Access To Arasaka – Void();

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Style: IDM Annee de sortie: 2010Label: Tympanik Audio

La ligne électrique frissonne, y aurait il de la friture dans l’écouteur ?

Secoué par le drill épileptique et ses breaks, l’électronique assemblage d’Access to Araska revient nous taquiner les esgourdes avec un nouveau signal lâché dans l’hyperespace en cette année 2010.
Le calme de l’apesanteur feint un discours aliéné sur la gravité, les micro pulsations engendrent des séquences de code perdues dans l’infini du noir de la matière qui absorbe la lumière et la distribue
selon ses lois chaotiques, mais tellement bien organisées, leurs interactions génèrent une activité élégante quand on l’observe avec l’esprit…

Avec Void();, les champs de possibilité pour l’observation de l’onde dans un milieu conditionné est optimisée sous le scalpel d’un groove séditieux, jouant de sa vitesse dans le fluide du silence, sa dispersion magnétique est soit amplifiée soit résorbée dans des séquences maintes fois apprises chez les laborantins de l’IDM, les équations se suivent et se ressemblent mais l’observation des effets est toujours intéressante, la dynamique de certaines expériences restant tout de même plus enrichissantes que d’autres.
Le besoin de spatialité est une caractéristique vitale de la raison d’un album comme void(), les reverb engendrent les echos qui matérialisent des vides en série et un éloquent sens du vertige, laissant naviguer
l’air entre de diffuses notes en rappel placées là comme des sondes pour accroitre les espaces et le sentiment d’une atténuation cotonneuse de la vitesse due à l’apesanteur, une coquetterie futuriste qui donnerait aux montons électriques des envies d’éternité.
La mésosphère vient d’être dépassée la tangibilité des éléments, leur masse, est plus relative, l’impression de revoir le Kosmodron de Bad Sector re-raconté  pour nos oreilles, si l’on a raté le compte rendu de l’exploration de l’espace par les Russes au siècle dernier, c’est l’occasion de reprendre du service et lire le journal de bord du vaisseau du New Yorkais.

Les cliquetis discrets des snares décomposent le rythme, le beat syncopé est appuyé par une ligne de code qui essaierait d’engendrer du hasard par un miracle fortuit, le dispositif aiguise son programme pour distiller des repères comme des ancres électrostatiques dans cet assemblage à la dérive qui refuserait la logique inquisitrice d’un temps raisonné, un peu comme le défaut de certaines structures atomiques donnent la qualité principale de certains éléments, les forces en exercice autour du noyau central distendent et raffermissent l’état de l’entité void() et lui donnent sa qualité et sa raison d’être. Pourtant même si l’activité centrale du disque est marquée pour un bruissement contant et une mobilité avérée tout se diffuse dans un continuum paisible mais pas pour autant totalement rassurant, la dimension dark ambient du monument électrique érigé fusionne avec le panorama zen de son calme apparent dans un mouvement léger on pense parfois au Cosmos de Murcof quand la narration se veut plus minimale, allant chasser le mystère dans le fond des âges, mais aussi à  la dialectique break d’un Liminal Space de Xanopticon et de son origine breakcore gentiment azimuté. Les associations extrêmes sont parfois bienheureuses…

Void() est un conducteur délicat dans lequel les particules électriques s’animent harmonieusement, sous l’effet de certains FX et des nappes qui torsadent les hélices du brin d’ADN d’un rêve ayant pour objet la warp drive, les textures des sons valsent pour organiser les strates physiques du disque, le jeu sur les vibrations, l’attaque des fréquences, la nature du matériau employé ajoutent à la modélisation de cette sculpture sensitive digitale; c’est avec une certaine finesse que certains paramètres qui semblent grossiers cohabitent dans une modélisation éphémère à l’équilibre capricieux mais à l’allure raffinée de cette aventure en haute altitude où le désordre est rationnel pour exprimer sa nature..

Et Void() n’oublie pas d’être mélodieux pour autant, s’il sait vous plonger dans son tunnel de verre bleu pétrole et jouer de sa nature noire énigmatique, il sait aussi se marier de teintes dubstep ou d’ambient aux claviers cristallins nous rappelant que nous sommes bien en 2010 et que son auteur a beau vouloir nous plonger dans l’inconnu de l’espace,, ce n’est pas détaché du monde qui l’entoure qu’il a conçu et enregistré les 16 morceaux de ce nouvel Access To Arasaka, Rob Lioy nous sert en tout cas un met de qualité chez  Tympanik Audio.
Comme l’envie de rester en orbite un peu plus longtemps, presque comme le plongeur sous marin atteint du mal des profondeurs, sous l’euphorie des hauteurs et du panorama esquissé pour nos feuilles, on a parfois du mal à quitter certains de ces paysages hypnotiques.  Remarquable.

 

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Commentaire

  1. faya says:

    L’album Oppidian etait tout a fait mortel, d’ailleurs, j’écouterai celui ci.

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