trait d’union – partir un jour (Autoproduction) synthpunk/new wave
Quelques petits mois après l’étonnante découverte d’adieu la fête (sorti chez Frozen Records en mai dernier), le toulousain trait d’union remet ça avec un nouvel EP. partir un jour n’est pas du tout une reprise des 2be3 mais une sorte de prolongement de l’album. Quatre nouveaux titres (et une cover de Niagara) entre new wave, post-punk avec une vibe nocturne et un sens de l’accroche toujours au top malgré son côté dépressif. A écouter seul(e) et nostalgique après une virée nocturne alcoolisée et peu agréable.
Regional Justice Center – Freedom Sweet Freedom (Closed Casket Activities) powerviolence/hardcore punk
Quand il ne tourne pas avec Militarie Gun, son chanteur Ian Shelton a envie de vider son sac sur plein de sujets avec un goût prononcé pour la politique et les injustices (notamment le système carcéral). Autant dire que ça l’énerve un peu et qu’il crie beaucoup plus que dans son autre groupe. Entre accélérations grindisantes et nombreux breaks, leur facette punk se voit plus privilégiée qu’à l’accoutumée. Environ une minute (voire moins) par titre, ce qui nous fait au final même pas quatorze minutes pour douze titres très impactants, essayez de ne pas arriver à la bourre s’ils passent par chez vous !
House Of Protection – Galore (Red Bull Records) electro/rock/pop/néo metal alternatif atmosphérique
House Of Protection, c’est la rencontre entre Aric Improta (batteur de Night Verses) et de Stephen Harrison (ex-The Chariot, ex-Fever 333) ayant envie de mixer plein d’influences si bien que l’étiquette lisible ci-dessus parait un peu bordélique ! Galore est un premier EP six-titres un peu fourre-tout entre titres pulsés (l’introductif « Pulling Teeth »), refrains catchy (« Fuse ») et passages où l’electro/drum’n’bass prend les devants (« Being One »), tout ça avec des arrangements atmosphérico-pop histoire de lier le tout. Même si ça semble encore se chercher un peu, il y a là de quoi trouver son bonheur (à condition d’avoir les idées larges).
PeelingFlesh – The G Code (Unique Leader Records) slam death meets hip hop
Repérés l’an dernier avec leur Slamaholics, Vol.2, les brutaux de PeelingFlesh ont remis ça avec un nouvel album compilant riffs accordés très bas accompagnés de groooosse voix, tout ça mêlé à une atmosphère urbaine à base d’instrumentaux hip hop et de multiples samples vocaux. Un entre-deux plein d’invités (dont Despised Icon dans le tas) qui, sans être bien finaud, se révèle divertissant dans sa faculté à faire headbanguer n’importe qui au passage. C’est bon parfois de se sentir neuneu…
Killing Of A Sacred Deer – S/T (laughingcorpse/Wax Vessel) moshy chaotic deathcore à l’ancienne
Jeune groupe monté par des membres de Serration et World Of Pleasure, Killing Of A Sacred ont semble-t-il deux hommages à rendre: au film de Yorgos Lanthimos d’abord en lui empruntant le titre d’un de ses films (Canine étant déjà pris), puis aux tout débuts de la scène deathcore Myspacienne avec son compressé et caisse claire casserole de rigueur. Le rendu est brut, un brin étouffant mais tellement plaisant pour l’amateur de vieilleries ayant tellement l’impression de revenir en 2006 que la touche “repeat” vient vite vous démanger. Stay brutal et see you in the pit!
Glacial Tomb – Lightless Expanse (Prosthetic Records) sludgy/doomy death metal
Trio monté par deux membres de Khemmis, Glacial Tomb part d’une base essentiellement inspirée par le death suédois mais incorpore à son univers sonore de bonnes doses de sludge, doom et même un peu de black metal. Bref, le groupe de Denver déploie avec intensité des riffs entraînants car très dynamiques mais apprécie aussi alourdir son propos à base de gras dissonant permettant de varier les plaisirs. Sans être l’album de l’année, ce second volume se révèle plutôt appréciable bien qu’un peu court (il dépasse à peine 35 minutes).
Daufødt – Glitter (FysiskFormat) noisy punk hardcore
Ne vous fiez pas à leur air tout mignon et gentil sur les photos promo ! Les norvégiens de Daufødt signent avec ce Glitter l’un des albums les plus abrasifs sortis ces derniers temps, grâce notamment aux vocaux arrachés de sa vocaliste. Elle se voit accompagnée par des rythmiques puissantes, énergiques et simples à la fois, bardées d’effets noise. Tout ça créée une tension permanente allant de pair avec cette rage devenant vite hypnotique. Une curiosité venant du froid.
Zetra – S/T (Nuclear Blast) synthpop
Duo anglais qui aurait pu faire du black metal au vu de leurs maquillages, Zetra a plutôt opté pour une sorte de darkwave shoegaze mixée à une new wave ultra catchy. L’esprit de Drab Majesty est immédiatement décelable tout comme l’ambivalence pop gothique d’un Health (avec qui ils tournent). Avec en plus en guise d’invitées les islandaises Kaelan Mikla et Serena Cherry de Svalbard pour l’excellent “Shatter The Mountain”, on tient là une collection de tubes imparables mixant romantisme suranné et pouvoir d’accroche (pop) obsédant.
Taur-Im-Duinath – Verso Casa (Dusktone) black metal atmosphérique
Projet solo d’un certain F., italien de son état, Taur-Im-Duinath tire son nom d’une forêt inexplorée dans l’univers de Tolkien (signifiant “forêt entre rivières”). Et comme nombre de projets inspirés par la saga littéraire, c’est dans le black metal que l’on va sur ce Verso Casa, son troisième album. Entre contemplation, passages acoustiques et accélérations épiques, les six titres axés sur de solides mélodies nous entrainent sans vraiment d’effort dans cette ambiance forestière et guerrière à la fois.
Nails – Every Bridge Burning (Nuclear Blast) grindcore/powerviolence
Après huit ans d’absence, c’est sous une forme totalement remaniée derrière que Nails fait son retour. Unique rescapé du line-up originel, Todd Jones a récupéré le batteur de Warbringer, le gratteux d’Ulthar et le bassiste d’Apparition et de Despise You, bref pas des manches ! Et si beaucoup ont tiqué devant le compteur n’atteignant même pas dix-huit minutes, Nails tartine son mix de powerviolence et de grindcore qu’on leur connait avec un poids ravageur, donc une puissance toujours au beau fixe. Pas grand chose à se mettre sous la dent donc, mais celle-ci sautera bien avec les autres grâce aux mandales reçues ici !
Bloom Dream – It Didn’t Have To Be This Way (Zegema Beach Records) screamo
Dénicheur de talents screamo, Zegema Beach n’a une fois de plus pas dérogé à la règle en cette rentrée 2024. Bloom Dream vient de Floride et déploie un excellent premier long-format synthétisant émotions à vif (avec éruptions emoviolence) et mélodies déchirantes sur fond de riffs parfois plus affutés façon metalcore du début des années 2000. Le résultat est aussi rude que poignant, fourmillant d’idées (l’étonnant break et les bruitages de “Community Service”) et d’ores et déjà en phase de rejoindre le prolifique “top screamo 2024” (qui devrait atteindre un nombre incalculable au final).
Groza – Nadir (AOP Records) post black metal
Groupe allemand autant haï (pour sa forte ressemblance avec Mgla: il est rare de voir autant d’albums notés “0%” sur Metal-archives !) qu’acclamé, Groza revient avec un troisième album poursuivant dans ce même sillon mais tentant aussi de prendre quelques distances. Comprenant autant d’agression que d’émotions via une belle richesse de textures et de mélodies, l’immersion dans Nadir se fait naturellement grâce à une approche très expressive du genre (on passe de dynamiques furieuses à des passages émotionnels). Alors certes, il y a aujourd’hui de très nombreux groupes dans le créneau (Harakiri For The Sky ou Karg, dont les chanteurs apparaissent sur “Daffodils”, parmi tant d’autres), mais Groza ne mérite certainement pas toute cette haine et signe là un nouvel album très solide.