Cruciamentum – Engulfed in Desolation

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Style: Death MetalAnnee de sortie: 2011Label: Nuclear Winter Records

Les petits gars de Birmingham continuent d’avancer sur leur chemin balayé par les spectres des anciennes gloires continentales, ces fantômes du death européen qui hantent la pierre tombale comme la mauvaise herbe les cimetières clandestins de l’underground yankee. Derrière l’épreuve : le projet, le ciment, la coalition. Les tirailleurs de Cruciamentum ont la botte usée, la bandoulière au cuir aguerri, et toujours le ton blafard. Dan, l’éructeur de service  nous avait accueillis avec tact lors des premières messes de Sarpanitum, une de ces sentinelles du death anglois qui en a sous le paletot et qui nous a offert cette année un bel exocet avec un EP pas piqué des hannetons. Une partie de la section rythmique est la rampe de lancement attitrée de Grave Miasma, la troupe de pyromanes que l’on connaissait plus volontiers sous le nom de Goat Molestör  à une certaine époque, de quoi donner du sens à la réunion des artificiers. Ça sent déjà la nuit de fête, n’est ce pas ?

C’est avec Convocation of Crawling Chaos, leur seconde démo, parue en 2009 que j’avais fait connaissance avec le combo. Le genre de rencontre qui ravit les écoutilles quand l’explosion dans les enceintes sonne les descentes triomphales de nuages de suie par salves régulières, des nappes de gaz putrides, pareilles à des murs de barbelés rampants érigés à la gloire du cornu . Le verbe est vif et ravagé, le ton décrépi, le narthex avenant pour le pèlerin aux idées macabres, l’office suit les préceptes des anciens d’Immolation, Incantation, Shub Niggurath , mais la chapelle sait aussi ouvrir son discours pernicieux au vice du death européen, une intention vouée à l’orthodoxie, que ses démons soient sanctifiés.

 

Deux années de silence radio, histoire de faire sa cuisine en marge,  mais toujours en zone sinistrée, et en 2011 Cruciamentum nous revient avec de l’embonpoint. D’abord sur un split avec Vasaeleth, un split cher payé, les collectionneurs apprécieront cette occasion de faire briller leurs étagères . Et un EP : Engulfed in Desolation , le virus est dans la seringue, accroché aux sillons et n’attend plus que le moment propice pour la contamination. Voilà Cruciamentum revenant jouer à la surface de son océan noir primordial, lié par la gomène à son ancre faite d’ossements qui joue avec les eaux croupies des profondeurs. Ils n’ont pas quitté leur vigie les british et balancent quatre titres qui ont l’effet d’une bonne rasade de spiritueux pour les aficionados de la cause. Ça a le gras un peu prétentieux, out la claque acide de la démo qui fusillait de ses effets raw le cénacle des endimanchés du death. Cruciamentum revient avec une fibre plus adipeuse aux affaires. La texture, le groupe connaît, ses paraboles doomy sont toujours un penchant raisonné de son vocabulaire, comme un accent finlandais avec lequel il joue pour laisser transpirer son exotisme. Bandolier, le groupe l’est aussi resté, le coup de bûche attend toujours au détour du chemin, ça matraque et bastonne dans les montées de riffs véloces, ça a peut être plus de réserve mais on sent la maîtrise des détrousseurs qui n’abdiquent jamais, tiraillés par leur appétit infamant de ferrailles et de tissages charnus, les tripes déchirées par le shrapnel et le regard noir des grands jours. Les quatre lâchent les titres avec un sérieux qu’on ne leur aurait pas prêté il y a de ça quelques mois. C’est venu avec sa pioche et ça ne fait pas semblant, Dan passe de temps à autre au synthé histoire de pousser les ambiances dans la crypte, un élan qui reste discret et on l’en remerciera. Probant retour aux affaires.

Cruciamentum avec cet EP passe saluer la plèbe, le ton farouche, l’appétit grondant. Si désormais on sait de quoi sont capables les anglais on attendra de voir ce qu’ils nous réservent pour leur premier album. Avec  Engulfed in Desolation ils ont fait le boulot, et pas qu’un peu.

 

http://www.youtube.com/watch?v=5e2TO_VSY94

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Commentaire

  1. darkantisthene says:

    je découvre le groupe avec cet ep et serai particulièrement attentif à la suite qu’ils donneront car j’ai franchement adoré cette sorte de Realm of chaos (Bolt Thrower) joué à la sauce Grave

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