[Mini-chroniques] Les oubliés de 2024, volume 1

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Style: diversAnnee de sortie: 2024

Comme vous l’aurez remarqué, 2024 aura été une année hautement prolifique en albums avec parfois plus d’une centaine d’albums sortant chaque semaine. Obligatoirement, beaucoup sont passés à la trappe, voici donc un petit best of des sorties loupées valant le détour. Et on y trouve des perles !

CiverousMaze Envy (20 Buck Spin) blackened death/doom metal

2024 a été l’année de l’explosion pour Civerous, groupe contenant des membres de Tzompantli et d’Aylwin. Maze Envy, c’est un peu plus de quarante minutes d’un death terrifiant infusé de doom et de black metal, progressant dans des méandres de noirceur peu communs. Si la plupart du temps on est dans l’ultra massif, Civerous nuance son propos à maintes reprises via des mélodies plus prégnantes et un jeu sur les atmosphères intensifiant le caractère monstrueux de l’ensemble (l’exemple parfait étant l’épique morceau-titre). Avec en plus la participation de Derek Ryndquist (The Zenith Passage/ex-The Faceless), on tient là un album très aventureux, brutal mais tempéré de surprenantes zones apaisées. L’un des albums les plus spectaculaires de l’année.

DruidessThe Product Of My Love (autoproduction) rock metal alternatif/grunge

Etonnant de ne pas avoir vu une grosse explosion de Druidess cette année ! Les canadiens ont pourtant offert avec The Product Of My Love une pelletée de tubes ultra entêtants (rien que la paire d’ouverture “Undine”/”The Sniffing Accountant”, simplement des tueries) rappelant là les mélodies grunge de la grande époque avec un son grassouillet qui s’énerve parfois (comme sur “Roll Back”) tout en demeurant hypnotique (avec une touche planante à la Deftones çà et là, voire une profondeur goth titillant Type O Negative). Un excellent debut album ayant de quoi conquérir le monde (carrément !).

Sacred SkinBorn In Fire (Artoffact Records) synthpop

Tu veux encore des tubes, en voilà plein ! Groupe notamment composé par un ex-VR SEX, Sacred Skin donne dans les mêmes envies rétro regardant essentiellement vers les années 80. Souvent plus dansant (« Runaway ») à la manière des débuts de Body Of Light (même s’il contient des titres plus calmes comme “Show Your Love”), ce Born In Fire est constellé de hits tous plus évidents les uns que les autres, il aurait été dommage de passer à côté tant son charme suranné (mais évitant le kitsch pouet pouet) et sexy agit immédiatement. Ne soyez pas étonné si votre touche « repeat » vous démange.

Sunrise Patriot MotionMy Father Took Me Hunting In The Snow (autoproduction) black metal

Après un étonnant premier album (grosse claque de 2022), Sunrise Patriot Motion a fait un retour très discret cette année avec un court EP-quatre titres contenant en réalité deux nouveaux morceaux (et deux courtes plages ambiantes entre dark folk et médiéval) mais quels morceaux ! Epiques et désespérés à la fois, le gaillard s’oriente là vers des ambiances allant du crépusculaire au solaire (le morceau-titre étant un hymne à lui seul), pas si loin de la dernière mouture de Yellow Eyes. Trop court mais tellement hypnotique !

Clay BirdsBled Out And Painted Blue (Home To Heart Records) screamo

Découverte complètement hasardeuse, Clay Birds est encore une preuve de plus qui confirme que 2024 a été une grande année du screamo ! Ce jeune groupe californien en joue du particulièrement intense, mélodique mais authentique avec son grain quasi lo-fi et surplombé par des cris mixtes rappelant autant I Hate Sex que du chant clean juvénile s’approchant des débuts de Saetia. Trop court mais à suivre néanmoins avec grand intérêt !

ConglaciationS/T (Liminal Dread Productions) death metal progressif

Si Blood Incantation a raflé tous les honneurs cette année, quelques groupes plus petits ont aussi débarqué dans le même secteur. Le trio newyorkais Conglaciation, qui comprend le bassiste live d’Artificial Brain ainsi que le batteur live d’Abiotic, présente donc des membres loin d’être des manches. Et cela s’entend: jouant sur les dissonances et la technique (dès l’ouverture “Asunder” à l’étourdissant pont), ce premier album mixe donc les murs opaques d’Artificial Brain avec les cavalcades mélodico-progressives de The Zenith Passage. De la brutalité pleine de finesse, évitant le trop-plein bourratif malgré le style pratiqué, on dit oui.

OberstToil (Indie Recordings) punk/hardcore & more

Synonyme avec Hammok du renouveau de la scène hardcore norvégienne, Oberst a signé avec ce Toil un second album particulièrement excitant. Partant d’une base punk/hardcore à grand renfort émotionnel (façon Touché Amoré) et de blastbeats, le groupe d’Oslo a su ajouter de nombreuses autres influences allant du screamo au post metal façon Cult Of Luna à des séquences groovy à la Mastodon (influences revendiquées), bref c’est un alliage multiple qui enveloppe ce second album aux idées larges et à l’efficacité constante.

EdhochuliHigherlander (Zegema Beach Records/The Ghost Is Clear Records/Forcefield Records) psychedelic post-hardcore

Groupe de Pittsburg complètement à part dans la scène hardcore, Edhochuli est actif depuis une bonne quinzaine d’années et son Higherlander sonne pourtant comme produit par une jeune formation pleine d’idées et de fraicheur. S’orientant du côté d’un Gospel privé de son synthé mais ayant des envies progressives, ce nouvel album est une mine d’or de créativité, mélangeant puissance et rage sur des morceaux à tiroirs (faisant en sept et huit minutes en moyenne). Excellent.

SaidanVisual Kill: The Blossoming Of Psychotic Depravity (autoproduction) black metal mélodique

Avec son étrange cover détournant l’imagerie manga vers quelque chose d’un peu dérangeant, Saidan aurait pu être un obscur projet nippon, or le duo est basé aux Etats-Unis. Fan de films d’horreur japonais, il en infuse donc son black metal depuis déjà quatre ans. Ce troisième album poursuit donc dans la veine des précédents avec ce cocktail survitaminé de mélodies épiques et de riffs heavy en pagaille. Simplement de l’euphorie en version audio.

Clarion VoidFailure In Repetition (Lost Future) blackened doom/sludge

Beaucoup ont vu passer cette cover étrange (hideuse ou fascinante, à vous de voir) où figure une créature bien étrange elle aussi ! Clarion Void semblait annoncer du monstrueux, bah on l’a eu ce monstrueux avec ce Failure In Repetition jouant à la fois sur la lourdeur et l’aspect cru/étouffé des vocaux. Dans la lignée de groupes opaques comme Aseethe, le quartet du Colorado aime quand ça grésille et quand ça fait mal.

beunz
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