Ben Howard – I Forget Where We Were

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Style: Indie Folk habitéeAnnee de sortie: 2014Label: Tôt Ou Tard

Vous l’avez peut-être entendu comme moi sans le savoir dans la saison 4 de la série Walking Dead à la fin de l’épisode 5 ? Pour vous rafraîchir la mémoire cliquez sur la première vidéo youtube ci-dessous : il s’agit du superbe « Oats in the Water », aussi sombre que poignant, qui figurait sur le précédent EP de Howard, The Burgh Island.

A 27 ans, le garçon a déjà à son actif 4 EP et un album (Every Kingdom sorti en 2011), sur lesquels on pouvait apprécier sa superbe voix et ses talents de guitariste (accoustique).

Ce qui marque en réécoutant ce premier album, et en passant à l’écoute de ses plus récents travaux (The Burgh Island donc) jusqu’à ce nouvel album I Forget Where We Were, c’est clairement le fait que l’espoir semble s’être pas mal éloigné du champ d’expression du jeune homme, qui a largement accentué sa tonalité la plus sombre, à l’image de cette pochette sobre mais pourtant bien sombre. Quand on passe au hasard de « Diamonds » à « Oats in the Water », il est par exemple difficile de ne pas le constater. On peut pour autant continuer à trouver la naïveté charmante de son premier album… charmante, mais difficile de ne pas voir que le propos a largement gagné en gravité et que les rythmes enjoués semblent bien loin désormais.

Ce nouvel album est donc franchement sombre et mélancolique, mais une mélancolie sincère, touchante, loin du putassier. « Has the world gone mad ? Or is it me ? » s’interroge-t-il d’entrée sur « Small Things » histoire de bien donner le ton. L’espoir n’a pas complètement disparu, et certains passages sont un peu plus enlevés comme sur « Rivers in your Mouth » ou « Time is Dancing » mais on sent bien que l’ambiance est plus adulte, plus sérieuse.

Autre changement, l’apparition de la guitare électrique ou électro-acoustique, ce qui change quelque peu la sonorité globale, même si elle est toujours utilisée en mode « acoustique », sobre, tout en retenue. On pense à Springsteen occasionnellement ( sur l’électrique « I Forget Where We Were ») et même à José Gonzalez (ou plus exactement à Junip) sur le MA-GNI-FIQUE (meilleur titre de l’album hands down) « Time is Dancing » avec sa mélodie excitante répétée à l’envie en toile de fond. Ailleurs, le tricotage acoustique est toujours de rigueur, accompagné quand même par un violoncelle sur « In Dreams » ou par un orgue discret sur « She Treats Me Well ». Sobriété, discrétion mais habileté dans les arrangements, voilà ce qui caractérise parfaitement un album exécuté de main de maître qui sait rester passionnant de bout en bout malgré une durée assez conséquente (54 minutes).

A la fois plus électrique, plus sombre, tout en restant toujours d’une sobriété confondante autant que juste, et porté par la voix fabuleuse de Howard, I Forget Where We Were est juste un petit chef d’oeuvre d’indie folk. L’album demande quelques écoutes pour bien rentrer dedans mais une fois fait, il est difficile de se sortir de la tête ces délicieuses mélopées. L’un de mes albums de l’année, pas moins.

Tracklist :
1. Small Things
2. Rivers In Your Mouth
3. I Forget Where We Were
4. In Dreams
5. She Treats Me Well
6. Time Is Dancing
7. Evergreen
8. End Of The Affair
9. Conrad
10. All Is Now Harmed

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. joss says:

    En parfait accord avec la chronique. On sent dès la première écoute qu’il se passe quelque chose de spécial, même si il en faudra plusieurs pour bien s’imprégner de l’album. Pour moi le sommet du disque se situe avec l’enchainement « End of the affair » et le superbe « conrad » qui montre qu’on peut encore, en 2014, faire d’excellentes chanson avec des « mmm mmm » dans le refrain.
    Bref, d’ors et déjà une des sorties les plus marquantes de l’année, et je ne l’avais pas vu venir.

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