Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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Daylight Dies – Dismantling Devotion

Quand on sort un premier album, et aussi excellent soit-il, si la tendance critique est à la comparaison quasi systématique à un groupe largement inspirateur, que fait-on pour lui offrir un successeur ? On cherche à montrer qu’on a plus à dire qu’une simple resucée de ce qui a fait ses preuves auparavant. C’est la démarche que les américains ont visiblement choisi. Pour faire vite les présentations à qui n’en a jamais entendu parler, Daylight dies c’est le groupe de doom/death outre-atlantique le plus européen.
Je ne reviendrai pas sur la similarité de leur précédent album No reply avec [...]

Type O Negative – Bloody Kisses

Si ça c’est pas un album qui pose les fondements d’un genre je veux bien me couper les ongles et m’en faire un collier de nouilles ! Fans de groupes goth scandinaves à la voix profonde et bien masculine sachez que ceux à qui vous devez réellement allégeance c’est les amerlocs de Type O. Bon sang quelle découverte ce fut à l’époque… Qu’est-ce que j’ai pu pleurer en regardant ma compagne la lune, légèrement voilée par la course douce des nuages, tout en songeant rêveusement que la réalité n’était finalement rien d’autre que… Bon j’exagère un peu, on est [...]

Dismember – The God That Never Was

Avec leur précédent opus Where ironcrosses grow (2004), les vétérans du death metal suédois prouvaient qu’il fallait encore compter sur eux pour balancer des riffs comme à la belle époque du début des 90’s. Sans doute encouragés par un accueil (légitimement) plutôt chaleureux, ils n’ont pas attendu cette fois que 4 années s’écoulent (Hate campaign remontait à 2000) et remettent d’ores et déjà le couvert cette année.
Dismember c’est un peu les AC/DC du death « à la old Entombed ». Malgré les nombreux changements de line-up, la ligne directrice des compositions n’a connu que très peu de détours. [...]

Fis(ch)er – Instable

Bon bon bon. Je demande au lecteur la même indulgence dont je vais essayer de faire preuve à l’égard de ce groupe. En effet, avec Fis(ch)er on est aux antipodes de ce que j’apprécie, mon oreille est donc (très) loin d’être aguerrie. Toute chronique est subjective mais celle-là le sera encore plus que d’habitude.
Ne connaissant absolument pas, je m’en vais à la pêche aux infos sur leur myspace : bon, niveau look, rien de particulier : 4 jeunes aixois bien habillés à la jeune, bien pas-trop-rasés, bien pas-trop-coiffés, bien je-tire-un-peu-la-gueule-pour-montrer-que-je-suis-plutôt-pas-très-content. On a vu pire et le metal est [...]

Longing For Dawn – One Lonely Path

Si feu Garcimore était encore parmi nous (oui il est mort, mes condoléances à ceux qui l’apprennent via cette chronique, j’aurais bien évidemment préféré vous rencontrer dans d’autres circonstances, il va falloir être fort, très fort), il y a fort à parier que sa bonne humeur légendaire et communicative n’aurait pu renverser la tendance ambiante pachidermiquement déprimante de cet opus.
Avec ce premier album des canadiens de Longing for dawn, on retrouve toutes les composantes d’un genre principalement desservi jusqu’alors par les contrées scandinaves (Finlande en tête) ou, et de plus en plus, par le Chili : voix death [...]

Animus Mortis – Thresholds of Insanity

Darkantisthène :
Le Chili maintenant. Il ne manquait plus qu’eux sur l’échiquier mortifère de la frange noire du metal pour compléter le tableau hétérogène des origines maléfiques. On sait le pays enclin à la douceur mélancolique distillée en son temps par Empyrium (avec les excellents Uaral) ou à la lourde désespérance d’un My Dying Bride (Poema Arcanus, Mar de Grises) mais de black metal – en toute logique serais-je presque tenté de dire – il ne devait que fort peu probablement être question.
La jeunesse et la promptitude du groupe ne laissent également pas de surprendre puisque, formé en [...]

Kataklysm – In the Arms of Devastation

J’ai découvert les canadiens à l’occasion d’une tournée No Mercy 2004. Sachant qu’ils allaient y faire une apparition, je m’étais attardé un minimum sur leur discographie histoire de ne pas trop arriver en néophyte. J’apprenais qu’il y avait en gros un avant et un après l’arrivée de l’actuel chanteur, qu’au départ c’était beaucoup plus violent et qu’ils avaient opté désormais pour une orientation plus mélodique. Rapide tour d’horizon : je préférais la période récente peut-être influencé en cela par la production béton. Du bon death puissant, pas techno-chiant, mélodique donc et qui me semblait lorgner plus du côté de [...]

Canaan – The Unsaid Words

Si d’aventures le milieu du metal/rock – entendu dans son acception la plus large – se prenait à organiser l’élection du groupe le plus déprimant, il y a fort à parier que son regard se porterait rapidement vers le pays de Dante et Leopardi tant les formations à l’âme mélancolique sont légions. Et il n’est probablement pas exagéré de penser que Canaan figurerait dans le quintet gagnant. Depuis leur premier recueil de cantiques désespérés en 1996 (Blue Fire), les italiens ont régulièrement (Walk into my open womb en 1998, Brand new babylon en 2000, A calling to weakness en [...]

The Devin Townsend Band – Synchestra

Darkantisthene
Probablement l’un des albums que j’ai le plus attendu – comme tous ceux du maître depuis la sortie fracassante d’Ocean machine pourrait-on me rétorquer, si l’on avait un goût audacieux du sarcasme confinant à la familiarité. C’est en général le meilleur moyen pour s’arracher les cheveux en découvrant que c’est bien en-dessous de ce qu’on espérait. Je n’ai donc pas voulu avoir d’informations via des interviews de membres du groupe ou de chroniques déjà disponibles. Aucune influence extérieure, donc, si ce n’est un vague souvenir d’une ancienne interview où il me semble qu’il était question d’un retour à [...]

Kataxu – Hunger of Elements

Le patronyme prête à rire. La pochette semble inspirée par la doctrine raélienne. Le pays d’origine (la Pologne) ne peut décemment pas être considéré comme un eldorado du black metal même s’il a su enfanter certains groupes ayant aujourd’hui acquis une certaine renommée : Graveland, Iuvenes, Behemoth ou plus récemment Vesania. C’est pourtant loin d’être une contrée dénuée d’intérêt : en plus des combos sus-cités, Besatt, Profanum, Szron, Veles et, bien évidemment, l’instigateur de ce Hunger of elements. La Pologne c’est malheureusement aussi une terre fertile en idées d’un autre temps qui semblent paradoxalement intemporelles et Kataxu n’échappe malheureusement [...]