Frailty – Ways of the Dead

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Style: Death Metal épique aux accents DoomAnnee de sortie: 2017Label: P3lican

Pas forcément évident de faire rimer Lettonie avec metal dans l’absolu. Et pourtant Frailty existe depuis maintenant presque 10 ans et vu la qualité de son 3ème album, Ways of the Dead, voilà un groupe qui mérite d’être pris très au sérieux, comme l’avait d’ailleurs déjà souligné le collègue Darkantisthène, dans sa chronique du premier album du groupe sorti en 2008, quelque part dans ses colonnes.

Pourtant pour l’originalité de sa thématique on repassera, car voilà un énième album inspiré par l’oeuvre de H.P. Lovecraft, même si Frailty indiquent plus précisément s’inspirer de nouvelles écrites par Donald Tyson, sur le mythe de Cthulhu. A l’image de la pochette d’ailleurs, qui dépeint l’apparition d’un Ancien, invoqué par le nécromancien Abdul Alhazred. Quelle mouche a piqué les lettons pour se raccrocher à une thématique aussi vue et revue, après 2 albums (oui car entre le premier et ce nouvel album, il y a aussi Melpomene, sorti en 2012) qui n’avaient rien à voir?

Aucune idée et on s’en fout royalement car Ways of the Dead, indépendamment de son concept et de la thématique qu’il aborde, est d’abord et avant tout un putain de fantastique album de metal entre death épique, et doom.

Par rapport à ses deux premières sorties, le groupe a quelque peu revu son dosage entre death et doom, cette dernière influence ayant largement perdu en importance au profit d’un death épique et puissant, même si des touches de death doom restent perceptibles par endroits (particulièrement sur « Cthulhu » et le final « Alhazred » sur lesquels le tempo se ralentit fortement) à la manière d’un November’s Doom. L’influence d’Anathema sur Frailty évoquée par mon illustre collègue disparaît sur ce nouvel album et avec elle le chant clair un peu original qui n’aurait pas forcément été adapté au nouveau régime plus musclé des lettons. Exit aussi le clavier et les influences de My Dying Bride, qu’on retrouvait encore pas mal sur le 2ème album du groupe. Apparaît par contre un chant semi clair/semi scandé assuré semble-t-il par l’un des deux guitaristes (comme sur « With the Deep Ones I descend » où la joute vocale avec le vocaliste principal est particulièrement jouissive sur la fin du titre). S’il y a en tout cas une constante à rechercher dans tous les albums de Frailty, c’est leur penchant pour une musique éminemment mélodique.

Dès l’entame « And the Desert Calls My Name… » on est ainsi saisi par la puissance mélodique du groupe, qui développe ses ambiances sur des titres mi-longs (entre 5 et 10 minutes pour un total de 67 minutes réparties sur 10 titres) portés par ailleurs par la voix bien puissante de Mārtiņš Lazdāns dont le growl rappelle par moments celui de Johan Hegg (Amon Amarth). Pour coller avec le concept focalisant sur le nécromancien arabe Abdul Alhazred, on retrouve par ailleurs des ambiances orientales particulièrement dès « Daemon Sultan » et ses choeurs magnifiques (qu’on retrouve aussi plus loin sur « The Beast of Babylon »). On pense aussi parfois à Septic Flesh sur certains titres.

Véritable artisan de ces ambiances, le guitariste Edmunds Vizla (qui est d’ailleurs celui qui écrit toutes les paroles et donc certainement celui à qui l’on doit la thématique de l’album) démontre un savoir-faire et un talent particulièrement notables, comme sur « Tombs of Wizards » et son solo fantastique qui évoque Paradise Lost, référence que Darkantisthène avait d’ailleurs déjà pointé sur le premier album. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste, et l’ensemble du travail abattu par le groupe pour aboutir à un album d’une telle qualité laisse pantois, de même que l’habileté à rendre un morceau comme « Scorpion’s Gift » passionnant durant ses 8 min 37. C’est bien simple, il n’y a rien à jeter sur cet album pourtant long, d’une richesse folle, et qui enchaîne les grands moments (la triplette « With the Deep Ones I Descend » – sur lequel les parties de guitare me rappellent systématiquement Pyrophoric, le dernier album en date de Mencea -/ « Tombs of Wizards » / « Ia, Shub-Nigurrath! » représentant à mon sens le point d’orgue de cet album).

Pourtant il semblerait que nous soyons peu nombreux à avoir eu la chance d’entrer en contact avec ce Ways of the Dead, si l’on en juge par le peu de chroniques que l’on trouve de cet album sur le net. Rejoignez les initiés et écoutez-moi ce petit bijou qui finira sans mal dans mon top annuel!

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Tracklist :
01. And the Desert Calls My Name…
02. Daemon Sultan
03. Cthulhu
04. With the Deep Ones I Descend
05. Tombs of Wizards
06. Ia, Shub-Nigurrath!
07. The Beast of Babylon
08. Scorpion’s Gift
09. A House in the Lane of Scholars
10. Alhazred

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. letatar says:

    Groupe découvert grâce à cette chronique, les 3 titres que j’ai écoutés correspondent tout à fait à ce qui est décrit ici. Les morceaux ont l’air suffisamment inspirés et variés pour inciter à découvrir l’album dans son intégralité.

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