Haken – Fauna

1 Commentaire      374
Style: Prog MetalAnnee de sortie: 2023Label: InsideOut

De véritables horlogers du metal prog ces anglais! Tous les 2 ans (allez, un tout petit peu plus dans le cas présent), ils reviennent en effet nous proposer une nouvelle offrande de metal prog. Avec Fauna, leur cru 2023, on a ainsi droit à 9 nouveaux morceaux qui sonnent immédiatement comme du Haken, et ce dès le démarrage (très metal une fois encore) de « Taurus ». Pas de révolution au menu, mais une recette encore perfectionnée et au bout du compte un résultat qui pourrait bien être leur meilleur album à ce jour.

Presque débarassés (voir les discrètes influ synthpop sur « The Alphabet of Me ») des sonorités synthétiques qui en avaient séduit certains tout en repoussant d’autres sur Affinity et Vector, ils se recentrent sur Fauna (comme sur le précédent album Virus), sur une approche plus « classique » et organique, sans pour autant renoncer à l’ouverture et à la richesse instrumentale qu’on leur connaît. Richesse instrumentale qui s’incarne notamment par la présence d’une trompette, un instrument assez rare dans le metal, sur la fin de « The Alphabet of Me » ou via un synthé  (« Sempiternal Beings », ou « The Alphabet of Me » encore) voire un piano (sur le très porcupinien « Beneath the White Rainbow » qui semble mélanger approche jazz et djent, avec en plus de cela une basse super bien mise en valeur, ou sur « Elephants Never Forget »).

Et ce que l’on (ou je en tout cas) aime chez Haken est qu’ils restent profondément ancrés dans le metal, les gros riffs bien puissants étant une fois encore au rendez-vous sur l’album sur la quasi totalité des morceaux qui plus est. Même un morceau qui semble de prime abord plus apaisé comme « Nightingale » contient son lot de bucheronnades et de riffs saccadés à la Meshuggah derrière les gazouillis d’oiseaux qui reviennent régulièrement sur le titre. Et c’est toujours aussi jouissif d’autant que les morceaux de bravoure sont légion avec une grande variété d’approche une fois encore, avec des titres parfois très directs comme « Taurus » ou « Lovebite » et d’autres beaucoup plus complexes et étirés, « Sempiternal Beings » ou « Eyes of Ebony » sur plus de 8 minutes notamment, mais surtout « Elephants Never Forget » qui culmine à plus de 11 minutes et demandera un peu de temps pour être assimilé.

Musicalement donc (comme avec les précédents opus du groupe) je n’avais pour ma part aucune raison de ne pas accrocher à Fauna, mais comme d’habitude mon appréhension venait encore une fois du chant de Ross Jennings que j’ai jusqu’ici toujours trouvé un peu plat et monocorde. Je ne sais pas encore très bien dire si le déclic est enfin venu de moi avec ce nouvel album, ou si le frisé a réussi à quelque peu étoffer sa prestation vocale et à proposer quelque chose de plus varié (rien que son chant sur le véritable opéra metal qu’est « Elephants Never Forget » -sur lequel on entend des influences qui vont de Devin Townsend à Muse– me fait plutôt pencher pour la deuxième option tant il y a recours à des registres très différents de son registre habituel), mais je me suis réconcilié avec lui à l’écoute de ce nouvel album et pas seulement parce que quelques choeurs bienvenus viennent parfois l’accompagner comme sur « The Alphabet of Me » ou « Lovebite ».

Le chant de Jennings m’a pour la première fois ponctuellement évoqué celui de Gavin Hayes de Dredg notamment sur « Sempiternal Beings » et au-delà de cette comparaison anecdotique, il ne m’a tout simplement pas gâché l’écoute cette fois comme cela a pu me poser problème sur Vector ou Virus (deux albums que j’ai néanmoins fini par apprécier).

Fauna, qui tient son nom et son artwork du rapprochement de chacun des neuf morceaux avec un animal totem, est donc une magistrale réussite : les fans du groupe seront sans nul doute une fois de plus conquis, et le groupe réussira même probablement à attirer à lui de nouveaux convertis. Déjà un album incontournable de l’année 2023!

Tracklist :
01 – Taurus
02 – Nightingale
03 – The Alphabet of Me
04 – Sempiternal Beings
05 – Beneath the White Rainbow
06 – Island in the Clouds
07 – Lovebite
08 – Elephants Never Forget
09 – Eyes of Ebony

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1161 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

Commentaire

  1. Dun23 says:

    J’vais écouter ça, ce qui m’a convaincu de me lancer: moi aussi j’ai toujours trouvé le chant plat dans ce groupe, ça m’a jamais accroché alors que sur le papier, il y a tout pour me plaire.

Répondre à Dun23 Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *