retrouverez cependant aussi du chant clair, des roulements de batterie, des effets de voix, des riffs très influencés par Meshuggah et même des samples inattendus comme des chants d’oiseaux.

La mention d’un chant clair effraie souvent dans le milieu extrême puisqu’ii nécessite des riffs appropriés et donc une baisse de niveau en matière d’agression sonore. Nyia trouve pourtant la solution et ne cherche pas de compromis entre les instruments en posant du chant clair sur des riffs brisés et répétitifs ou sur des passages plus dissonants. La voix, comme le reste des instruments, ne s’exprime pas vraiment de manière coordonnée mais propose une ligne mélodique qui s’accorde avec le reste mais n’a pas grand-chose à voir avec ce que joue les autres musiciens. Le chanteur est d’ailleurs assez talentueux et possède une voix mélodique pas trop élancée qui lui permet de soutenir ses mélodies sans être le centre de toute l’attention.

Chaque instrument a donc le droit de s’exprimer pour créer une collection de plages pouvant aller de l’agression très perturbée rythmiquement rappelant le meilleur de Antigama (avec qui ils ont précédemment partagés un split EP) à des titres très mélodiques et très réussis aussi comme « Bored song » qui n’a rien de la petite chanson mélodieuse rassurante et parfaite pour la radio. Rien n’est évident, tout est complexe mais, si bien fait que l’on se prend au jeu et que l’on écoute attentivement l’album souvent et avec de plus en plus de plaisir.

En guise de comparaison on pourrait parler d’un petit air de ressemblance avec Faith no More pour ce qui est de l’alternance entre les styles et de la variété présentée sur ce très bien nommé « Beaucoup plus que ce à quoi vous vous attendez ». Seul quelques effets vocaux évoquent fugacement Mike Patton mais ce n’est en aucun cas un point de comparaison pertinent. Nyia est un groupe qui vient du grind mais écoule toutes ses influences en construisant des chansons cohérentes mais, toujours orchestrées avec précision. L’influence de Meshuggah se fait énormément sentir sur les riffs mais, loin d’être un clone des suédois, Nyia joue avec cette influence et l’incorpore à son jeu qui n’en est que plus savoureux et démentiel. Surtout quand un titre très complexe et metal comme « Yellow » précède une douce mélodie acoustique intitulée « Desert ». Rien n’est jamais prévisible, tout est surprenant. La production très claire laisse aussi filtrer tous les instruments et ne s’embarrasse donc pas d’une surproduction qui aurait gonflé les guitares et étouffé le reste. Le seul défaut de ce disque est qu’il n’a tellement rien à voir avec la majeure partie des groupes actuels qu’il aura du mal à trouver son public. Une tragédie pour un jeune groupe extrêmement prometteur qui n’aura pas de mal à se faufiler dans les listes des meilleurs albums de la fin d’année pour peu qu’on lui prête l’attention nécessaire.

  1. the same
  2. birdies
  3. low-life
  4. morning’s copper
  5. hesus
  6. inaccesible things
  7. bored song
  8. yellow
  9. desert
  10. kilar’s hairstyle
  11. ray-mundi
  12. hallo
  13. ambitus
  14. nine

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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3 Commentaires

  1. Lébo says:

    Je pense que le terme grindcore vient plutot du premier album qui est bien plus péchu et sombre que celui ci.
    D’ailleurs, c’est un peu pour ca que ce deuxieme album me decoit un peu. Malgré tout, bon album malgré pas mal de passages un peu « décevants »…

  2. Alexis says:

    Si tu ne vois pas de sérieuses influences grindcore dans un titre comme « Low-life » par exemple, je suis coupable du meurtre de Lady Diana bien que j’avais encore quatorze ans au moment des faits et que je me trouvais en Normandie le soir de l’accident.

  3. Hororo says:

    Influence oui mais pas de quoi les classifier dans ce genre tant leur musique est variée.

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