Rudresh Mahanthappa – Gamak

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Style: Jazz-fusionAnnee de sortie: 2013Label: Act

Ca commence par un court motif de sax, répété en boucle, qui accroche directement le cerveau. Un motif simple et efficace, qui servira de leitmotiv au premier et plus long titre de l’album. 9 minutes qui seront pourtant tout sauf répétitives. Le jazz contemporain de Rudresh Mahanthappa (d’origine indienne, mais né en Italie et vivant à New-York !) n’a pas pour but de perdre l’auditeur en route avec des structures “free“ difficilement lisibles par les non-initiés.
RudreshNon, le quartet ici réuni a l’art de distiller des compos qui présentent un équilibre certain entre mélodies subtiles (parfois inspirées par la musique indienne, presque une évidence) et libres envolées improvisées. La section rythmique assurée par François Moutin (basse) et Dan Weiss (batterie) assure une assise confortable aux deux solistes, mais sait aussi se montrer tribale comme sur l’entêtant “Waiting is forbidden“ qui ouvre le disque (qui nous rappelle un peu ce que peut faire l’Electic Epic de Guillaume Perret). Le guitariste américain David Fiuczynski (qui a joué avec Hiromi, Me’Shell NdegeOcello ou encore Hassidic New wave), dans un jeu constant de question/réponse avec le leader, nous offre de superbe solis, inspirés et ne tombant jamais dans la facilité. Il ne s’interdit pas non plus des rythmiques plus simples, visant l’efficacité, comme sur le très court “Majesty of the blues“ qui clôture énergiquement l’album.
Mais c’est évidemment Rudresh Mahanthappa qui se distingue sur ce Gamak. Véritable virtuose du saxophone, au jeu fluide, rapide et précis, il nous offre des soli étourdissants de maîtrise. Improvisation oui, mais en sachant toujours où il veut emmener l’auditeur. Un auditeur qui choisira l’écoute attentive plutôt que le fond sonore à l’apéro. Toutefois, on a l’occasion à plusieurs reprises d’entendre Rudresh jouer de façon plus classique, avec un héritage hard-bop dans ses bagages. Le titre “Ballad for troubled times”, fera office de baume apaisant et éveillera le temps d’un instant, le fantôme du grand John Coltrane.
Je ne suis pas certain que cet album pourrait dépasser les frontière d’un public jazz comme peuvent le faire ses compagnons de label Youn Sun Nah ou Tonbruket (tous signés sur ACT records, label allemand en passe de devenir un des plus influents du jazz européen avec l’historique ECM) mais nul doute que nous tenons là un des albums de jazz de l’année (en ce qui me concerne, la production actuelle étant simplement dantesque en terme de quantité.).

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2 Commentaires

  1. rafi2600 says:

    Album génial merci ! Coltrane n’est pas mort ! Je conseille également Ukandanz

  2. joss says:

    Merci à toi aussi alors, je pensais faire un bide avec cette chronique :-) Je ne connais pas Ukandanz, je note ça dans un coin.

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