Evilfeast – Lost Horizons of Wisdom

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Style: black metal sympho-glacial classieuxAnnee de sortie: 2008Label: Nykta

Alors là c’est la boulette. Honte à moi, je n’ai aucune excuse. Evilfeast en est à son 3ème album et je ne connaissais absolument pas. Je pourrais me consoler en me disant que je ne suis pas trop fan de black metal raw et symphonique ou que j’ignorais parfaitement la scène polonaise. Mouais. Je vais plutôt me dire que je n’étais pas le seul dans ce cas. Du coup, il convient de faire une rapide présentation.
Si vous avez bonne mémoire, je vous disais ci-dessus que l’album qui nous occupe aujourd’hui est le 3ème d’Evilfeast. Si, en plus d’avoir bonne mémoire, vous avez la bosse des chiffres, vous en déduisez comme moi que ce Lost horizons of wisdom est précédé de 2 méfaits : Mysteries of the nocturnal forest en 2004 ; Funeral sorcery en 2005. A cela, on peut ajouter, dans un souci d’exhaustivité, qu’une première démo (Thy abhorrent emerging) a vu le jour en 2002 et qu’un split en compagnie des voisins hongrois de Marblebog a devancé de quelques semaines la sortie de Lost horizons of wisdom.
Enfin, cerise sur le gâteau, en plus d’être Polonais, Mister Grimspirit est la seule et unique âme damnée du groupe. Alors quand on voit la discographie qui allie régularité et durée des morceaux (environ 1h pour chaque album avec une moyenne de 10 minutes par morceaux), on est en droit de se dire : chapeau mon gars, c’est pas le manque d’inspiration qui t’incitera à tutoyer le prozac.
Bon en même temps, les grosses merdes qui sortent 1h de musique chaque année c’est pas ce qui manque, il faudrait donc que papy Grimou nous propose de la qualité.
Eh bien figurez-vous que c’est le cas. Personnellement quand je pense black symphonique polonais, je pense à Kataxu et la claque que j’avais prise avec leur Hunger of elements en 2005. Evilfeast n’était donc pas au courant mais quand j’ai entamé l’écoute de leur album, il y avait cette épée de Damoclès qui planait au-dessus de mon mange disque. Je dois dire qu’elle n’a pas maintenu sa menace longtemps car, si le style global est similaire, la démarche des 2 groupes n’est pas vraiment la même. Evilfeast est quand même plus raw, plus cradingue.
À l’image de « My tower among the timeless mountains » qui, après une intro ambient de plus de 5 minutes, nous gratifie de mélodies réellement torturées ou à l’aura maléfique affirmée tout au long des 14 autres minutes qui composent ce morceau de bravoure. Les claviers ne sont ni grandiloquents ni omniprésents et sont très loin d’apporter une touche de mièvrerie à des titres qui ne le supporteraient pas. En écrivant ça, je me rend compte tout de même que le « Lost horizons of wisdom » qui clôt la partie passe très près du couperet. Le petit côté amie-je-te-fais-mes-adieux-sur-les-rives-du-styx n’est pas vraiment ce que je préfère. Heureusement que les 14 minutes ne sont pas toutes comme ça et que ça s’emballe un peu pour finir dans une belle noirceur façon ah-avant-de-partir-j’aimerais-quand-même-arracher-les-entrailles-de-ta-grand-mère-avec-mes-dents-rouillées. Vous avouerez que c’est plus sympa.
Et puis on va dire qu’ils pouvaient se permettre cette petite accalmie, ce léger rayon de soleil au vu des nombreux nuages ténébreux qui tapissent le ciel glacial des intenses contrées hostiles sublimant la noirceur infâme des… heu des… endroits. En clair, Evilfeast ne propose pas un voyage tous frais payés, assurance comprise en cas de claquage au buffet à volonté du petit déjeuner, chez center park avec 25 degrés toute l’année et verdure chatoyante. Mais je vous garantis sur facture que la fréquentation assidue de Lost horizons of wisdom vaut son pesant de tickets restaurants pour les auberges scandinaves où on déguste du foie d’élan crû.
À écouter en gardant son écharpe et ses gants (retirez en revanche le cache oreilles sinon vous aurez l’impression que la prod’ est vraiment trop raw).

  1. algol’s northern lights
  2. grim spirit, the forest wanderer
  3. cages of cold despondency
  4. my tower among the timeless mountains
  5. lost horizons of wisdom

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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4 Commentaires

  1. ellestin says:

    excellent album. J’aurais aussi taillé un peu dans quelques morceaux pour les rendre plus félins, mais dans l’ensemble Evilfeast raniment avec talent la braise des années 90.

  2. uter says:

    étonné de voir autant de bons retours pour cet album, pour ma part j’ai trouvé çà assez chiant, et c’est tout sauf du « black sympho »

  3. darkantisthene says:

    quels groupes le pratiquent alors selon toi ?

  4. Uter says:

    Odium, Kataxu (cité dans la chronique), Obsidian Gate, Love Lies Bleeding, Mirrorthrone, Limbonic Art, Bishop of Hexen, Castrum, Profanum, par exemple

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