Antigama – Warning

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Style: grindcore reconstruitAnnee de sortie: 2009Label: Relapse

Changement de chanteur mais même cap pour le navire polonais Antigama qui continue de voguer sur les mers agitées de l’océan grindcore. Les polonais ne succombent pas à la facilité en simplifiant leur son et continuent même de le complexifier.

Lors de leur passage à Paris il était même permis de se demander si l’on voyait vraiment un groupe de grindcore devant soi. Mécaniques et froides, les explosions de violences totalement contrôlées et maîtrisées au poil près par un trio (pas de bassiste ce soir-là) de musiciens vivant dans leur bulle. Le chanteur restant à proximité de la batterie tandis que le guitariste se concentrait sur son instrument. L’inverse d’un groupe de grind habituel qui privilégie la folie, l’impulsivité et l’énergie. Antigama vit sur une autre planète et il est donc normal que leur musique n’ait rien de commun avec ce qui se fait traditionnellement dans le genre.

A l’image du labyrinthe cubique de la pochette, il est permis de prendre l’entrée que l’on désire pour se perdre dans leur musique, le résultat sera toujours le même, le chaos le plus ordonné qu’il vous sera donné d’entendre. Le jeu de chaque musicien mérite l’attention de l’auditeur pour pouvoir espérer saisir par quel bout telle explosion de folie est composée. En comparaison, Resonnance était un album presque plus traditionnel dans le genre. Sur Warning les variations rythmiques ont un registre encore plus vaste tout en étant plus violentes que sur leurs disques précédents. La part belle n’est pas pour autant laissée au batteur puisque quand les cordes parlent c’est pour s’exprimer dans une tonalité bien particulière où les doigts des musiciens s’échappent dans un mélange de folie et de précision. Le chaos d’Antigama a une méthode et désarçonne tout autant que les albums de John Zorn ou de Meshuggah le font pour les fans des genres respectifs.

Antigama découpe ainsi toutes les syllabes du mot grindcore pour s’en extraire et recomposer sa musique. Un groupe qui vient du grindcore tout en ayant plus rien à voir avec ce genre. Le paradoxe est digéré et a pris la forme de seize titres tous plus incroyable les uns que les autres. Le mécanique devient organique. L’imprévu devient normal. Warning ne surprendra pas les fans mais continue de prouver qu’Antigama est un groupe unique, inclassable et incroyable.

  1. disconnected
  2. jealousy
  3. city
  4. another
  5. not true
  6. war
  7. heartbeat
  8. preachers pray
  9. sequenzia dellamorte
  10. you have the right to remain violent
  11. lost skull
  12. nightmare
  13. paganini meets barbapapex
  14. empty room
  15. orange pills
  16. black planet

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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2 Commentaires

  1. Bernard says:

    Pas réellement convaincu par le nouveau chanteur, je trouve son timbre trop monocorde, entre autre. Du coup je pense que la musique du groupe à perdu en impact. Resonance m’avait fait largement plus d’effet, à tel point que c’était devenu un de mes groupes préférés. Warning, n’est pas mauvais mais en dessous de mes (énormes) attentes.

  2. pearly says:

    Déception pour moi, leur moins bon album. leur sauce devient un frein, trop clinique, trop redondant, avec une voix sans relief, en fait, Warning est un peu à l’image de ce qu’ils rendaient sur scène y a 3 mois. C’est bien foutu, mais lassant, plus d’effet rouleau-compresseur, manque de hargne.
    Dommage, parce qu’à côté, le talent de compo est toujours là…
    Tout juste au-dessus de la moyenne, dirons-nous. Sympa, sans plus.

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