Hecq – Steeltongued

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Style: dub step / idm / breakcoreAnnee de sortie: 2009Label: Hymen Records

Découvert totalement par hasard, Hecq, de son véritable nom Ben Lukas Boysen, est ma première révélation d’un univers sonore dont j’ignorais encore à peu près tout.
Rencontre incroyable entre l’IDM (Intelligent dance music), le breakcore et le dubstep le plus atmosphérique, son travail se rapproche autant de l’univers sonore de Burial que du travail rythmique des plus récents album d’Autechre. D’instrument à corde, Steeltongued n’en comporte aucun. Les seules cordes sont celle du rappeur Nongenetic venu poser sur « I will survive » pour un morceau d’IDM découpé au scalpel sonore.

Le titre le plus précieux de ce disque est surtout « Typhon ». Hérité des atmosphères sonores des séries animés Serial Experiment Lain et Boogiepop Phantom, il permet l’amorce dans un univers comparable au Neuromancien de William Gibson où le voyage entre les couches du réseau permet un zapping constant entre des atmosphères pesantes et des électrochocs rythmiques.

Après une entrée en matière aussi haletante, la suite pourrait alors paraitre répétitive. Or, le spectre des atmosphères et des rythmes explorés par Hecq contourne totalement cette inquiétude. Il crée des plages uniques autour d’un scénario mené par le talent d’un artiste dont l’utilisation de la technologie ne se fait pas au dépend de l’émotion. Résolument urbain, Steeltongued met en relation le corps et la ville dans un même battement, fait à la fois de vibration, de chair et de goudron. En résumé, si Burial est l’incarnation de la mélancolie londonienne, Hecq est la confrontation des sonorités multiples que l’on peut rencontrer en marchant dans les rues bondées d’une capitale. Les rebondissements de l’humidité sur la taule, les échos des conversations et les mélanges de sons provenant des voitures et des magasins. Une orchestration de la réalité urbaine issue de la musique concrète et reproduite par la confrontation de tout ce que l’electro moderne a apporté de révolutionnaire à la musique.

Maintenant est pourtant venu le temps de tempérer mon enthousiasme. En effet, Steeltongued est le sixième disque de Hecq, et selon le webzine spécialisé, Igloo Magazine, que j’ai consulté en effectuant mes premières recherches, celui-ci n’est pas le meilleur de sa discographie. Voir même, selon le dit chroniqueur, il marquerait une répétition dans sa carrière! Ce double album, complété par un disque de remix, dispensable mais néanmoins plus intéressant et varié que le choix des chansons le présage, est pourtant bien plus qu’une simple entrée en matière mais une véritable révélation. Preuve que l’univers mal dégrossi de la « musique électronique » a beaucoup apporté et continue de produire des merveilles donnant tort à tous ceux dont l’espoir de rencontrer de nouvelles sonorités s’est transformé en un mépris fatiguant. La musique contemporaine vit et Steeltongued en est la preuve.

  1. cd.1
  2. spires awake
  3. typhon
  4. the descent (with nebulo)
  5. steeltongued
  6. i will survive (with nongenetic)
  7. dfrm
  8. untitled (bk remix)
  9. frost
  10. howler
  11. hypnos trilogy : i. (distant fires)
  12. hypnos trilogy : ii (lost for words)
  13. hypnos trilogy : iii (hypnos)
  14. cd. 2
  15. steeltongued (xabec remix)
  16. steeltongued (tobas lija remix)
  17. steeltongued (spyweirdos remix)
  18. steeltongued (raoul sinier remix)
  19. steeltongued (si begg remix)
  20. steeltongued (ultre steal tongues)

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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Commentaire

  1. faya says:

    props. Un album froid, sombre et hypnotique, à écouter !

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