Doppler – Songs to Defy

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Style: noiseAnnee de sortie: 2008Label: SK Records

La biographie parle de tradition musicale. Deity Guns, Bästard, Condence, tous ces groupes qui relèvent du mythe lyonnais, de la scène noise des 90’s. Tous ces groupes sensés donner un certain visage à la ville, à ces rues en pente, à ces berges rénovées, à cette chaleur d’été polluée, à ces murs blancs au peuple muet, à ces farouches indiens Do It Yourself. Alors oui Doppler fait parti de cette scène underground, indépendante, toujours en tension. Et dès les premières secondes de Songs to Defy, on sait que la saturation fera parti du jeu. « Parce qu’il faut que ça gueule ! ».

Doppler c’est dix ans de présence dans le paysage, nombre de splits, EP en collaboration avec SK records. C’est aussi Si Nihil Aliud, un premier album répandant une noise glaciale comme ces matins d’automne brumeux. Et c’est aujourd’hui ce second album à paraître en octobre prochain.

Songs to Defy est un album en tous points percutants. Que ce soit dans l’omniprésence du jeu rythmique de la basse et de la batterie, que ce soit au cœur des thèmes de la guitare, ou de cette production made in studios Black Box, l’album vous envoûte. Tel que pouvait le faire le précédent disque me diront les esprits chagrins. Certes. La marque de fabrique du groupe reste et demeure. Mais Doppler n’a pas usé quatre années entre cet opus et le précédent pour réaliser un vague copier/coller. Ce n’est certainement pas pour reproduire à la note près une formule -certes gagnante pour laquelle nous n’aurions eu que peu de choses à redire – que Doppler a pris son temps. Non. Doppler évolue, tout simplement. Le trio a bel et bien travaillé, expérimenté des idées, les a creusé, étiré, contorsionné à l’extrême pour finalement produire une musique, inscrite dans cette fameuse tradition, mais différente et personnelle. Terriblement personnelle. La frénésie, le chaos font encore parti de la danse, mais le groupe a décidé de révéler un autre visage, celui d’une créativité sans borne et d’un humour pour le moins caustique et à coup sûr emprunt d’un cynisme ravageur. On n’investit pas la scène lyonnaise par hasard. Et j’en veux pour preuve ce premier morceau We are not sick… et sa rythmique samba au cœur d’un déluge de saturation, ou bien encore ces titres tels My third life, minimum !!! ou 6 centimètres.

Alors aujourd’hui Doppler s’appuie moins sur une atmosphère, tel que pouvait le développer Si Nihil Aliud. Ils ont la maîtrise de leur art, de leur créativité et veulent le faire savoir. Ils taillent des pièces musicales noise toujours aussi frénétiques – l’esprit free jazz vole au dessus de ces compos. Mais ils n’hésitent plus à jouer en clair obscure avec bien des nuances dans leurs morceaux. Des accalmies sur 6 centimètres ou …we don’t need help en témoignent. Ou bien encore ce final avec The coming out où les notes lancinantes construisent une montée en tension inéluctable. Tout n’est plus débauche d’énergie saturée et pourtant tout demeure urgence inflammable. La guitare devient maîtresse des émotions tout en développant ses riffs violents et cinglants. La voix saturée clame ses textes avec rage tout en hypnotisant l’auditeur. Le duo basse-batterie affronte bien des rythmes, triture bien des percussions pour donner tout son charisme à cette musique. Et Doppler ainsi de défier sa musique, un style, une tradition musicale. Tout en crachant sa noise.

Quoiqu’il en soit les leitmotiv demeurent… pour mieux évoluer : ce Songs to Defy développe autant de musicalité dans l’efficacité que de nuance dans l’urgence, avec une bonne dose de cynisme en prime, à l’image de l’artwork réalisé par le lyonnais Der Kommissar (http://derkommissar.wordpress.com/). The shape of noise to come ?

Tracklist :

  1. we are not sick…
  2. my third life, minimum!!!
  3. new balls
  4. 6 centimètres
  5. …we don’t need help
  6. il manifesto
  7. the coming out
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2 Commentaires

  1. kollapse says:

    J’ai découvert Doppler récemment avec le précédent, Si nihil aliud que je trouve énorme ! Apparemment ce nouvel album est réussi (le titre sur myspace envoye méchament) donc je sais ce qu’il me reste à faire.

  2. krakoukass Krakoukass says:

    Excellent, excellent! Une putain d’énergie dans ces compos…

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