Emancer – Twilight and Randomness

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Style: metal extrême progressifAnnee de sortie: 2008Label: Naga Productions

A ne surtout pas confondre avec les français de la très estimée team Nowhere, les norvégiens de Emancer, peu connus par chez nous, proposent pourtant avec ce Twilight and Randomness, rien de moins que leur 5ème album.

Si le groupe affichait à ses débuts en 1997 une forte volonté de se conformer aux préceptes du true black, corpse paints à l’appui, il n’est pas difficile ne serait-ce qu’en jetant un œil à cette étrange pochette, de se rendre compte qu’il n’en est plus rien aujourd’hui. L’imagerie black est bien loin, de même que la trveitude qui caractérisait les premières sorties du groupe.
A tel point même qu’il serait aujourd’hui bien réducteur de parler de black metal pour qualifier la musique d’Emancer (là où cette appellation collait encore assez bien au précédent album chroniqué dans ces pages par mon illustre collègue). On parlera plus volontiers avec ce nouvel album de métal extrême progressif, et rien qu’en disant ça on aura tôt fait de rapprocher la musique du groupe de ce que propose un Ihsahn en solo, avec toutefois pas mal d’éléments additionnels sur lesquels nous reviendrons.
Si ça ne vous suffit pas pour vous faire une idée, on pourrait dire qu’Emancer est un peu le pendant black d’Opeth (et je ne dis pas seulement ça parce qu’un passage de « Dice Man » paraît presque pompé sur le fameux passage cultissime de « Deliverance » des suédois).

A l’opposé des enregistrements qui tirent leur aura et leur force d’une production minimal(ist)e, Twilight and Randomness jouit d’une qualité de son qui est véritablement indispensable pour servir des compositions à l’allure très progressive. Rien que les 8 minutes de « Dice Man » suffisent pour se rendre compte des ambitions du trio norvégien qui nous sert quelques compositions à tiroirs pas piquées des hannetons.
A la différence d’un Opeth chez qui les influences majeures sont désormais à situer dans le passé (années 70), Emancer se joue des époques, et mélange habilement des sonorités venant droit du passé (l’orgue hammond étant souvent de la partie) avec d’autres plus futuristes (samples, légers beats) quitte même à verser occasionnellement dans l’indus (« The Beast Attacks »).

A la lecture du livret qui accompagne le digipack, la répartition des rôles des trois compères de Emancer surprend : Mithrin, maître à penser du projet, se charge en effet de toute la musique et de tous les instruments, et Gorbag et Helstein se partagent les vocaux (black et clairs) ce qui paraît d’autant plus étonnant que vocalement, malgré quelques vocaux clairs bien assurés par Helstein (« Cunning Vital Guardian »), la prépondérance est au registre black porté par Gorbag. Du coup, le pauvre Helstein ferait presque figure de figurant par moment, d’autant que certains vocaux clairs (comme ces vocaux façon Arcturus sur « The Rewarding Schemes ») sont assurés par… Gorbag. Etrange donc !
En tout cas la maîtrise instrumentale multi-registres de Mithrin ne peut qu’impressionner, puisque tout est parfaitement interprété que ce soit à la guitare (avec les solos qui vont bien), la batterie (avec blast beats au programme) ou même sur les parties de synthé.

Ce 5ème album d’Emancer est une réussite, qui pêche peut-être seulement par un petit coup de fatigue sur les derniers morceaux moins intéressants que les premiers malgré une ambition toujours à la hauteur. Quoi qu’il en soit les amateurs d’extrême et de progressif sont vivement invités à s’intéresser de près à ce groupe et à cet album, surtout que Twilight and Randomness est bien plus réussi que le décevant angL de Ihsahn sorti récemment…

  1. randomness
  2. dice man
  3. the beat attacks
  4. the painting finger
  5. comfort fix
  6. twilight
  7. cunning vital guardian
  8. moron
  9. the rewarding schemes
  10. winged omniscience
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. ZSK says:

    punaise, ça n’intéresse vraiment personne ce truc.
    c’est du bon pourtant, du génial même. les deux précédents étaient déjà excellents, celui-ci enfonce le clou tout en étant plus progressif. grosse claque pour ma part, à ranger aux côtés des récents Enslaved en presque meilleur, assurément dans mon top 10 de l’année.

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