Darkspace + Setherial + Hegemon + Celestia – 09 mai 2009 – Locomotive – Paris

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Annee de sortie: 2010

Arrivé en retard délibérément car, enchainer huit groupes de black metal, aussi varié soit-il ne me réjouissait pas du tout, j’apprends que j’ai mal fait de passer à côté de Reverence. Dommage car, la description que l’on m’en a donné (black industriel très froid et carré) donnait effectivement envie. Dommage.

C’est donc Celestia que je vois sur scène, peintures traditionnels sur le visage et riffs du même tonneau. Les morceaux sont surement bien reproduit par rapport à l’album vu la qualité du son sans que le passage sur scène n’apporte rien de plus. Le chanteur bouge un petit peu, les guitaristes restent statique. Ont-ils une expérience scénique ? J’en doute un peu. Je n’en vois donc qu’un petit bout pour ensuite me réfugier un peu plus loin en attendant la suite tout en discutant.

La suite sera beaucoup plus regardable puisqu’Hegemon a un jeu de scène et une véritable attitude scénique. Le groupe joue pour le public, communique et balance tous les grands classiques du répertoire à coup de « PARIIIIIIS » et autre grandes répliques du chanteur de metal qui se respecte. Hormis ces clichés, leur set est très efficace et bien reçu par le public. Proche de Dimmu Borgir de part leurs riffs mélodiques et épiques, les musiciens sont visiblement enthousiastes de jouer ce qui tranche largement avec Celestia à qui l’ont aurait bien tendu une corde. L’atmosphère est donc plus metal que black et donc d’autant plus regardable.

Setherial prend ensuite le relais et combine le look et l’atmosphère traditionnelle de Celestia avec l’énergie et la puissance de Hegemon pour un défilé de titre tout ce qu’il y a de plus classique mais, franchement efficace. Manifestement, ces suédois sont des figures culte de la scène, bien que je n’ai encore jamais entendu leur nom et c’est donc avec un enthousiasme débordant que la fosse prend feu. Le nouveau titre, « Prophets of swine » (sur la grippe porcine ?) n’apporte pas grand-chose de neuf dans le genre tout en tant à la hauteur du reste du set. Une partie du public ira même jusqu’à scander « Hail Satan » à un moment sans que personne ne leur ait demandé. Il y avait donc de l’enthousiasme à accueillir ce groupe et il fut bien mérité.

J’étais donc venu pour un simple groupe : Darkspace. Je ne connaissais rien des autres groupes et n’ai pas même pris le temps de gouter à leur musique avant d’acheter ma place. Il fallait que je vois Darkspace tout en sachant que je pouvais être déçu du rendu scénique tant leurs albums peignent des décors désincarnés de toute vie. Derrière le rideau la mise en scène se met en place tandis que devant quelques personnes dévouées s’impatientent bien que la salle se soit déjà bien vidé par rapport à la troupe qui se pressait pour voir Setherial.

Une fois le rideau écarté, le nombre ne changera pas tant que cela et c’est sans aucun mot de prononcer que les trois membres de Darkspace, réunit au milieu, prennent place pendant qu’un mur de sample et une lumière bleue crée l’atmosphère nécessaire. Je suis d’abord marqué par la ressemblance avec les quelques photos des concerts que j’ai pu voir. Le groupe joue dans un cadre bien défini grâce à un jeu de lumière qu’ils ont imaginés et reproduisent de scène en scène. Le début est pourtant difficile et je grince des dents intérieurement car, le son n’est pas à la hauteur. Les guitares manquent de puissance et la bassiste, pourtant très impressionnante derrière un maquillage noir et blanc à la fois classique et personnel, semble être mal à l’aise.

Un ami vient me voir à l’issu du premier morceau et partage avec moi ce mélange d’inquiétude et d’enthousiasme. C’est bien mais, il manque encore quelque chose. A peine vient il de partir que le deuxième morceau débute et fait s’écrouler toute l’appréhension que j’avais. La musique de Darkspace est complexe et j’ai bien conscience qu’il faut connaitre les disques pour vraiment rentrer dans cette atmosphère si particulière mais, c’est à partir de ce moment-là que je suis pratiquement rentré en transe au son des hurlements dantesques des trois musiciens et de leurs riffs discordants et impénétrables.

Vient ensuite le grand moment d’inquiétude. A peine le troisième morceau commence t-il que la boite à rythme cafouille et que le groupe est obligé de recommencer le morceau. L’ambiance crée par les lumières, le maquillage et la musique est cependant tel que pas-même ce problème technique ne va faire descendre la tension.

Pire encore, le quatrième morceau est surement un des plus grands moment que j’ai jamais vécu. L’attaque vocale de la bassiste et du guitariste de droite est terrifiante et achève de me convaincre de la grandeur de ce groupe capable de reproduire avec encore plus d’intensité sa musique alors que leurs disques sont déjà des monuments composés de matière noire concentrée. Deux morceaux seront ensuite interprétés avant que ne s’achève leur prestation sous un tonnerre d’applaudissement d’un public conquis après avoir vécu une expérience quasi religieuse devant cette trinité de l’apocalypse sonore. Un membre de Reverence parlait d’organiser une tournée avec eux et j’espère qu’elle pourra se faire et que plus de personnes pourront profiter de ce grand moment de folie qu’est un concert de Darkspace.

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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3 Commentaires

  1. Ø says:

    Darkspace était immense en effet. Putain, cette présence scénique… Surtout la bassiste, complètement possédée non pas par Satan comme mais par un esprit extra terrestre. Sinon Reverence c’est bien sur album mais sur scène il manque clairement un truc, j’ai pas trouvé ça super perso, pour moi ils n’ont pas réussi à instaurer une ambiance (peut -etre parce que c’était le 4 groupe à passer, qu’il était encore tôt ?) PS : c’est chiant ce truc de clé non identifiée…

  2. damien luce says:

    Reverence a livré un putain de set, ultra lourd, ambiance silent hill… bref une grosse mandale…. mais je comprends tout à fait que certains ne soient pas rentré dans leur trip… J’espère les revoir bientôt..
    Bon le reste à vrai dire j’ai un peu zappé, plutôt occupé à discuter et à boire des coups…
    Darkspace, c’était le groupe que je rêvais de voir… le premier morceau catastrophique mais enfin tout le monde a du le ressentir.. Ensuite et bien on s’est fait embarquer dans un trou noir, un putain de trou noir.. Darkspace latte la gueule, nous balance des infras glauquissimes, ont une prestance scènique incroyable… Comme je l’ai lu quelque part, Galactus doit écouter darkspace avant de dévorer des mondes entiers…. Putain si cette tournée reverence/darkspace pouvait se faire avec red harvest en plus laisse tomber l’affiche…… bon ben énorme soirée merci aux organisateurs d’avoir proposé cette affiche….

  3. damien luce says:

    ah ouais j’ai oublié de rajouter quelque chose, darkpsace en live et bien il faut connaitre un minimum les morceaux c’est clair… c’est genre « vous ne comprenez rien à ce qu’on fait et bien tant pis on vous encule !!! »

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