Plebeian Grandstand – Lowgazers

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Style: black metal/hardcoreAnnee de sortie: 2014Label: Throatruiner RecordsProducteur: Amaury Sauvé

C’est fou comme la perception peut se voir modifiée avec le temps. On reçoit un album, l’écoute attentivement plusieurs fois, se forge une idée puis en vient à écrire une bafouille dessus, bref le processus normal d’une écriture de chronique. En ce qui concerne Plebeian Grandstand et leur nouvel album Lowgazers, cela m’a posé quelques soucis…

Après avoir écouté (et visionné) Thrvst, premier extrait de l’album, j’étais pourtant très enthousiaste à l’idée de chroniquer ce nouvel album. How Hate Is Hard to Define et leurs participations aux splits avec Cortez d’une part, Bone Dance et Divider de l’autre, ayant pourtant bien fait leur effet. Lowgazers impressionne d’emblée, la musique des toulousains possède l’effet d’une cigarette électronique vous explosant à la gueule. Le hardcore ultra dark et dissonant a gagné en extrémisme en prenant des atours davantage black metal (les ombres maléfiques de Deathspell Omega et Blut Aus Nord n’ont jamais été aussi présentes). Les premières écoutes sont donc saisissantes, les compos de ce Lowgazers font écarquiller les yeux par leur violence viscérale, mais derrière peu de choses se passent. C’est violent, haineux, chaotique à souhait mais le feeling ultra malsain développé par la paire Woe Is Me/Woe Is You (titres présents sur le 3-Way split) semble comme absent.

Pourtant gros amateur de leurs précédentes livraisons comme de leurs prestations live, autant dire que ces premières écoutes ont été décevantes, passées trop rapidement d’une surprenante claque à des écoutes devenant plus distraites, bref difficile alors d’admettre que cet album puisse voir ainsi son charme noisy s’étioler peu à peu.

Puis, comme un pinard de qualité, on range ça quelques temps à la cave avant de le ressortir pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur. Plus direct que ses prédécesseurs, Lowgazers retrouve ses qualités au milieu de ces riffs dissonants, on retrouve quelque peu ses marques: entre l’épais mur de riffs chaotico-parpaings sur son crépis de blast-beats assassins de Thrvst, Aimless Roaming ou Lowlifer et les passages « post » aidant à recréer ce climat oppressant qui faisait le sel de How Hate Is Hard to Define (l’oppressant Svn In Your Head). On parvient à se faire à cette évolution, cette nouvelle démarche dorénavant plus black que core, et ce feeling singulier de suffocation (qui manquait tant aux premières écoutes) revient hanter Lowgazers.

Difficile d’expliquer en quoi cet album a besoin d’un tel temps de « maturation » avant d’être apprécié comme il se doit. Peut-être est-ce dû à la multiplication de groupes dans le créneau (que je citais déjà dans ma récente chronique d’Hexis) ou bien à la production semblant un poil trop « propre » (un peu moins bruitiste par rapport à avant), pourtant signée Amaury Sauvé ? Plebeian Grandstand livre là un album très exigeant, dérangeant et dont la perception peut évoluer chez l’auditeur du tout au tout, de l’attirance à l’exaspération en passant par le rejet pour finalement aboutir de nouveau à l’attirance. Sont forts ces toulousains !

https://www.youtube.com/watch?v=hCoQ-RM4ZZ0

  1. Thrvst
  2. Endless Craving
  3. Flail In The Bliss
  4. Lowlifer
  5. Relief Of Troth
  6. Svn In Your Head
  7. Aimless Roaming
  8. Mvrk Diving

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2 Commentaires

  1. Rémi says:

    Ok. Moi je m’en étais arrêté à la moitié de chronique, tout pareil j’ai été super enthousiaste à l’écoute de Thrvst puis déçu à l’écoute de l’album: quand ça blast pas, la batterie fait des plans bateau. Et les riffs de grattes sont minimalistes au possible. Voilà, je me suis arrêté là. Et je vois ce qu’il me reste à faire, le ressortir…

  2. ichimatsu says:

    Dès les première secondes, on est dans le bain. Ambiance DsO sans la voix parce que pour ne serais-ce qu’en égaler une comme Mikko Aspa, accroche-toi Jeannot (on pourrai en écrire des pages sur sa voix à celui-ci). Une section de batteries comme je les aimes, de la gratte bien malsaine en veux-tu en voilà, ça speed bien la où il faut bien comme il faut avec des temps plus reposés par moment pour bien nous en remettre une couche : moi je dis ok. Là j’en suis à « Endless Craving ». Maintenant on peut dire que le chant ne varie pas des masse; c’est pas très subtil tout ça. Mais moi j’aime bien les gros trips à la Liturgy ou Zs avec le titre phare « New Slave ». Forcément y’en a qui lâchent le morceau au bout de trente secondes. Moi au bout de 20 minutes, j’en redemande encore ! Bon, à « Flail In The Bliss », j’augmente un peu le son parce que la sauce commence à me plaire. « Lowlifter » démarre vraiment superbement parce que la batterie a l’air un peu moins chiante. Bon après on rentre dans la routine… si je puis dire. Même plan de batterie et le chant… comment dire ! Trop en retrait ? Oui. P’t’ête pas innocent tout ça…Comme si là tout de suite on la sentirai venue du fin fond des ténèbres brumeuses avec beaucoup de difficultés.
    Ambiance. Ambiance, Ah bah oui forcément on arrive à « Relief Of Troth ». Et puis là. Tiens, j’ai cru entendre du DsO. Ça alors ! Ah bah mettez-vous « Mass grave aesthetics » et vous comprendrez !…Après bon, c’est du Plebeian Grandstand qui essai de faire ce qu’il sait faire, en l’occurrence ici sce que je nommerais une « non chanson ». Peut-être pour mieux rebondir sur « Aimless Roaming » mais alors ça fait deux intro… »Aimless Roaming » qui reste de même facture que le reste…ainsi que « Murk Diving »…
    Que dire.
    Et bien moi j’ai passé un bon moment en m’efforçant très fortement à m’obliger à ne pas penser à DsO… et puis c’est tout.

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