Pain of Salvation – Road Salt One

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Style: rock/metal progAnnee de sortie: 2010Label: InsideOut Music

L’EP sorti il y a quelques temps, Linoleum, n’était pas un leurre, le Pain of Salvation nouveau est sensiblement différent. Déjà au niveau du son – c’est curieux de devoir partir là dessus mais c’est vraiment flagrant -, celui de cet album jure par rapport à leurs précédents, enfin pour ceux qui l’ont écouté, c’est le même que sur cet EP (on retrouve d’ailleurs le titre éponyme « Linoleum » sur l’album), feeling 70s à fond, matiné de blues, avec la clarté et la puissance d’un son crunch mais bien boosté. Ensuite l’orientation musicale propose des titres en général plus rock, plus recentrés sur des riffs « old school » accrocheurs et mettant en valeur la voix. Moins de rythmiques complexes et de virtuosité également si on prend l’album globalement, même si elles reviennent par touches.

Pain of Salvation sort quand même là son 7ème album, alors qu’ils se sont désormais positionnés dans une niche au sein du metal prog qui leur vaut des fans passionnés en nombre (même si curieusement il me semble qu’après avoir joué à la Loco, ils jouent à Paris dans des salles plus petites désormais). Le risque d’en perdre certains au bord de la route (salée) n’est pas nul, mais faudrait vraiment qu’ils se montrent bornés (d’autant qu’ils sont plutôt du genre à tout avaler, comme ceux d’Opeth, Neurosis, Tool ou Meshuggah).

Si toute trace de prog n’a pas disparue , c’est toute trace d’esprit « heavy metal » qui a bien disparu. Allez, on sent quand même percer une théatralité coutumière dans les vocaux de Gildenlow, ce côté un peu kitsh qui est un de leurs défauts comme de leurs qualités.
Ce changement de cap est un peu déroutant, surtout par la présence de beaucoup de ballades, réussies, mais qui donnent une connotation assez appaisée à l’ensemble. Cette baisse de ton ne les plonge pas pour autant dans le « gnangnan », même une ballade au piano comme « Sisters » se développe en couches avec un final où Gildenlow hurle littéralement ses lignes de chant. Pour les amateurs de trips délirants plus légers, il y a « Sleeping under the stars » (qui me rappelle immanquablement les Beatles ou David Bowie) et « Curiosity » (qui me rappelle plus les morceaux les plus enjoués de Scarsick style « America »). N’éxagéons rien, « No Way » a des riffs avec un vrai gros son metal, des rythmiques costaud matinées de solos 70s. Mais pour être clair, c’est plutôt « Linoneum » le bon représentant de ce Road Salt One, très « rock », quelques riffs bien appuyés mais beaucoup de passages plutôt calmes dans le lot.
Et puis Pain of Salvation reste un groupé formé d’un chanteur exceptionnel et de gratteux tous deux très créatifs. Gildenlow est évidemment le pillier du groupe et les morceaux finissent souvent par tourner autour de sa seule présence, comme si les autres s’effaçaient devant ce génie créatif aux émotions exacerbées à la limite de la folie. Je l’avais rencontré pour une interview, c’est un type très spécial, une personnalité vraiment à part, dans son monde, tout comme l’est Pain of Salvation.

Bon album encore une fois donc, c’est différent de leurs anciens, plus rock, mais d’une ça apparaît comme une suite logique d’une discographie disparate et ensuite il y a toujours ce petit quelquechose dans la composition et la voix, qui malgré un peu plus de simplicité assumée fait que ça le fait toujours.

http://www.myspace.com/painofsalvation

01. No Way
02. She Likes To Hide
03. Sisters
04. Of Dust
05. Tell Me You Don’t Know
06. Sleeping Under The Stars
07. Darkness Of Mine
08. Linoleum
09. Curiosity
10. Where It Hurts
11. Road Salt
12. Innocence
jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 528 articles sur Eklektik.

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2 Commentaires

  1. jonben jonben says:

    Par contre, ils ont toujours été mauvais en clips, il y en a peu qui ne fassent pas pitié, le pire étant l’abominable DVD live Be (qui assure musicalement par ailleurs!).
    http://www.youtube.com/watch?v=C8rnt01hyJY
    http://www.youtube.com/watch?v=9IDL_Vh3-P8

    Les lives acoustiques « 12:5 » rendent mieux :
    http://www.youtube.com/watch?v=x7NlhAnOa3E
    http://www.youtube.com/watch?v=s1wUieYlaq8

  2. Marbaf says:

    Dingue que ce soit le même groupe qui ait pondu Ashes et Ending Theme (enfin le même compositeur). Virage radical déjà entamé depuis des lustres, il est vrai. Mais décidément pas de mon gout. Le clip Linoleum fait froid dans le dos, avec ce look Papa Roach…

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