A Storm Of Light – Forgive Us Our Trespasses

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Style: post neurosisAnnee de sortie: 2009Label: Neurot Recording

Le nom pue le postcore. La proue du trio, Josh Graham joue dans Neurosis, l’un des groupes à l’origine de la vague post-avant-quart de cercle-droit metal. Est-ce-qu’A Storm of Light pourrait se payer le luxe de faire taire tous les cyniques en ne jouant pas une musique que l’on puisse caler dans l’ombre de son aîné ? Malheureusement non. C’était donc sûr, la critique serait nécessairement sévère, sans appel.
Et pourtant, après un premier disque trop prévisible, Forgive us our Trespasses sera le tournant qui fera faire demi-tour à tous ceux qui avaient quitté la pièce avant même le début du spectacle.

J’en faisais partie. Découvert sur une page last.fm comme groupe d’ouverture de Neurosis sur plusieurs dates, j’avais apprécié le titre entendu sans pour autant passer à la caisse. C’est donc l’enthousiasme d’un de mes camarades chroniqueurs qui m’a fait me pencher sur ce deuxième opus et fait revoir mon jugement sur la viabilité d’A Storm of Light.

L’influence des aînés est bien évidemment présente. Toute personne qui tenterait de le nier passerait pour un crétin. Forgive us our Trespasses prouve pourtant que l’on peut pomper encore Neurosis et faire un disque cohérent, puissant et prenant. Relié par des interventions narratives où plusieurs voix, dont celles de Lydia Lunch, se mélangent, l’histoire contée suffirait pour parler d’un album concept mais la force des percussions et les envolés vocales de Graham contribuent beaucoup plus à faire de ces dix titres un voyage. Cette frappe constante (trois des quatre membres du groupe y sont préposés) marque le pas de la procession que l’auditeur suit à travers les décors représentés dans le livret.

Ces images de synthèse, bien qu’un peu trop artificielles, contribuent elles aussi à créer cette impression de procession mélancolique vers un ailleurs auquel personne ne croit. Les lignes de chant de Graham (qui ne sont plus hurlées mais cette fois chantées) ressemblent au sermon d’un prêtre par leur conviction et leur présence constante tout au long des titres. Les synthétiseurs vont aussi de concert pour augmenter la densité des guitares et accentuer le grandiose. Les riffs ne sont donc pas au premier plan et servent surtout à créer une toile de fond pesante que les percussions appuient pour que la voix et les claviers viennent poser leurs mélodies. Ainsi, sans s’éloigner de son premier groupe, Forgive us our Trespasses permet à Graham d’explorer des territoires sonores que l’on pourra toujours classifier dans le postcore pour faire simple sans que cette étiquette ne vienne porter préjudice à la musique.

Contrairement au dernier album d’Isis dont la musique se tourne de plus en plus vers le metal et le rock progressif, c’est vers le post-punk que lorgne A Storm of Light avec une lourdeur et une rythmique quasi-industrielle si elle ne sonnait pas aussi naturelle. Forgive us our Trespasses est un album qui déborde d’une humanité et d’une émotion mis au service d’un projet maintenant beaucoup plus personnel et unique : bien plus que la somme des groupes mentionnés sur son CV, ce qui n’est pas peu dire quand celui-ci comporte les noms de Neurosis, Unsane, Swans, Red Sparowes et Tombs

  1. alpha (law of nature pt. 1)
  2. amber waves of grey
  3. tempest
  4. the light in their eyes
  5. trouble is near
  6. arc of failure (law of nature pt. 2)
  7. midnight
  8. accross the wilderness
  9. time our saviour (laws of nature pt. 3)
  10. omega

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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4 Commentaires

  1. krakoukass Krakoukass says:

    Ouaip tuerie en ce qui me concerne. Le groupe n’invente rien c’est vrai, mais ce post core là est assez captivant pour attirer un non passionné du genre comme moi. Le côté « procession » que tu évoques se retrouve bien par cette ambiance tribale, hypnotique qui m’absorbe complètement. Un des albums de l’année pour ma part.

  2. ryoryo says:

    J’adore cet album. Seul bémol : Omega sonne a s’y méprendre à un certain ISIS… Comme aurevoir, c’est un peu dommage.

  3. drommk says:

    et ce son mes aïeux !

  4. deathlikesilence says:

    Mieux que le premier

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