Orphaned Land – The Never Ending Way of Orwarrior

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Style: metal orientalAnnee de sortie: 2010Label: Century Media

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’Orphaned Land est un groupe qui sait se faire désirer. Si l’on excepte le court délai entre leurs deux premiers albums (Sahara et El Norra Alila), il aura fallu attendre 8 ans pour le 3e album, puis enfin 6 pour ce nouvel opus. Une attente d’autant plus longue pour les fans dans la mesure où les Israéliens sont quasiment les seuls dans ce créneau musical bien spécifique. Un genre qui aura doucement évolué depuis les débuts extrêmes de Sahara jusqu’au métal prog de Mabool, toujours avec cette incursion savamment dosée de musique folklorique moyen-orientale adjointe d’un brin de mysticisme. Une originalité dans la forme doublée d’un fond non moins singulier puisque depuis ses débuts le groupe prône l’amour et l’acceptation de toutes les religions. Un propos qui ne manque pas de résonner avec force dans un milieu géographique où ces idées sont loin d’être une évidence pour tout le monde.

Mais venons en à la musique. Ceux qui ont suivi l’évolution du groupe depuis le début ne seront pas surpris de trouver là un album qui pousse encore plus loin le bouchon du progressif. Mabool avait posé les jalons d’un extrême-metal-prog-oriental (si si), The Never Ending Way of ORwarriOR enfonce le clou, et ce n’est pas l’arrivée du prolifique Steven Wilson au mixage qui va rassurer les plus récalcitrants (en précisant qu’il s’agit de mix et non de prod, celle-ci étant réalisée par le groupe). Un Steven Wilson qui ira même jusqu’à assurer quelques claviers sur ce disque. Et puisque l’on en cause, on peut déjà noter une évolution de ce coté là. Si l’on pouvait pointer du doigt certains défauts de Mabool ce serait sans conteste le son abusif de ses claviers, notamment quand ils se lançaient dans des duels avec les guitares. Ici on va dire qu’ils se sont assagits même si toujours bien présents, plus subtils et mieux intégrés.

Avec une durée pour le moins imposante (78 minutes au compteur) et un gros concept sous le bras, ORwarriOR est progressif jusqu’au bout des ongles et ne s’en cache pas. On sait d’emblée où l’on met les pieds. Et ce ne sont pas ses titres à tiroirs qui viendront changer la donne. On savait le groupe capable de décliner des kilomètres d’idées au sein d’un même morceau sans devenir indigeste, et bien c’est toujours le cas aujourd’hui. Seul le premier titre, “Sapari”, montre un Orphaned Land en roue libre, avec le schéma désormais classique “air traditionnel + grosses guitares”, un titre sans surprise mais rudement bien exécuté et qui met en exergue la sublime voix de la chanteuse Shlomit Levi. Une mise en bouche rafraîchissante, qui ferait presque office de présentation avant de passer aux choses sérieuses.

Et dès le deuxième titre, la baffe commence et les Israéliens déploient tout leur arsenal de guerre (ou plutôt de paix) : guitares lead et soli renversants (Yosi est grande forme), voix extrême profonde, riffs heavy, structures mouvantes… sans oublier les nombreuses apparitions d’instruments exotiques, violons, flûtes, santur, shofar (google est votre ami). Si l’album possède son lot de titres heavy (“Barakah” ou encore le fabuleux “Disciple of the sacred oath II” qui est aussi le plus long de l’album), le gros point fort de l’album est sa beauté et la richesse de ses mélodies. Ainsi des titres comme “The Path part I” et “New Jerusalem” sont absolument renversants, avec un côté épique très prononcé qui met à l’amende bon nombre de groupes heavy établis. A ce sujet, plusieurs membres d’Orphaned Land vouent une admiration à Iron Maiden et en particulier à l’album Seventh son of a seventh son, chose qui n’a absolument rien de surprenant à l’écoute d’ORwarriOR tant on peut faire de liens entre ces deux disques. Epique d’une part, la musique d’Orphaned Land prend aussi par moments une dimension quasi-cinématographique et il n’est pas rare de s’imaginer, à l’écoute de ce disque, pris dans une épopée héroïque, chevauchant un pur-sang entre Jérusalem et Pétra… hum, revenons sur terre si vous le voulez bien.

Inutile d’épiloguer des heures, s’il est encore tôt pour savoir comment ORwarriOR se situe dans la disco des Israéliens, on ne peut que s’incliner devant tant de talent et d’imagination. Un groupe sincère qui crée, à son rythme, des œuvres totalement abouties, réalisées avec un soin d’orfèvre et un amour immodéré pour leur art. The Never Ending Way of ORwarriOR est une perle de plus dans la disco d’Orphaned Land.

  1. part 1: godfrey’s cordial – an orphan’s life
  2. sapari
  3. from broken vessels
  4. bereft in the abyss
  5. the path part 1 – treading through darkness
  6. the path part 2 – the pilgrimage to or shalem
  7. olat ha’tamid
  8. part 2 : lips acquire stains – the warrior awakens
  9. the warrior
  10. his leaf shall not wither
  11. disciples of the sacred oath 2
  12. new jerusalem
  13. vayehi or
  14. m i ?
  15. part 3: barakah – enlightening the cimmerian
  16. barakah
  17. codeword: uprising
  18. in thy never ending way (epilogue)
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14 Commentaires

  1. noohmsul says:

    Petite déception pour moi, l’album est très travaillé, y’a de (très) bon morceaux, mais trop de passages que je trouve peu inspirés…

  2. XXuK says:

    Pas mieux que Noohmsul…

  3. krakoukass Krakoukass says:

    Pas mieux que Noohmsul et XXuK, je m’emmerde à l’écoute de ce disque qui est en plus beaucoup trop long…

  4. Ellestin says:

    j’ai un mal de chien à rentrer dans ce disque, dont le tracklist me paraît aussi audacieux que finalement déséquilibré. Le groupe est égal à son identité mais je cherche encore le feu du désert qui a fait les trois premiers albums, en espérant le trouver mais j’ai de gros doutes… :-(

  5. patrice668 says:

    chef d’oeuvre !!! mais un album qui ne devoile peu a peu alors que mabool etait complexe mais assez immediat . celui ci demande beaucoup d’ecoutes mais le coup vaut la chandelle un des meilleurs groupe metal en activité magistral!!!

  6. manu says:

    ce ci est le meilleur album qui na jamais ete fait a ce jours moi je dirai qe cest lalbum de lanee

  7. hallu says:

    de la grosse merde comme les aime eklektik !

  8. Joss says:

    Ouaip ça va être notre nouveau slogan « De la merde, de la merde et encore de la merde. De Orphaned Land à Mopa, le Webzine qui aime la merde »

  9. pyeroman says:

    Tout à fait d’accord avec Joss, très bon album (qui n’atteindra jamais le niveau d’El Nora Alila) mais qui exige plusieurs écoutes pour rentrer vraiment dedans !!
    Krakoukass : Comment peut-on trouver un album trop long ?? (à part bien sur un disque de Christophe Mae…)

  10. krakoukass Krakoukass says:

    Comment trouver un album trop long? Je sais pas, comme ça! ^^ En fait au-delà de 60 minutes je trouve que ça fait long pour un album, mais ce n’est que mon avis hein!

  11. Joss says:

    Dans l’absolu je suis d’accord avec Krakou, j’en ai aussi ma claque des albums de plus d’une heure mais en fait là, non. Quand c’est bon, c’est jamais trop long non ? :-p

  12. patrice668 says:

    la musique d’orphaned land c’est du grand art !!! cé pas fait vraiment une cinecure pour reactionnaire et tout autre crusty punk qui se branle sur burzum et darkthrone!!! un album comme ca ne sera jamais trop long!!!!! prenez le temps de l’ecouter !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  13. darkantisthene says:

    attention Patrice, il manque un !

  14. solarfall says:

    Ce disque prend le chemin du chef d’oeuvre. Reste à voir s’il tiendra sur la durée, mais je suis très confiant.
    Je dois avouer que je l’attendais avec un peu d’appréhension, tant Mabool m’a impressionné, mais mes doutes ont vite été dissipés.
    On retrouve une foison de rythmes, de mélodies, la richesse et l’inspiration qui ont fait mon bonheur sur Mabool sont toujours présentes.
    Pour la longueur du disque, en ce qui me concerne je ne me fais pas chier une minute, donc entre prendre mon pied 45 minutes ou 1h20, je choisis 1h20. Les impatients peuvent aussi faire l’écoute en 2 fois, je ne vois pas le problème.
    Difficile de dégager des moments forts… J’ai quand même une préférence pour « the path part 1 – treading through darkness », « codeword: uprising » et l’epilogue qui suit, et bien sur le formidable « disciples… ».
    Les moments faiblards donc certains parlent ici, en toute honnêteté je n’en vois pas l’ombre d’une queue.

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