Urfaust – Drei Rituale Jenseits des Kosmos

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Style: métal sombre dépressifAnnee de sortie: 2008Label: Debemur Morti Productions

Résurgence.
Beaucoup connaissent Urfaust pour ses atermoiements cycliques, ces disparitions coordonnées dans le temps mais le groupe est aussi connu pour ses abimes mises en scène à la force du désespoir dans des décors dignes de levée de brouillard après une attaque nucléaire.
Le noir certain de l’œuvre des Bataves avait déjà trouvé avec Geist ist Teufel et Verräterischer, Nichtswürdiger Geist des pistes pour arroser les atmosphères de leurs effusions lacrymales.
Avec Drei Rituale Jenseits Des Kosmos le groupe revient à la source lâchant dans le puits de leur inspiration une de ces pièces pas prêtes d’en toucher le fond.

D’ambiances torturées il est toujours question sur le nouvel appel des hollandais, la lamentation sépulcrale et le mouvement chaotique est toujours d’actualité, pareil pour le ton lancinant de cette plainte bercée par les rayonnements de la lune et de ses mers silencieuses, on reconnait tout de suite la patte de IX, son hurlement symptomatique de compteur de cadavre a vite fait de jeter un froid quand les valses se mettent à résonner dans leur texture aqueuse de cauchemars brûlés à l’azote liquide.
Pas de changement notable depuis le dernier split avec The Ruins of Beverast, on n’en attendait pas moins, mais doit on parler pour autant d’immobilisme régressif?

Au contraire avec ce petit EP les hollandais montrent un certain goût pour l’anoblissement de leur démarche, on notera donc un travail assez remarquable sur le son des trois titres beaucoup plus rugueux et dont l’amplitude est dopée par des nappes tirant irrémédiablement vers les plages les plus funéraires du doom.
Ca sautera aux oreilles des adeptes, Urfaust a très nettement ralenti la cadence, le pouls frôle presque le malaise cardiaque, si avant ça le combo ne paraissait pas bien vivant, sur Drei Rituale Jenseits Des Kosmos il joue avec les fantômes avec ses petites comptines macabres aux humeurs très ancrées dans la tradition des compositions du groupe.
On retrouve donc en filigrane l’hystérie tranquille d’Urfaust avec le sentiment que les quelques effets noisy et la lourdeur mystique que s’emploient à faire transparaitre les trois hollandais entretiennent le mythe d’une manière assez sérieuse pour accorder du crédit à ce petit EP.

On attendra tout de même leur retour sur album pour pouvoir émettre un avis beaucoup plus tranché sur l’évolution de leur musique, mais déjà les foulées esquissées engagent du meilleur.
Dans sa chute Urfaust sait toujours mettre en scène sa force d’évocation, la sublimation de l’agonie restant une mimétique parfaitement assimilée par les ténors de cette branche sinistre du métal sombre pour laquelle ils n’ont pas franchement d’équivalents, les airs visqueux et morbides de Drei Rituale Jenseits Des Kosmos auront tout pour plaire aux amateurs d’exception, le climat prêtant bien à ce jeu de funambules que d’aucuns ne renieraient. Urfaust toujours aussi théâtral et à part. Une valeur sûre, excellent petit EP.

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2 Commentaires

  1. fewz says:

    Tout pareil. Trois titres si sombres qu’ils feraient passer la plus pure des obsidiennes pour la dame blanche. Les drunken druids ont réussi un mélange ample, chimique et léthal. Excellent EP qui rend interminable l’attente jusqu’au prochain album!

  2. Silenius says:

    Superbe Ep.Une plongée sans fin dans des limbes ou le noir cotoie le noir.Irréprochable maitrise de la matière sombre.

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