Ghost B.C. – Infestissumam

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Style: Hard Rock Retro KitschAnnee de sortie: 2013Label: Loma Vista RecordingsProducteur: Nick Raskulinecz

Avec leur Opus Eponymous, les mystérieux suédois de Ghost (rebaptisés apparemment Ghost B.C… ou pas, on ne sait jamais très bien avec eux) avaient jeté en 2010 un pavé retro-kitsch dans la mare du heavy metal, et nombreux jusqu’aux plus réticents à ce genre de sons, avaient succombé à ce cocktail de heavy metal old-school, d’imagerie satanique surannée et kitsch, et de refrains irrésistibles, le tout saupoudré d’une bonne couche de mystère (notamment sur le line-up même si le chanteur de Repugnant est soupçonné d’être le fameux Papa Emeritus). Un cocktail dont chaque ingrédient était résolument indispensable pour que la saveur, le parfum et le plaisir soient au rendez-vous…

J’étais moi-même complètement tombé dans le panneau, trouvant d’abord ridicules ces chansons kitschissimes et cette ambiance horrifique de série B, avant de succomber lamentablement et de me passer en boucle cette satanique offrande. Conquis, accro même à la musique autant qu’aux visuels délicieux, j’avais déjà pris rendez-vous (pour coïncider avec la sortie de ce nouvel album) avec le tatoueur le plus proche pour me faire graver les pochettes de Opus Eponymous et Infestissumam dans le dos.

J’étais donc vraiment très impatient de me jeter sur le nouvel album de mes nouveaux clowns blasphémateurs de prédilection, pensez donc…

Las, la désillusion, que dis-je la tristesse même est aujourd’hui au rendez-vous! Que ce nouvel album est fade…

On ne pourra pas reprocher dans l’absolu au groupe de chercher à proposer quelque chose de différent pour éviter la redite sur son deuxième album. Sauf que parfois la redite ça a du bon…

Ghost a d’abord considérablement ramolli son propos. Oh ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, Opus Eponymous n’était déjà pas bien violent, c’est certain. Mais les guitares se sont aujourd’hui un peu fait la malle et si le registre du groupe était encore un heavy metal soft en 2010, c’est aujourd’hui un gentil hard rock tout meugnon qui a cours sur Infestissumam. L’artwork est toujours classe, pas de problème là-dessus, et puis les pochettes jaunes ça ne court pas les rues, c’est donc toujours ça de pris. Mais pour le reste, la messe suédoise semble bien ennuyeuse malgré un louable effort de mettre en place des ambiances rituelles, à grand renfort de chœurs ecclésiastiques (« Year Zero » par exemple)… Bon sang de bon sang, où sont donc passés les refrains irrésistibles des « Elizabeth », « Ritual » et autres « Satan Prayer » que l’on pouvait chanter à tue-tête dans la douche ? Où sont passées les chansons au songwriting parfait, directes, sans fioriture ?

Sur Infestissumam on s’emmerde. Le temps est long. J’ai eu beau espérer qu’il ne s’agissait que d’une déception de première écoute, les écoutes suivantes m’ont malheureusement confirmé l’ampleur de la déception. C’est bien simple, à part la très réussie intro papale éponyme, un « Year Zero » à l’ambiance géniale, ainsi qu’à la rigueur (et pour être gentil) le final « Monstrance Clock », on ne retient pas grand chose de l’écoute de cet album. Et c’est quoi cette idée débile d’aller nous écrire des titres de plus de 4 minutes ? « Ghuleh / Zombie Queen » a même le mauvais goût de pousser le vice jusqu’aux 7 min 29 et franchement au vu de la première partie du titre, lente et chiante, on se dit qu’on aurait pu passer aux choses sérieuses directement.

[Parenthèse] Il paraît que le chanteur n’est plus le même… Mais des rumeurs avancent que le petit nouveau, Papa Emeritus II, serait en fait la même personne jouant un « nouveau » personnage. Est-ce pour coller à l’élection du nouveau Pape que le groupe nous a inventé cette nouvelle blague ? On est toujours dans le mystère avec Ghost, mais toujours est-il qu’à l’écoute de ce nouvel album on jurerait que le chanteur est toujours le même tant le mimétisme vocal est étonnamment frappant… [/Parenthèse]

Bref, le format et l’approche choisis par le groupe sur ce nouvel album ne sont à mon avis pas du tout les bons et le résultat est à l’avenant : extrêmement décevant. Rien de mauvais ou de catastrophique, mais juste une pelletée de titres mous et sans saveur, avec des refrains à des années lumières de ceux du premier album, qualitativement parlant. Un petit mot sur les bonus de l’édition limitée, avec d’abord un « La Mantra Mori » long (plus de 5 minutes), répétitif et sans grand intérêt. Heureusement, tout n’est pas catastrophique et suit une très bonne reprise de « I’m a Marionette » de … Abba, avec à la batterie Dave Grohl. Pas que la performance du foo fighter soit particulièrement remarquable sur ce titre, mais la ritournelle en elle-même reprise à la sauce Ghost fonctionne très bien et fait d’autant plus regretter que le groupe ne s’en tienne pas à sa formule de base qui fonctionnait très bien.

Bon c’est pas tout ça mais j’ai un rendez-vous avec le tatoueur à annuler moi…

http://www.youtube.com/watch?v=UWAO8IAaUMA

Tracklist :
1.  Infestissumam
2.  Per Aspera Ad Inferi
3.  Secular Haze
4.  Jigolo Har Megiddo
5.  Ghuleh / Zombie Queen
6.  Year Zero
7.  Idolatrine
8.  Body And Blood
9.  Depth Of Satan’s Eyes
10. Monstrance Clock
11. La Mantra Mori (bonus track)
12. I’m a Marionette (bonus track)

krakoukass

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krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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3 Commentaires

  1. Kane says:

    Définitivement pas convaincu par ce groupe. Le 1er album ne m’avait pas emballé, celui là n’arrangera pas les choses.

  2. Angrom angrom says:

    Je te trouve un peu sévère avec ce second opus que je trouve pour ma part quasiment aussi réussi que le premier

  3. joss says:

    Oui, écouté 2 ou 3 fois pour le moment (pas hyper attentivement par contre) mais ça ne m’a pas semblé moins bon que le premier. Il y a quand même quelques titres qui restent bien en tête. Sinon, chose marrante que je n’avais remarqué tout de suite, mais la pochette est un hommage à l’affiche du film Amadeus de Milos Forman (une illustration que j’adorais déjà la base). Le livret vaut aussi son pesant de cacahuète et donnerait envie de se procurer l’édition scandinave du vinyle, qui reprend chaque illustration en grand format.

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