The lunatic side of Mariusz Duda

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Annee de sortie: 2015

Chroniques croisées des derniers albums de Riverside (Love, Fear and the time machine) et Lunatic Soul (Walking on a flashlight beam)

Voilà déjà quelques temps que je suis préposé aux chroniques de Riverside sur Eklektik (depuis Rapid eye movement pour être précis) et je n’avais pas l’intention d’abandonner ce rôle pour la dernière livraison de nos metal-progueux polonais. Cela dit, craignant un peu de faire de la redite, j’ai trouvé intéressant de profiter de l’occasion pour revenir en parallèle sur le dernier album de Lunatic Soul, paru il y a un an déjà.

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Pour ceux qui ne sont pas des aficionados de Mariusz Duda, sachez que Lunatic Soul est un side-project du chanteur/leader de Riverside, déjà auteur de 4 albums (ce dernier compris) sous ce nom et déclinant une version plus atmosphérique et sombre de Riverside. Moins rock aussi, après tout, il est normal que le bonhomme eu envie de proposer autre chose que ce qu’il fait depuis 2003 avec son groupe principal. Mais comme on ne change pas non plus sa personnalité (et sa voix) du tout au tout, on se retrouvait tout de même en terrain semi-balisé. La voix de Mariusz étant un élément fort de Riverside, les amateurs ont pu rapidement trouver leur compte dans la musique de Lunatic Soul, même si cette balise disparaît sur le 3e album, totalement instrumental. Par ailleurs, ce nouvel album de Lunatic Soul accorde aussi une bonne place aux titres instrumentaux, comme l’inquiétant “The fear within” (curieusement le seul à avoir fait l’objet d’un clip).

Ceux qui suivent la musique de Riverside depuis quelques temps auront pu remarquer que les humeurs du groupe ont pu facilement évoluer d’un album de l’autre après la trilogie Reality Dream. Ainsi, Anno domini high definition se montrait moins sombre et plus direct, tandis que Shrine of a new generation slaves revenait à quelque chose de plus obscur et feutré, aux ambitions progressives affirmées. Avec Love, fear and the time machine (visiblement, le groupe affectionne les titres à rallonge) ceux-ci choisissent une voie moins sombre et plus « pop » que d’habitude, une musique bien plus lumineuse que ce à quoi le groupe nous a habitué à ce jour. Et ce n’est pas le titre “#addicted” et ses relents de pop eigthies qui viendra nous contredire (et qui évoque même la musique des norvégiens de A-ha, les synthés kisch en moins). Même le dernier titre, “Found” (sous-titré “The unexpected flow of searching”) présente une facette particulièrement légère et optimiste, avec toutefois cette touche de nostalgie que l’on peut aussi retrouver dans un titre comme le “High hopes” de Pink Floyd. J’ai du mal à ne pas faire la comparaison, sans doute car on trouve aussi des similitudes entre les deux clips, je vous laisse juger…

Peut-être faut-il y voir une volonté de Duda de marquer d’avantage la différence avec Lunatic Soul, qui se veut sombre par nature. Pourtant, à l’écoute de ces deux derniers albums, on a l’impression que l’effet inverse se produit ; chaque entité semble inexorablement attirée l’une vers l’autre, se nourrissant mutuellement pour devenir une seule et même chose. LFATTM et WOAFB auraient pu facilement constituer un double album, un double album à deux facettes. C’était sans doute le risque à courir à mener ses deux projets de front.

Et c’est justement parce que les deux projets n’ont jamais été aussi proches que l’on pourrait presque se risquer à les comparer. Un pas que je franchis timidement en affirmant que le dernier Lunatic Soul est sans doute un peu plus intéressant que le dernier Riverside, même si je passe de l’un à l’autre avec bonheur. Il semble clair qu’avec LFATTM, le groupe a souhaité mettre l’accent sur l’émotion (l’enchaînement “Afloat”/“Discard your fear” est particulièrement poignant, ce qui en fait le point d’orgue de l’album) et ne se soucie pas vraiment de révolutionner quoi que ce soit (en 6 albums, Riverside a pu se créer un son immédiatement identifiable, ce qui est déjà pas mal). Là n’est pas le propos, Duda est un songwriter et nous le fait savoir, que ce soit avec Riverside ou Lunatic Soul (écoutez les sublimes “Gutter” ou encore “Treehouse” qui n’est pas sans rappeler “Insurgentes” de Steven Wilson). Pour la première fois d’ailleurs, dans les crédits du dernier Riverside, nous pouvons lire « all songs by Mariusz Duda ». Alors qu’auparavant, les paroles lui étaient attribuées, tandis que le groupe entier était crédité pour la musique. Riverside serait donc devenu le second projet solo de Duda ? Répondre par l’affirmative serait sans doute un peu insultant pour les autres membres du groupe mais voilà qui explique pourquoi il devient désormais plus difficile de différentier les deux entités. A voir si cette impression se confirme à l’avenir ou s’il s’agit juste d’un croisement dans la trajectoire des deux projets. A titre personnel, je serais même prêt à parier que Duda finisse par faire le même choix que Steven Wilson, c’est à dire mettre Riverside en sommeil pour se consacrer à 100 % à son projet personnel. Mais j’espère me tromper.
Riverside-band

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3 Commentaires

  1. darkantisthene says:

    je n’ai pas écouté le lunatic soul ; par contre, j’adore ce dernier Riverside. Les premières écoutes ne m’ont clairement pas emballé mais, comme très souvent en la matière, il faut persister et bien m’en a pris. En revanche, et paradoxalement, je ne me suis jamais autant dit que tel passage sonnait Marillion ou Porcupine Tree (hyper flagrant sur Towards the blue horizon). Quelle belle année en matière de prog toutefois !

  2. darkantisthene says:

    Ah j’oubliais : ça suffit la mainmise de Joss sur ce groupe ! cette situation monopolistique est à dénoncer haut et fort !

    • joss says:

      Le chef a du se dire que compte tenu de ma faible productivité question articles, il n’allait pas prendre le risque de me freiner dans mon élan :-p
      Maintenant va écouter « Walking on a flashlight beam », tu m’en dira des nouvelles…

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