Shackles – Traitor’s Gate

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Style: thrash/death mélodiqueAnnee de sortie: 2009Label: Hells Headbangers

Souvent l’on est amené, à l’écoute d’un album de thrash moderne, à penser que le dernier souffle de ce genre séculier qu’est le thrash metal a été expiré il y a bien longtemps et que désormais l’on s’attache à faire résonner l’image de sa légende dans des valses de satins et de soies éclatantes, ce qui dans l’absolu ne dérangera pas les exauceurs de noces nouvelles pour qui thrash metal rime avec Machine Head, rime forcément riche vous l’aurez noté.

Pour les cafetiers indépendants, de ces torréfacteurs qui s’enorgueillissent de choisir parmi les meilleurs crus leur came il est évident qu’un groupe comme Shackles saura leur titiller le cervelet; il est tout aussi évident qu’en terme d’approche, en plein revival des musiques extrêmes métallisées difficile de se tailler son bout de gras à moins d’avoir assez de personnalité pour s’affirmer et quelques hits dans sa besace.
Shackles nous vient directement de Sydney où le groupe a commencé son aventure au début des années 2000, on retrouvait à l’époque dans le combo un artilleur de la maison germaine Minotaur histoire de bien poser les bases et affirmer un penchant obligeant pour l’école allemande du riff dévoué et tranchant, à cela on pouvait ajouter une bande de zigs tous bien emportés et très certainement amateurs de heavy typé Iron Maiden et de vieilles galettes de Master ou Deathrow, les premières démos ne tromperont personne d’ailleurs, le potentiel est là et c’est très certainement avec leur seconde démo Coup de Grace en 2006 que le groupe marquera le plus de points en cassant très arbitrairement quelques nuques au passage.
Avec The Traitor’s Gate les Aussies sortent leur premier album, et pour une première salve c’est plutôt méchamment envoyé dans les gencives.

Comparativement à d’autres enfumeurs qui ont refondu les cables de la maison thrash depuis 2000 comme Municipal Waste ou Toxic Holocaust, Shackles attaque le débat avec un ton mélodique qui fait irrémédiablement la différence, combien de soli, combien de riffs placés en apesanteur, ou d’interludes glissés à la sèche pour profaner les oreilles avec force lyrisme ?
Shackles voudrait nous la faire à l’envers ?
Attendez, en Australie on a quand même de sacrés tirailleurs pour élever les débats, Martire,Vomitor, Trench Hell ou Destroyer666; du velu et foutrement énervé en somme, mais aucun d’eux n’a la veine heavy de Shackles, les associations death, thrash, black sont éructées avec une facilité déconcertante si bien que l’ensemble est d’une cohérence impertinente et nous renvoie directement à la fin des années 80 à la pointe de l’ombre du grand Insanity qui frappe du front sa descendance pour l’envoyer du bon côté de l’éternité.

Les morceaux de ce Traitor’s gate ont cette saveur oldschool qui flatte l’oreille mais suivent aussi des desseins qui ne les astreignent pas à n’être que du vernis sur les meubles de grand père, il y a toute une narration beaucoup plus moderne si l’on tend bien l’oreille qui n’a pas besoin de tenter l’anachronisme pour être perceptible, elle est juste là comme un fil tendu vers le passé, une vision prosélyte qui réchauffe le coeur quand l’album déroule ses minutes dans l’atmosphère.
Un pur album de thrash/death oldschool pour ce début d’année, assez noir et heavy pour vous faire vibrer de son rock souffreteux, une putain de tuerie et dire que ce n’est que leur premier album. Vae Victis, on attend la suite avec impatience!

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2 Commentaires

  1. heavydevy says:

    Elle donne envie ta chronique (meme si j’ai pas tout compris).
    Le groupe Insanity que tu cites,c’est l’us ou le brésilien ? vu la floppée qu’il y a sur metal-archives…

  2. heavydevy says:

    Sans être un pur classique incontournable, cet album est un très bon témoignage de la bonne santé actuelle de la scène metal Australienne. Un melting pot old school typique de cette scène, de belles mélodies empruntées au Heavy metal à la maiden (comme tu le soulignes) se mélangent parfaitement au thrash/death épique et destructeur des compos. Une pointe de black metal aussi, ici et là. Je précise que c’est moins barbare que la moyenne des groupes de là bas, plus fin. Un album a posséder pour les férus de cette scène.

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