:Of The Wand & The Moon: – The Lone Descent

Il y a ce calme, comme le roulis mécanique des vagues qui revient inlassablement sur la plage. Ce cycle intemporel, qui malgré la force qu’il déploie a cette fonction apaisante cimentée à l’impression de banal miracle quotidien. Comme les vagues, les saisons se ressemblent et se suivent, on les voit glisser au loin sur les plages de temps libre vouées à être habitées comme les pièces d’une maison dans laquelle on ne cesse d’emménager.
Parfois on chasse le varech du regard à leurs surfaces coruscantes, inondées par les soleils de l’année, pour garder de leur souvenir cette pureté immaculée [...]

Trench Hell – Southern Cross Ripper

Le fuel made in Australie semble être un bon carburant. Il y a des bolides qui tournent impeccablement sur les highways du oldschool, de ces nationales qui déroulent leur goudron sur des kilomètres de terres sauvages sur lesquelles ces cylindrées à la hargne arrogante et au ronronnement typique mangent les kilomètres en attendant la prochaine pompe. Le pétrole c’est vraiment fantastique. Nourri au terreau apocalyptique d’un thrash que Mad Max n’aurait pas renié derrière ses lunettes noires et son cuir poussiéreux, Trench Hell est le prototype parfait du combo local qui tape dans le revival, sans fausses notes, avec [...]

Ulver – Wars of the Roses

Architectes de l’espace, esthètes aux cœurs de glace, les norvégiens d’Ulver avancent sur l’horizon d’une plaine digitale sur laquelle ils temporisent leur marche au gré d’albums toujours aboutis, aux teintes changeantes, aux amas de satures atténuées avec le temps, pour se résorber dans des mariages insoupçonnés d’électronique consacrée et de rock progressif avant-gardiste. Comme le précipité dans la solution électrolyte, les disques du groupe sont le résultat d’expériences aventureuses, aux accidents parfois improbables mais toujours conducteurs, aux paysages synesthésiques et sonores polarisant les rendez-vous de pensées sous-jacentes.
Wars of the Rose a ce frimât constant, ce ton de porcelaine [...]

Vatican Shadow & Contrepoison – The Serpent Carries Him Back Into Paradise

Le bitume de New York voit défiler la gomme de pneus gonflés à bloc. Le goudron s’est répandu dans la ville comme la gangrène, habillant la terre d’une épaisse armure à l’alliage cancérigène. La houille de coke fait reluire les réseaux des plus grandes capitales du globe, à New York la houille sonique, cet hydrocarbure puant est habité de la particule Noise, celle qui décape le cerveau de sa ponceuse électronique, celle là même que Merzbow, Skullflower ou Masonna font vivre à travers l’ultra violence de disques semblant des chapelles dévouées aux divinités que sont dissonance, distorsion et destruction, [...]

Paroxysmal Descent – Paradigm of Decay

Paru en 2009 chez Total Holocaust, Paradigm of Decay est le premier album d’un inconnu aux idées noires, à la célébration blafarde du macabre, un de ces aguerris de la formule dépressive, cette équation qui simplifie les facteurs lacrymaux dans les opérations complexes des sentiments misanthropes.
 
Paroxysmal Descent est un combo australien sorti du vagin flétri de Brisbane pratiquant le métal travaillé à l’agate, poli au sel d’eau de mer et aux tremolos pick nihilistes. Derrière ce solo projet « anhédonique » , Mordance applique à travers les 6 titres qui ponctuent cet album une méthode de sape exemplaire tant [...]

Aethyrvorous – Aethyrvorous

Les voilà les remugles fétides perçant à l’air libre, les émanations du crystal jaune insoluble qui corrompent l’oxygène de leur odeur pestilentielle. Les voilà portés aux nues dans ces torrents de boue érigés comme des murs inflexibles que crache un volcan au magma granitique, à la lave opaque et à la coulée lente après l’éruption.
Les humeurs percent à travers le puisard comme la fosse fait naître les créatures lovecraftiennes aux visages d’angoisses pures, ces visages dessinés par le talent d’alchimiste d’océans noirs sans âge, l’océan ne pense pas mais il sait créer, comme la conséquence appelle d’autres conséquences….Voilà [...]

Condor – Facing the First Winter

Il n’y a pas si longtemps je ne tarissais pas d’éloges sur le premier disque longue durée que Nekromantheon avait parachuté sur le marché radioactif de la rondelle underground, celle qui assiège les tripes des fanas de la cause.
Un bon disque de thrash à l’ancienne, burp, pratiqué par de jeunes pousses vivant en Norvège, chose qui ne revêt pas une importance primordiale, quoique….
Aujourd’hui voilà un petit méfait digne de susciter un intérêt pour les amateurs d’ondes saturées livrées dans leur habit le plus simple, un disque de leurs compatriotes qui partagent, accessoirement, la même scène locale, celle [...]

Sol/Blóðtrú – Old Europa Death Chants

Réunion de deux émissaires danois montés sur le front historique du reliquat des patrimoines, Old Europa Death Chants, est d’abord le résultat d’une rencontre qui amène Trúa, que l’on connaissait plus volontiers comme un architecte de l’atmosphère de sa chapelle blackisante : Blóðtrú, à fusionner à l’univers d’Emil Sol Brahe, un des saints patrons déchus de la scène doom locale avec son projet bourré aux opiacées : Sol. Le résultat ?
Un disque aux allures de procession douloureuse et intangible, le regard rivé sur un passé mythique révolu. Emprunt de la majestuosité que peut révéler une passion comme la nostalgie, le binôme [...]

Violentor – Violentor

L’école italienne joue la carte de sa renaissance. Et ses ambassadeurs vous jouent la carte du ferrero rocher chié dare-dare dans les enceintes, les réceptions de ces ambassadeurs sont plutôt extravagantes, il va sans dire. Aux platines : Violentor , qui avec son premier album fait, comme pas mal de ses récents collègues Bunker 66 ou Children of Technology en tête, parler la poudre avec cette envie d’en découdre, la bave aux lèvres et le pied vissé sur l’accélérateur pour remonter à toute berzingue l’autoroute du temps.
Le thrash est mort, mais ses boutures semblent avoir pris dans des terreaux [...]

Earth – Angels of Darkness, Demons of Light I

On savait Earth apaisé, comme après un voyage qui enrichit à vie.
Depuis quelques albums le groupe vaquait, dans une sorte de spleen rayonnant à des occupations musicales qui coiffaient son mojo d’une plume au dessus du visage. Plus acoustique, plus bluesy, le cheveu parfois trempé par l’averse fugace, quand il n’était pas balayé par le vent des plaines ; le projet avançait sereinement selon la météo de sa formation, un yoyo à longue ficelle dans la poche gauche et les idées qui respirent le cuivre rougi plein la tête…

Le vagabondage immobile dans des déserts en peau de [...]