Chroniques en Vrac – Décembre 2015

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Style: Rock, Space Rock, Trip-Hop, Pop, Blues-rockAnnee de sortie: 2015Label: Because Music, Mis, [Pias] Recordings, Century Media

Dernier vrac de l’année, et panorama pour le moins éclectique. On commence avec Baroness qui continue à décliner son sludge devenu rock, aux différentes couleurs de l’arc en ciel. Après Red, Blue, Yellow & Green , voici donc Purple. On s’intéressera ensuite au retour des vétérans de Failure qui ont sorti cette année leur premier album depuis 1996. Dans un genre différent Other Lives ont sorti en mai leur 3ème album, Rituals, et il était plus que temps d’en parler dans ces pages. Enfin nous terminerons avec Dead Soul, suédois qu’on a pu découvrir récemment en première partie de Ghost, qui méritent aussi quelques mots même si ce deuxième album dont on va parler est tout de même moins marquant que leur premier opus (dont on n’a pas parlé, oups).

BaronessPurple

Il faut reconnaître que les géorgiens (de Géorgie aux US) de Baroness avaient poussé un peu loin leur concept sur Yellow & Green et avaient sérieusement décontenancé de nombreux amateurs du groupe, qui se sont sentis un peu trahis, après les très bons premiers albums du groupe. Sur Purple, le groupe semble plus sûr de son fait que jamais. Au lieu de jouer avec les nerfs de l’auditeur en alternant les ambiances, il propose de revenir à un format plus classique avec des morceaux plus immédiats intégrant chacun l’ensemble des facettes du groupe : un peu de gras, beaucoup de mélodie et de chouettes arrangements. Nos barbus sont aujourd’hui parfaitement décomplexés, revendiquant haut et fort leur éloignement des influences sludge de leurs débuts et assumant aujourd’hui leur goût pour un rock simple et plutôt direct, tantôt accrocheur (voire presque aguicheur sur « Shock Me ») voire plus calme comme sur le conclusif « If I Have to Wake Up ». Heureusement ils ne rechignent pas non plus à balancer quelques bon gros riffs bien efficaces (comme sur « Morningstar » qui laisse de prime abord imaginer un album plus lourd qu’il ne le sera finalement ou même ponctuellement sur « Try to Disappear »). Simple et direct donc, mais pas simpliste : d’une part techniquement le groupe est toujours au poil, notamment du côté de la batterie qui envoie comme il faut, mais aussi du côté des arrangements, très prog dans l’esprit (« Chlorine & Wine ») mais aussi modernes (les synthés de « Shock Me », ou les petits sons électro sur « Try to Disappear », si si, tendez l’oreille sur la fin!), passerelle parfaite entre le passé et le présent. Baroness réussit au final avec Purple la synthèse parfaite de ses influences livrant un très bon album qui fait brillamment oublier le ratage de la doublette précédente.

FailureThe Heart is a Monster

Je ne vais pas vous la jouer expert qui balance sa leçon de morale en s’étonnant que « quoi non mais comment?!! vous ne connaissez même pas Failure! » ce groupe vétéran (et oui formé en 1990 quand même) de la scène grunge / space rock américaine… Non parce que je n’avais jamais écouté une note de ce groupe avant de poser mes oreilles distraitement sur ce nouvel album qui est absolument superbe. Superbe, et d’une richesse folle, mais pour s’en rendre compte il faudra quelques écoutes car voilà un album qui ne se livre pas facilement, non désolé chez Failure on ne fait pas dans la putasserie et le racolage de bas étage. On donne plutôt dans un rock classieux, entre rock alternatif et space rock (et pas seulement à cause du clip de « Counterfeit Sky »), The Heart is a Monster est blindé de morceaux fantastiques, de mélodies parfaites, comme sur ce « A.M. Amnesia » tellement évident et logique qu’on se demande comment personne n’a pensé à écrire ce morceau avant… On passe facilement et l’air de rien, de morceaux puissants à d’autres plus calmes et posés (comme le superbe et d’abord presque acoustique « Snow Angel » ou le beatlessien « Mullholand Dr. ») à l’image de tous ces interludes judicieusement placés (les « segue # » qui font office de suites aux interludes de l’album de 1996 Fantastic Planet). Et bien Failure c’est ça, un groupe qui ne paie pas de mine, ne cherche pas à en mettre plein la gueule directement, mais cet album croyez-moi, est de la trempe des (hu hu) « monstres » qui vous marquent durablement et qui reviendra squatter votre platine encore et encore… Un des inratables de l’année.

Other LivesRituals

Quel changement! Après un pourtant excellent Tamer Animals, entre pop et folk somptueuse, les américains changent leur fusil d’épaule avec ce Rituals à l’approche beaucoup plus synthétique, et moins folk. On donne donc ici dans une pop orchestrale splendide, aux frontières du trip-hop, qui transporte magistralement, forte d’arrangements électroniques de premier choix. Vocalement on pense parfois beaucoup à ce que proposait (snif) la moitié masculine de Pure Reason Revolution, notamment sur l’entrée en matière « Fair Weather ». Quand les guitares commencent à vous taper sur le concombre ou à vous donner des maux de tête, un petit Rituals en suppo 2 fois par jour, et vous retrouverez le sommeil et une chevelure soyeuse et en pleine santé.

Dead SoulThe Sheltering Sky

Encore un groupe découvert cette année, qui n’est pourtant pas le perdreau de l’année. En effet les suédois de Dead Soul sont nés il y a quelques années de la rencontre d’un blues-man (Slidin’ Slim c’est son pseudo) et de Niels Nielsen. Les deux compères décident de se lancer dans un mélange de blues et de rock-indus, décrivant leur démarche comme la rencontre de Nick Cave et Nine Inch Nails. Même si le résultat n’est pas tout à fait en phase avec ce qui était vendu (le côté NIN étant largement exagéré, on trouve plutôt des arrangements électro, avec certes de la guitare, plus qu’une ambiance vraiment « indus »), leur premier album In The Darkness, sorti en 2012 et que j’ai découvert il y a peu, est une vraie bonne surprise : rempli de titres efficaces à l’image du superbe « Burn Forever » que vous pouvez découvrir ci-dessous ou de « Find that Man ». Une excellente carte de visite qui leur a permis de signer avec le label d’Anders Friden (In Flames) lequel les a fait signer chez Century Media, pour la sortie de ce nouvel album The Sheltering Sky. Un album qui contient encore quelques bons titres (cf « The Fool », « Until the Last Breath ») mais qui perd quelque peu en percussion apparaissant comme une version ramollie du premier album. Il contient aussi des titres beaucoup plus quelconques (« Dirt Road » par exemple et ses 6min14 bien trop longues ou « Home by the Sea » trop gentillet) qui affadissent quelque peu l’impact de leur musique. C’est donc une semi-déception, et si l’écoute des quelques titres ci-dessous titille votre curiosité, je vous recommande donc plutôt de faire l’acquisition du premier album (enfin si vous le trouvez…). Vous ne serez pas déçu.

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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3 Commentaires

  1. Equipe Eklektik jonben says:

    T’avais surement déjà entendu ce morceau je penses non?
    http://www.youtube.com/watch?v=MXvthgkZ2yQ

  2. Angrom Angrom says:

    Très bon le Baroness en effet !

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