Deathspell Omega – Chaining the Katechon

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Style: black metalAnnee de sortie: 2008Label: Norma Evangelium Diaboli

Un an après être passé d’un black metal atmosphérique et dense à un chaos de riffs et de rythmes enchevêtrés dans un magma sonore que ne renieraient pas The Dillinger Escape Plan ou Ephel Duath, Deathspell Omega amorce une nouvelle trajectoire encore mystérieuse dans Chaining the Katechon.

Plus lent et parfois beaucoup moins dense en information que l’album qui le précède, ce nouvel EP est une bonne occasion pour le duo de se rendre un peu plus accrocheur. Pas de compromis pour autant mais une répétition de rythmes et un tempo beaucoup plus pesant et donc un peu plus facile à saisir. Six minutes s’écoulent tout d’abord et toujours pas d’accélération. On croit le morceau parti pour rester à vitesse constante mais ce serait sans compter sur la tendance de ce groupe à se jouer des attentes et la montée en puissance se fait alors progressivement grâce à un rythme décalé et mémorable.

Sept minutes et trente secondes, voilà donc la batterie qui s’enflamme et se consume en tout sens. Aucune cymbale et aucun tome ne sera épargné. La violence de Fas … réapparait de même que les mélodies dissonantes rappelant celle de David Tiso sur Pain necessary to know passé à la moulinette black metal. L’acoquinement avec le free jazz est aussi perceptible dans le jeu du batteur, complètement imprévisible et frappant avec dextérité à tout va. Si les riffs n’étaient pas aussi originaux, ce groupe vaudrait tout de même le détour rien que par sa présence. Il sait toutefois emprunter des routes plus traditionnelles comme dans la deuxième moitié de la douzième minute afin de calmer le jeu et orienter le morceau vers un peu plus de calme.

Deathspell Omega ne fait toujours pas dans la démonstration mais bien dans la construction d’une véritable histoire sonore. Les parties s’enchaînent donc avec brio grâce à des transitions tout aussi riches ou par des interruptions atmosphériques permettant au morceau de respirer avant l’introduction d’un nouveau mouvement. Plus varié que Mass Grave Aesthetics, ce morceau de 22 minutes s’écoute comme une pièce de théâtre composée de différentes scènes et entrecoupée d’entractes. Ainsi, quand les trompettes arrivent vers la dix neuvième minute pour annoncer la fin, le chant grave qui emporte le morceau vers sa conclusion semble être la voix d’un narrateur venant compter la destinée des protagonistes de cette pièce qui se conclut dans une lenteur funèbre laissant augurer d’un futur passionnant pour Deathspell Omega.

  1. chaining the katechon

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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Commentaire

  1. Spektr says:

    Monstrueux, une fois encore DsO innove, nous impressionne, nous cloue littéralement sur place, 22 minutes d’une rare intensité pour la chanson la plus aboutie du groupe à ce jour à mon sens, à ranger avec les joyaux tels que Mass Grave… et Diabolicus Absconditus, un retour plus que réussi et une attente encore plus prononcé pour leur futur album ! J’en veux plus !

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