Woodkid – The Golden Age

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Style: Pop/folk épiqueAnnee de sortie: 2013Label: Gemini VidProducteur: Woodkid

Woodkid, c’est en fait Yoann Lemoine, un petit photographe/graphiste barbu de 30 ans, qui s’est déjà bâti une sacrée réputation internationale en signant (parmi les quelques 60 clips déjà à son actif) les clips de grands noms tels que Lana del Rey, Rihanna ou Katy Perry. On s’arrache désormais les services du geek français dans tout le gratin US, pour le meilleur et pour le pire. Mais (et ça nous intéresse ici beaucoup plus) Woodkid a surtout balancé en 2011 un pavé dans la mare pop avec le single « Iron », véritable hymne irrésistible tous cuivres dehors, épique et sombre (on pensait alors un peu à un croisement entre These New Puritans avec leur tube « We Want War », et à Perry Blake, pour la voix chaude et douce). On attendait depuis impatiemment, que Yoann concrétise les attentes suscitées par ce brûlot, sur un format longue durée.

Mais en était-il seulement capable?

Petit rappel pour ceux qui sont passés à côté (malgré la reprise en spots publicitaires), « Iron » c’est ça : 

Un deuxième single, le tribal « Run Boy Run », puis un 3ème « I Love You » étaient venus quelque peu rassurer sur la capacité du garçon de bois à assurer sur un full length entier, mais il manquait une dizaine de titres pour emporter l’affaire, et donc autant d’occasions de se vautrer dans le putassier ou la nullité.

Car on le sait bien (n’est ce pas mister Kavinsky?), les attentes démesurées, encore plus lorsqu’elles se prolongent plusieurs années, se terminent souvent par une effroyable déconvenue.

Mais… il y aussi des dénouements heureux. On se souvient par exemple du génial Fat of the Land de Prodigy, qui avait fait l’objet d’un dangereux buzz plusieurs longs mois durant avant de mettre une bonne claque à tout le monde à sa sortie durant l’été 1998.

Il faudra désormais aussi se souvenir de 2013 et de The Golden Age puisque Woodkid nous a sorti là un superbe album, véritable chef d’oeuvre de pop épique et sombre, qui dévoile plusieurs facettes du talentueux barbu.

Capable de passer en un éclair de cavalcades orchestrales puissantes et inspirées (« The Great Escape », « Iron », « Conquest of Spaces »), portées par des cordes, des percussions puissantes, des choeurs magistraux (« The Other Side » qui prend une dimension grandiose) et des cuivres épiques (l’orchestre national de France et l’Opéra de Paris ont été mis à contribution et ça s’entend VRAIMENT!), à un registre plus folk et sobre, piano-voix (« Where I Live », « Boat Song »), le bougre prouve que son univers est cohérent : épique, cinématographique même, mais aussi sensible, et grave. Tout fonctionne à merveille, et l’album gagne en variété, tout en restant étonnamment logique. Woodkid sait aussi recourir ponctuellement à l’électronique, sans jamais virer vraiment électro, présentant un melting pot incroyable de musique contemporaine, moderne tout en s’appuyant sur des acquis puisant dans des genres illustres, du classique à la folk. Il montre aussi, accessoirement, qu’il est un chanteur brillant, son timbre chaud n’a aucun mal à convaincre qu’il s’agisse d’opter pour un registre affirmé ou plus posé, sans jamais tomber dans le niaiseux.

On l’accusera de s’appuyer sur des références trop voyantes (Philip Glass par exemple) ou de faire montre d’une démesure et grandiloquence que d’aucuns jugeront largement excessive et écoeurante, pour ma part je suis complètement sur les genoux, et The Golden Age est mon premier gros coup de coeur de l’année tout simplement. Il y a fort à parier que cet album soit le plus gros carton musical français de l’année et pour une fois ce sera largement mérité!

Tracklist :

1) The Golden Age
2) Run Boy Run
3) The Great Escape
4) Boat Song
5) I Love You
6) The Shorz
7) Ghost Lights
8) Shadows
9) Stabat Mater
10) Conquest Of Spacies
11) Falling
12) Where I Live
13) Iron
14) The Other Side

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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4 Commentaires

  1. Electrique Chou Farci says:

    Vu un morceau live l’autre jour à la télé… c’était pas désagréable mais ça avait un goût de factice comme Lana Del Rey, un peu comme du Nick Cave à l’aspartame…

  2. Mr. Marshall says:

    Quel talent, magnifique !!!

  3. Sama64 says:

    Ce mec n’a pas du tout de voix, un charisme d’amibe et aurait du se contenter de faire des clips

  4. euka says:

    epique en toc, grandiloquence surjouée, arrangements pompeux, « mélodies » vues et revues, inspiration néant. Objet médiatique, non-évènement, non album. Poubelle.

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