Leprous – Coal

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Style: Prog Metal moderneAnnee de sortie: 2013Label: InsideOut MusicProducteur: Heidi Solberg Tveitan & Vegard Tveitan

Bilateral était clairement à mon sens, un des temps forts de l’année 2011, il était donc normal d’attendre impatiemment ce nouvel album des norvégiens, à l’étrange pochette…

Il a pourtant fallu plusieurs écoutes pour commencer à rentrer dans cette rondelle de charbon et même à succomber après 6 ou 7 écoutes, car les premières m’avaient plutôt laissé perplexe, voir même quelque peu déçu.

C’est qu’en étant à la fois dans la parfaite continuité de son prédécesseur, Coal surprend quand même par certains aspects, à commencer par une plus grande homogénéité dans les titres, l’impression d’avoir davantage affaire à un bloc compact qui s’aventure moins dans les extrêmes en terme de durées de titres (on ne varie ici qu’entre 4:09 et 8:59 là où le précédent album des norvégiens montrait une amplitude entre 2:45 et 10:20). Ça n’a l’air de rien, pourtant cela change à mon avis réellement l’impression qu’on retire de l’album au final, avec ce sentiment de « bloc » davantage présent que par le passé.

Un autre élément qui peut étonner, voire agacer aux premières écoutes, c’est la répétition de plans qui semble ici plus importante que sur Bilateral. Dès la fin du premier titre (« Foe ») par exemple ce constat est fait, avec durant les 2 minutes finales la répétition d’un plan vocal qui peut initialement sembler interminable. Et ils nous refont le coup avec le break de « Chronic » qui propose une sorte de plan rythmique tournoyant sur plusieurs minutes et ce final répété decrescendo pendant là encore près de 2 minutes. L’approche rythmique paraît donc un peu différente sur cet album, peut-être plus simple et basée sur cet effet hypnotique de répétition.

Pour le reste on est pourtant en terrain connu, avec en premier lieu ce chanteur génial, toujours aux avant-postes heureusement, et qui épate encore avec sa voix à la fois lyrique (le très beau « Cloak » et ses très beaux choeurs) et théâtrale, souvent doublée, et ne répugnant pas à partir dans quelques aigus toujours très maîtrisés. J’ai pour la première fois perçu des similitudes dans sa voix, notamment lors des passages les plus agressifs (comme sur « Coal ») avec celle de Devin Townsend sans doute du fait d’une agressivité vocale un peu rehaussée par rapport à Bilateral. Reste que ceux qui n’avaient pas été séduits par son timbre de voix ne le seront certainement pas davantage sur Coal, tandis que les autres retrouveront avec ravissement ce qui est très certainement une des principales forces de Leprous.

L’album paraît d’ailleurs au global un peu plus agressif que le précédent, plus métal, avec davantage de plans syncopés (qui effraieront peut-être les allergiques à ce penchant moderne) tout en conservant cette touche prog’, dans la progression et le développement des titres, et dans la participation de synthés/claviers habilement planqués dans le mix, mais dont l’importance ne saurait être sous-estimée. A noter qu’ils m’ont parfois fait penser aux claviers utilisés par feux Faith No More cette fois-ci, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors.

Là où beaucoup de groupes ont tendance à tout dire sur la première moitié de leur album, les norvégiens nous jouent ici le tour inverse, proposant une deuxième partie plus intéressante que la première, commençant même très fort avec le superbe « Valley », qui pourtant une fois encore nous balance un plan planant répété au beau milieu du titre.

Le mentor du groupe Ihsahn est toujours bien présent puisque c’est lui et sa femme qui sont crédités en tant que producteurs, mais aussi parce qu’on retrouve encore une fois un très bon featuring de l’ancien hurleur/guitariste d’Emperor, sur « Contaminate Me » qui se termine et clôt l’album dans un chaos sonore.

Au final ce Coal commence par agacer, puis laisse une impression étrange sucrée/salée avant que le déclic s’opère et qu’il fasse alors quasiment l’effet d’une drogue vers laquelle on revient inexorablement… C’est en tout cas ce qui s’est produit me concernant, en sera-t-il de même pour vous ?

Tracklist :
01. Foe
02. Chronic
03. Coal
04. The Cloak
05. The Valley
06. Salt
07. Echo
08. Contaminate Me
09. Bury (bonus track édition limitée)
10. Foe [remix] (bonus track édition limitée)

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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5 Commentaires

  1. GuiX says:

    Sans doute la chronique d’album la plus fidèle à mon ressenti après plusieurs écoutes.
    Je dirais pour ma part que cet album est plus aérien et plus personnel, délicieusement addictif d’un point de vue auditif car malgré la première écoute (déroutante ou décevante selon) on y revient encore. Et encore…
    Merci Krakoukass pour cette chronique.

  2. Mr. Marshall says:

    En effet la première écoute est quelque peu déroutante, voire décevante… j’ai l’impression qu’il manque ce petit grain de folie propre à Bilateral et surtout Tall Poppy Syndrome; faut dire que leur musique est toujours aussi riche et dense et qu’elle ne s’apprivoise pas comme ça ! Le plus c’est que l’on retrouve immédiatement LE SON Leprous et cette voix si singulière au magnétisme rare… à creuser encore un peu donc mais en tout cas chapeau pour ce groupe unique !!!

  3. Angrom angrom says:

    Je ne suis pas un gros fan de Bilateral mais je tenterai sans doute ce nouveau disque pour ne pas mourir idiot

  4. jonben jonben says:

    J’ai du mal à m’y faire, trop de claviers, d’ambiances, et pas assez de riff à mon goût.

  5. Angrom angrom says:

    J’ai retenté.Toujours pas de déclic … J’aime bien quand le disque passe, mais aucune envie de le réécouter par la suite…

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