[Mini-chroniques] Rattrapage mensuel (juillet 2024)

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Style: diversAnnee de sortie: 2024

onewaymirrorEverything wants me to write in cursive (Zegema Beach Records) screamo/emoviolence

A la manière des moustiques, les sorties estampillées screamo ont pullulé pendant ce mois de juillet, d’où leur forte présence dans ce récapitulatif estival. On commence donc avec ce nouvel EP des prolifiques onewaymirror provenant de chez les excellents Zegema Beach Records. Multipliant les sorties et les splits (notamment avec Burial Etiquette), le groupe de L.A. propose là cinq titres arrachés, aussi tourmentés qu’ultra agressifs. Baigné dans un son cru permettant tout de même d’y percevoir leurs nuances désespérées, un très bon EP recommandé aux fans de Love Lost But Not Forgotten ou d’Usurp Synapse.

Future MagicsCosmic Romance (The Void) weird psychedelic stoner pop

Projet solo d’un gars de Los Angeles, Future Magics est aussi fortement productif depuis quelques années et publie ce nouvel album sortant pile un an après le précédent (And The Infinite Eternal Abyss). Cosmic Romance poursuit donc dans son univers biscornu où l’on passe sans transition d’une intro post-rock à des envies psychédéliques ne lésinant pas sur les effets (parfois electro comme sur “Dreaming Far From Home”), entre sensations éthérées et explosions de violence (mention à “Sweet Tooth”, nous offrant un sacré grand écart). Entre bien-être exalté voire carrément pop se transformant en divagation et phases plus rudes, Future Magics trouve un étonnant point d’équilibre dans sa diversité rendant ce nouvel album particulièrement engageant et accessible.

KralliceInorganic Rites (autoproduction) black metal

On poursuit avec un autre infatigable, plus connu cette fois-ci puisqu’il s’agit de Colin Marston, multi-instrumentiste/producteur qui ne semble jamais quitter son studio, que ce soit avec Krallice (pas moins de trois albums rien que l’an dernier), Dysrhythmia ou encore Indricothere, le gaillard est impressionnant par sa créativité mais aussi par sa constance dans la qualité. On ne déroge pas à la règle ici puisque l’on retrouve sur cet Inorganic Rites une multitude d’idées et d’influences (des synthés typées années 80, du prog, de l’expérimental ainsi que des phases minimalistes), toujours pris dans ces ambiances étranges si chères à son géniteur.

Boxcutterthe ruthless criticism of all that exists (Maraming Records) screamo/emoviolence

Trio canadien très actif depuis deux ans (EP, splits et démo), Boxcutter sort ici neuf minutes de son particulièrement réussies pour qui apprécie le screamo quand il est raw et bardé d’accélérations emoviolence avec une sensibilité sous-jacente. Variant ses harmonies comme sa vitesse, le trio passe d’une furie furieuse expédiée (“can’t have shit”) à des rythmes plus modérés comme sur “fuck the 29” ou la superbe conclusion “reckoning (kumapit se patalim)”, mid-tempo hypnotique terminant magnifiquement cet EP. Court mais tellement prenant. Vite une suite !

SoundingYou Can’t Eat Your Cake And Have It Too (autoproduction) math/grind/noise

Découvert en 2017 avec le dément Trepanation, Sounding aura mis de longues années avant de revenir. Sept plus précisément qui n’ont altéré en rien les envies de destruction massive (et auditive) vues sur leur premier méfait. Dix titres ravageurs où l’on passe de vitesses débridées à coup de panic chords et de cris saturés/pitchés (“Rats On Parade”), en phases expérimentales (ils sont coutumiers du fait) avec aussi quelques passages plus groovy (les moshparts trouvant là aussi leur place). Toujours du bonheur pour les fans de Combatwoundedveteran, The Great Redneck Hope et autres vieux Psyopus.

Dimplanted in the soil (Star Rats Records/No Funeral Records/Self Versed Records) screamo

Duo georgien (l’état US, pas le pays), Dim est un duo composé d’un batteur et d’un chanteur/guitariste utilisant une guitare baritone (un genre de guitare à la tonalité plus grave, permettant d’avoir plus de basses). Basant son propos sur une thématique florale (à l’image de sa très jolie cover), Planted in the Soil nous gratifie d’un screamo qui connait ses classiques mais qui s’en distingue aussi via des envies atmosphériques évoquant la nature. Sensiblement proche de la vague ibérique du style (avec des mélodies dans l’esprit des premiers Viva Belgrado ou Boneflower) voire d’Infant Island (“bloom”) ou encore de Beau Navire, on obtient là un album passionnant que tout fan du genre se doit de tester !

InerthHybris (Abstract Emotions) death/sludge/indus

Groupe madrilène inconnu à mon bataillon avant de découvrir ce nouvel EP, Inerth joue une mixture de sludge, de death metal et d’indus comme on en faisait dans les années 90. Les réminiscences de Godflesh sont incontestables, on y trouve aussi quelques rappels au vieux Fear Factory (le refrain de “Midlife Wasteland” par exemple). Hybris fait donc revivre ce son plutôt cru mais à l’atmosphère aussi grasse que moribonde. Pari réussi.

StegosauroScherzo Eterno (To Lose La Track) hyper-emo math-rock punx

Un an après leur premier EP éponyme, les italiens paléontologues de Stegosauro viennent lui donner une (courte) suite de seulement deux titres. Leur autoproclamé “hyper-emo math-rock punx” est une description des plus judicieuses puisque l’on y retrouve cette alliance de complexité, de vitesse et de sensibilité venant créer là une saisissante sensation d’euphorie. Jolie fraicheur.

MountaineerDawn And All That Follows (A Thousand Arms Music) metal alternatif/shoegaze

Deux ans après un remarquable Giving Up The Ghost, les californiens de Mountaineer changent de crèmerie, quittant Lifeforce Records pour le plus modeste A Thousand Arms Music. Une modestie qui transparait dans la musique du sextet, offrant une mixture de rock planant et de textures aériennes sur fond de riffs d’obédience shoegaze. Dans l’esprit de groupes tel SOM, ce nouvel album fait la part belle à la mélancolie sur fond de riffs massifs mais caressant dans le sens du poil.

Webbed WingVol.III (Memory Music) emo/rock/pop punk

Side-projet du chanteur de Superheaven, Webbed Wing manie comme personne la pop-punk qu’il remodèle à sa guise depuis quelques années. Loin de faire dans le putassier qui peut parfois apparaitre dans le genre, le groupe de Philadelphie convainc une nouvelle fois avec ce Vol. III qui parvient à mêler couplets punchy (même si souvent teintés de mélancolie) et refrains entêtants. Bref, ça passe comme une lettre à la poste, une douce dose de nostalgie de fin d’été à s’envoyer avant la rentrée.

DefacementDuality (Total Dissonance Worship/Unorthodox Emanations/Avantgarde Music) black/death dissonant

En général, quand on lit ce nom de label (en l’occurrence le premier de la liste), on sait que l’on va se faire malmener ! Ayant recueilli des groupes phares dans le genre… dissonant (au hasard Plebeian Grandstand ou Nightmarer), c’est le même genre de malaise que vient nous offrir Defacement. Cependant, le groupe international – avec deux membres lybiens, un italien et un néerlandais, basé à Amsterdam – n’en oublie pas de caler de nombreux passages épiques entre deux méandres de monstruosité. Un vortex désorientant mais toujours palpitant.

Stoort Neeressensen av sm​ä​rta, reflektion och återh​ä​mtning (autoproduction) screamo/blackened hardcore

Jeune formation suédoise (ou projet solo ?) débarquant de (presque) nulle part, Stoort Neer semble pourtant actif depuis 2018 (année de sortie de son premier album). De ces débuts metal instrumental technico-progressif, il ne reste plus grand chose puisque le groupe propose sur ce “l’essence de la douleur, de la réflexion et du rétablissement”, un screamo poignant mais très agressif, ne lésinant pas sur les blastbeats black metal à côté d’émotions à vif. Quatre titres à fleur de peau pour ce groupe venu du froid méritant de se faire un peu plus connaître !

InterlayHunting Jacket (brains ass beauty) shoegaze

Quartet mixte du Wisconsin, Interlay envoie avec ce Hunting Jacket un shoegaze jouant sur les textures, de lourdeurs en discordances crues. Les vocaux de la chanteuse/guitariste Alexandria Ortgiesen sont particulièrement en phase: très expressifs mais essentiellement du côté du désespoir mais avec une forme de fragilité latente (mais cela fonctionne aussi lorsque l’on a de la voix masculine comme sur “Aces” ou l’énervé “Medic”). Une très chouette découverte avec un certain Jack Shirley (Deafheaven, Oathbreaker, Loma Prieta) au mix/mastering.

GrimoireEarth Cursed By The Sphere (Grimloc Records) black metal atmosphérique/post black metal

Si vous aimez les découvertes exotiques, voici Grimoire. Provenant d’Indonésie, pays pas vraiment connu pour sa scène hormis quelques groupes de brutal death, ce jeune quintet de Bandung est né en 2021 et sort ici un premier EP (suite à une démo et un single). Le groupe produit ici un black metal au fort pouvoir émotionnel, appuyé par ses influences post-rock et ambient. Dans la lignée d’un Deafheaven des débuts ou encore d’un Alcest pour son flot de douceur quasi permanent, on nage en terrain connu mais parvenant à nous agripper sans trop d’efforts.

TracheotomyFixated Propensity For Destruction (1126 Records) deathcore

Vous avez aimé la vague deathcore du début des années 2000 et ne vous reconnaissez plus dans son évolution moderne ? Tracheotomy est pour vous. Renouant avec ce son typique d’une époque pas si lointaine, Fixated Propensity For Destruction fait revivre cette mouvance Myspacienne constituée principalement de lourds breakdowns. Fortement dans l’esprit des débuts de Suicide Silence, le groupe floridien y ajoute des accélérations du côté du mélodeath (avec quelques soli plutôt entraînants) et une accroche optimale pour tout fan du style. Un EP brootalement divertissant.

TendrilsLong Dead (Lazerbaby Records) chaotic hardcore

Premier album pour les anglais de Tendrils. Nul doute que ces quatre gaillards ont été bercés aux douces sorties provenant de chez HydraHead ou Deathwish car ces derniers balancent sur ce Long Dead un cocktail de férocité et de chaos hérité de chez Botch et Converge. Bref, ça défouraille méchamment tout en titillant la fibre nostalgique de ce style ayant connu son apogée fin 90’s/début 2000’s.

LetterbombsThe World Is Cursed… (Fireflies Fall/Dingleberry/No Funeral…) screamo/emoviolence

On termine cette sélection par une ultime sortie skramz. Découverts par un split avec Demersal, les finlandais de Letterbombs jonglent à leur manière entre screamo et emoviolence: chant aboyé proche de la démence se calmant parfois dans de surprenantes zones plus apaisées (“Pictures, Memories and Wisps Of Love” où l’on a même droit à du chant clean), le tout sur un mix de frénésie et de riffs/arpèges mélodiques. Puissant !

beunz
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