Eddy Mitchell – Olympia – 28 octobre 2010

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Annee de sortie: 2010

« C’était la dernière séance… » Il l’a annoncé, cette tournée sera la dernière de sa carrière. « Par politesse » affirme-t-il. Pas question pour lui d’affliger son public ou de lui infliger le spectacle pathétique de l’artiste qui veut absolument mourir sur scène, quitte à incommoder les premiers rangs (entendez les nantis). C’est donc l’une des dernières occasions pour les Schmollophiles de tout poil (grisonnant dans la plupart des cas) d’aller voir un peu de quel bois se chauffe Monsieur Eddy.

L’anecdotique première partie est assurée par Christopher Stills. Des chansons aux accents folks qui ne prennent pas malgré la bonne volonté et l’énergie du garçon. Les textes sans saveurs et les mélodies anodines reçoivent pourtant un bon accueil. Les sonotones sont sans doute réglés au minimum. S’ensuit un entracte de vingt minutes, le noir se fait. La salle bruisse et le maître de cérémonie entre en scène. Costume noir, gilet, chemise blanche et montre à gousset. Aux pieds, ses chaussons de rock n’ roll, Bush a passé la main entre-temps.

Eddy Mitchell est un vieux chat souple, pas cabot pour deux sous. Ses gestes sont maîtrisés et agréablement désinvoltes. Il magnétise un public entièrement acquis à sa cause. La voix est là, très légèrement fatiguée par les ans et quelques excès, mais toujours juste et incroyablement chaleureuse. Le chanteur s’éclate. Complices, ses musiciens aussi. Inutile de dire que ce sont tous des pointures. Formation « classique » pour ce début de concert, deux guitares, basse, piano et claviers, batterie. Les orchestrations sont aux petits oignons.

La mise en scène et les lumières sont à l’image du bonhomme : sobres, élégantes. Et lui ? Lui, il parle, plaisante, raconte le sourire en coin, autodérisionne, prend de la distance avec son personnage. La grande classe, la marque des vrais grands. Les incontournables s’enchainent avec des extraits du dernier album et des medleys de ses chansons les plus anciennes. Quelques déceptions dues à l’absence de certains titres personnellement incontournables, mais il en faut pour tout le monde.

A la mi-concert, c’est l’entrée en scène des Cavaliers (« Un film de 1959, réalisé par John Ford… », vous connaissez la chanson) : une section de 12 cuivres qui va encore faire monter une sauce qui prenait déjà très bien. C’est le magasin de jouets qui ouvre ses portes en grand, une énorme madeleine de Proust, savoureuse à souhait. L’assistance est au diapason : souvenirs, sourires. Un seul rappel, un seul titre, faudrait pas pousser, il avait promis de ne pas trop en faire.

« La lumière revient déjà… » Et la salle est debout. Eddy a tombé la veste, il salue sans s’épancher. Chapeau l’artiste et surtout merci, merci pour cette magnifique soirée.

Chroniqueur

alchemist

Chroniqueur inter mi-temps, amateur de chats, de Metal mélodique sous toutes ses formes, de fromages de caractère, de bons bouquins, de radios intelligibles... et de zombies.

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11 Commentaires

  1. darkantisthene says:

    well done grey hair boy ! je suppose qu’il ne s’est toujours pas fendu d’un « te perdre » dans la set list, ce chien galeux ?

  2. alchemist says:

    Hélas non, pas de « j’aime pas les gens heureux » non plus. Pas un titre extrait de Mr Eddy, donc je boude.

  3. darkantisthene says:

    ah oui mais alors là c’est carrément scandaleux !

  4. guim says:

    En parlant de l’entrée en scène des Cavaliers, il y a un titre de ce vieux chef Sioux que j’aime assez : Les Tuniques Bleues et les Indiens. Un titre arrivé sur le tard dans sa carrière mais qui résonne comme un classique quand je l’entends.
    Il y a des choses qui ne changeront certainement jamais.

  5. darkantisthene says:

    bon ben c’est fait, j’ai enfin vu le bonhomme en vrai : pas de première partie (merci!), 2h en compagnie de l’animal et de ces acolytes qui assurent foutrement bien les salauds ! l’acoustique du zenith de Lille a encore une fois montré que c’était une excellente salle. Même si globalement j’ai passé un très bon moment, je ne peux pas m’empêcher de faire mon rabat-joie : la set-list, évidemment, qui pêchait par l’absence de titres qui me semblent objectivement incontournables (Mr Eddy et Les nouvelles aventures totalement zappés) au profit d’autres qui le sont moins (Alice, Au bar du lutetia) ; et puis des arrangements façon Big band qui ne m’ont pas toujours enthousiasmé notamment sur M’man (sans compter que j’ai trouvé Eddy un peu en-dessous vocalement). J’ai été très étonné qu’il se permette une intro comique pour couleur menthe à l’eau mais j’ai vite oublié cette bizarrerie car la version était franchement superbe. Un premier final sur pas de Boogie woogie franchement terrible, j’aurais d’ailleurs préféré qu’il finisse réellement avec celle-là car c’est celle qui permet au public (en tout cas c’était le cas hier à Lille) de se « lâcher », car le vrai rappel « Come back » est franchement un titre de circonstance qui n’apporte pas grand chose. Enfin, dernière remarque, les nouveaux titres passent vraiment bien en live, surtout « j’aimerais avoir 16 ans ».

  6. alchemist says:

    Bah tiens je me disais justement que ce titre (surtout le refrain qui est superbe) sonnait bien en live. Et effectivement pour « Pas de boogie-woogie » c’est le seul moment où le public a pu se lever pour guincher.

    @Guim : « Les tuniques bleues » c’est une de ses toutes meilleures chansons à mon goût. Et effectivement ça ne changera pas !

  7. Angrom angrom says:

    Et dire que j’ai raté ca … j’enrage… j’espère que sa dernière tournée durera encore un peu, le temps de le voir pour moi , au moins…

  8. darkantisthene says:

    Tu poses ton 9 avril et on y va ensemble à Lille le 8 ; pis c’est tout.

  9. darkantisthene says:

    non merde à Lille c’est le jeudi 7

  10. Angrom angrom says:

    J’irai à Rouen le vendredi 8/04 je pense…

  11. darkantisthene says:

    A la rigueur si je trouve un moyen de transport, ça m’intéresse aussi…

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