The Gathering – The West Pole

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Style: trip-rockAnnee de sortie: 2009Label: Psychonaut Records

« Messieurs, nous coulons… » J’imagine fort bien la scène : le navire The Gathering éventré par le départ de sa chanteuse prend l’eau de toutes parts. C’est fort compréhensible tant la voix d’un groupe peut parfois être à elle seule son incarnation. Alors que faire ? Se laisser couler ? Tenter d’aborder quelque terre ferme pour réparer l’avarie et mieux affronter la tempête ? Ou bien continuer à lutter contre vents et marées ? Il semblerait que suite au sabordage d’Anneke, les Bataves aient choisi cette dernière option.

Après une longuette introduction jouant la carte de l’Arlésienne (avec un premier titre purement instrumental) voici que débarque sur le pont Silje Wergeland, transfuge des anecdotiques Octavia Sperati. Techniquement, le tour de passe-passe est réussi, on croirait presque que la joueuse de badminton au sourire enjôleur n’est jamais partie. Hélas le résultat manque cruellement d’âme et surtout le procédé irrite très rapidement. Sur « You promised me a symphony » l’illusion est presque parfaite, on se croirait revenu à la période : How to measure a planet. De même pour « Pale traces » qui serait presque un bon titre si l’impression de duperie ne persistait pas.

Pour le reste, aucune surprise. Tout est insipide, inodore, incolore… Loin de saisir la chance de se ré-inventer, le capitaine persiste à nous balancer dans les écoutilles son trip-rock sédatif vaguement électrique. Les abîmes sont atteints avec le morceau-titre : la petite nouvelle nous honore d’une imitation impeccable des gimmicks et les harmonies vocales « made in Anneke » sur une trame musicale digne d’une Enya un jour de profonde dépression. La traversée touche à sa fin, le groupe se souvient soudain qu’il nous a gratifié d’une intro un peu énergique et qu’il se traîne, donc il se réveille… mollement. The west pole, c’est le Titanic. L’orchestre continue à jouer alors que bateau sombre.

  1. when trust becomes sound
  2. treasure
  3. all you are
  4. you promised me a symphony
  5. the west pole
  6. capital of nowhere
  7. no bird call
  8. pale traces
  9. no one spoke
  10. constant run

Chroniqueur

alchemist

Chroniqueur inter mi-temps, amateur de chats, de Metal mélodique sous toutes ses formes, de fromages de caractère, de bons bouquins, de radios intelligibles... et de zombies.

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8 Commentaires

  1. Bernard says:

    Entendu un morceau sur leur myspace et ça manquait cruellement de matière. Bizarrement il me semblait que la voix de la nouvelle était loin d’égaler celle d’Anneke. J’avais l’impression d’entendre un truc pop à la radio, ou presque. J’ai pas voulu réessayer. Et pourtant je me suis remis How To Measure A Planet récemment et quel pied intégral quand même. C’est triste!…

  2. AlCheMist says:

    @Bernard : Il y a bien sûr une différence de timbre mais Silje « singe » jusque dans les moindres détails la manière de chanter d’Anneke. Et je suis bien d’accord avec toi, c’est bien triste tout ça.

  3. seb says:

    Oui grosse grosse déception cette album. Non pas que j’aime la voix de la nouvelle chanteuse mais, cela reste malgré tout un semblant de d’Anneke… mais au niveau musique, c’est juste affolant comme c’est mou ! Je ne reconnais pas les musiciens. Bref à oublier très vite !

  4. Thybault says:

    Et bien contrairement à vous tous, j’ai beaucoup aimé cet album! J’ai trouvé une profondeur d’esprit et une profondeur spirituelle qui s’éloignait totalement de l’époque d’Anneke. Bref, cet album a été pour moi un pur régal!

  5. drakkar says:

    J’appréhendais sérieusement l’arrivée de cet album; l’ayant écouté en partie sur le site myspace du groupe, j’avais été un peu sur ma faim, au départ, mais après avoir écouté l’album dans son intégralité, force est de constater que ce dernier est loin d’être à jeter, bien au contraire.
    Le choix d’une chanteuse vocalement proche d’Anneke semble injustifié pour certains, mais le groupe a sans doute voulu préserver leur style, sachant que contrairement à ce qui a été dit, le chant de la nouvelle recrue est plus personnel et diversifié, même si on retrouve une partie de cette douceur qui caractérisait Anneke; en tout cas personnellemnt j’accroche.
    Musicalement parlant, il faut rentrer dans l’album, et malgrè cette »relative » simplicité que certains défendent, il se révèle bien plus riche dans sa recherche mélodique et expérimentale que le précèdent.
    Donc pour moi +++

  6. Gouëlle says:

    Je suis d’accord avec la chronique : cet album manque vraiment de dynamique, on s’endort ; pour ce qui est du casting, c’est aussi loupé : Silje Wergeland n’a pas une voix désagréable, mais elle n’est pas originale, et surtout elle manque de puissance. Résultat des courses, The Gathering devient un groupe comme il y en a déjà des centaines. C’est bien triste …

  7. Jean-Baptiste says:

    Pas original ? Un groupe comme il y en a des centaines ?
    Hé, les fans de Cannibal, on peut avoir les noms de tous ces groupes qui leur ressemblent ? Parce que ça m’intéresse beaucoup ! ;-)

  8. SagresMetal says:

    Les quelques fois que je l’ai écouté, j’ai trouvé l’album musicalement assez « banal », l’habituelle magie de The Gathering s’est perdu (mais ça avait déjà commencé il y a quelques temps mais y en avait encore un peu).
    Ils ont fait un mauvais choix avec la chanteuse car trop proche du timbre de Anneke… Ils auraient du en profiter pour proposer quelque chose de different. La c’est du surentendu sans Âmes…
    On dirait qu’ils se sont inspiré des pires morceaux des derniers albums The Gathering.
    Bref déception car j’attendais justement un coup de fouet à cause du départ d’anneke … malheuresement nan.

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